“Depuis cinq jours les conditions sont extrêmes je crois que c’est le prix à payer pour avoir l’insigne honneur de passer le Horn et mettre le Cap sur les ÃŽles Falkland…
Pratiquement tous les jours, “Super Toto” aligne 180 milles nautiques.
Le vent est fort 35 à 40 noeuds de moyenne et les vagues souvent supérieures à cinq mètres… je dois rester devant la dépression… et au fond de moi, je suis pressé d’en découdre… Le passage est sévère… une impression d’être emmuré par ce Cap.
Cette couleur et ses eaux dans tous les sens. Mes muscles bien huilés, c’est un combat qui commence.
La nuit dernière, j’étais pas fier… j’avais trop de voiles et Toto est parti dans tous les sens trop vite… je n’ai pas eu le temps de détoiler, mon bateau ne montait plus, il traversait les vagues !
Et puis, en quelques secondes nous voilà sous l’eau… j’ai vu ma vie défilée sous cette vague !
Le bateau refit surface, et là, j’en ai repris une bonne de travers…
Mes barres de flèche touchent à présent l’eau quelques secondes… à l’intérieur du bateau aussi ça à secoué fort ! Tout a volé…
Si j’avais chaviré ici… c’était cuit…
En catastrophe je redresse la barre.
“Super Toto” vient de répondre se redresse… et repart à l’assaut de la suivante…
On a tous les deux envie d’aller plus loin, montrer notre courage mais jamais, jamais, oublié d’être simple.
Ici, c’est la devise… même les plus grands sont tout-petits !”.

 

 

Ce matin, jour : 148… David vient de passer le Cap Horn, il était 11h quand nous avons reçu un mail… très fatigué mais très heureux de l’avoir fait, il a dû cravacher dur toute la semaine pour rester devant cette foutue dépression… il est aujourd’hui à 7 000 milles nautiques de l’arrivée prévue pour début avril !
Cette Longue Route devient enfin respirable…
“Adios Cabo de Hornos” !…
Retour sur L’Atlantique.
À bientôt les amis !
Les Fan’s de Toto…