Le 40ème anniversaire du plus important Salon des Equipements et Techniques du Tourisme (SETT) s’est achevé la semaine dernière à Montpellier dans un climat d’inquiétude.

En effet, les investissements touristiques progressent en France, néanmoins, ils restent trop faibles dans certains domaines.

13,9 milliards d’euros, c’est le montant des investissements effectués dans le secteur touristique en France en 2017, selon le “Tableau de bord des investissements touristiques” publié par Atout France et largement commenté lors du salon. La hausse est de 3,2 % par rapport à 2016.
L’étude prévoit que le montant des investissements devrait progresser de 1,9 % en 2018 pour atteindre 14,2 milliards d’euros.
Pour l’année 2017, l’hébergement marchand est le secteur bénéficiant du volume d’investissements le plus élevé avec 4,7 milliards d’euros. L’hôtellerie représentant à elle seule 21 % de l’investissement total avec 2,9 milliards d’euros (+2,1 % par rapport à 2016).
Les investissements dans les équipements touristiques (remontées mécaniques, parcs de loisirs…) ont également progressé, atteignant 1,04 milliards d’€ soit +7,4 %.
Les investissements touristiques consacrés aux mobilités douces – ou slow tourisme – représentent seulement 2 % des investissements totaux mais ont progressé de 25 % sur la période 2015-2017 par rapport à la période 2012-2014.

Ces nouvelles tendances du tourisme ont largement été commentées durant ces trois jours que nous avons passé avec une délégation Catalane très dynamique.

Parmi les questions d’actualité il y avait :

· La hausse des carburants ferait-elle changer l’affluence des gens venus du nord de la France ?

· La canicule et les innombrables dérèglements climatiques mettront-ils du plomb dans l’aile à notre département qui a misé sur trois ingrédients principaux : les SMS ( soleil, mer, sable) et la haute saison !

· Nos représentants politiques ponctionneront-ils avec de nouveaux frais ou de nouvelles contraintes les chèques vacances ? La professionnels s’inquiètent de nouvelles méthodes d’enregistrement et cette discussion fût très agitée lors de l’AG du mardi.

Plusieurs questions ont agité le monde des hébergeurs durant ce salon. Des d’inquiétudes justifiées, car cette année certains ont dû exceptionnellement brader la période de très haute saison. D’après les plus anciens cela n’était jamais arrivé dans de telles proportions. Face à ces inquiétudes, de nouvelles options devront être réfléchies pour valoriser les ailes de saisons.

Face aux difficultés actuelles, il m’a semblé évident que nous pourrions mieux valoriser l’expérience visiteurs et qu’il n’y a rien de tel qu’un « slow tourisme » pour embellir l’avenir de nos territoires, cela tempérerait les effets d’un tourisme massifié qui dégrade notre image.
Quel intérêt de maintenir des prix discountés pour attirer la masse, alors que nos concurrents espagnols et les destinations exotiques pratiquent des tarifs beaucoup plus attractifs en générant de biens meilleures marges.

Un monde touristique qui préconise plus de croissance, du cloisonnement et de la fuite en avant, doit se réinventer de façon circulaire !

Lors de prochaines tribunes, je vous donnerai rendez-vous pour partager le point de vue d’un monde plus lent, plus doux, coopératif et plus humain que nous pourrions coconstruire avec vous et pour vous.

Notre mutation ne se fera pas sans États Généraux du tourisme que je ne cesse de réclamer depuis 15 ans.

Les bons touristes à fort pouvoir d’achat iront ailleurs si nous ne nous adaptons pas à leurs nouvelles exigences.

Quand nous aurons conscience que l’avenir touristique s’oriente vers le beau, l’authenticité de bons produits locaux et l’éloge de la lenteur, nous apprendrons peut-être à devenir proactif pour mieux les satisfaire…

 

L’EXPÉRIENCE VOYAGEURS du 21 ème siècle SERA SLOW OU NE SERA PAS !

 

Hubert LEVAUFRE
“slow évasion”
Prix “coût de cœur”
au STARTUP week-end d’Octobre 2018