Cette deuxième réunion de concertation publique s’est déroulée dans l’amphithéâtre de Perpignan Méditerranée Métropole (PMM), devant plus d’une centaine de personnes, dont des Barcarésiens, des maires de la Communauté Urbaine et des chefs de services.

Le maire du Barcarès, Alain FERRAND, entouré de Thierry SOUVERAIN, chef du projet, de Sylvain CAUNEILLE, directeur du port du Barcarès, de Frédéric ALOY, adjoint à l’Urbanisme, de Marc PLANAS, adjoint aux Affaires portuaires, a situé le projet d’aménagement et de requalification urbaine du port du Barcarès et rappelé ses différentes enjeux. « Certains départements ou régions, ont déjà fait de la mer et de la plaisance, une véritable stratégie de développement. Cependant, bon nombre de nos ports ont besoin de requalification. En lançant son programme Plan Littoral 21, la Région a bien compris cette problématique. Les projets pour l’aménagement portuaire ont des enjeux multiples. Il s’agit d’enjeux professionnels, économiques, événementiels, et bien sûr, environnementaux, et urbains. »

Un projet à l’échelle d’un territoire et d’une région

Lors de sa présentation, le maire Alain FERRAND a mis l’accent sur le caractère communautaire de ce projet d’envergure : « ce projet d’aménagement et de requalification urbaine du port du Barcarès, va assurer la métamorphose d’une commune mais aussi de tout un territoire. Cette problématique ne concerne donc pas seulement les maires des villes portuaires : toutes les communes de Perpignan Méditerranée Métropole sont concernées. Nous ne parlons pas aujourd’hui du port du Barcarès, mais du port de Perpignan Méditerranée Métropole au Barcarès ! Nous avons trop longtemps tourné le dos à la Méditerranée, il est temps de nous ouvrir à elle. Il est temps de comprendre et de nous approprier ces enjeux stratégiques. Aujourd’hui, nous tous réunis, commune du Barcarès, Communauté Urbaine, le département et la région, nous avons la chance de pouvoir porter un projet qui s’inscrit dans cette dynamique. »

Si les aspects économiques ont été étayés d’exemples concrets, (créations d’emplois, adhésion à Odyssea croissance bleue, fidélisation d’une clientèle de croisiéristes…) le volet environnemental a été largement développé, d’autant que la ville du Barcarès est la seule des communes du littoral à être entièrement comprise dans la zone des Espaces Proches du Rivage. « Il faudra donc tenir compte de cette spécificité, du fait d’une configuration géographique exceptionnelle, située entre mer et étang » précisait Alain FERRAND. « Cet environnement naturel hors norme, ne doit pas être vu comme une contrainte, il doit être envisagé dans tous ses possibles, comme un atout. C’est un axe fort lié à la spécificité de notre territoire. C’est un atout majeur pour nos touristes, en quête d’espaces naturels préservés. A site exceptionnel, projet exceptionnel. Plus les projets sont grands et innovants, et plus ils demandent concertation, et cohésion. Il faut savoir voir au-delà des difficultés, et surtout il faut travailler en bonne intelligence entre les différents partenaires, avec l’Etat dans l’intérêt justement, de notre territoire. Nous avons d’ailleurs recueilli dernièrement le soutien du nouveau préfet, monsieur Philippe Vignes. Il est convaincu qu’un port doit être un pôle de développement, et nous a assurés de son soutien sur ce projet. Dans ce contexte, nous avons donc une responsabilité collective d’inventer de nouvelles dynamiques territoriales où chacun joue son rôle en faveur du développement durable local. »

Un projet porté par une SEMOP

Au terme de cette présentation complétée par la diffusion d’un film de modélisation 3D présentant un projet possible, le directeur général et le directeur territorial de la société Entreprise Publique Locale (EPL),  Thierry DURNERIN et Francis Xavier BICHAT, ont apporté quelques précisions sur le principe de la Société à Economie Mixte à Opération unique (SEMOP). Ils ont rappelé que cet outil juridique très utilisé en Espagne met les avantages du privé au service de la fonction publique. C’est cette société qui sera porteuse du projet.

La complexité de mise en œuvre de cette société est liée au besoin de tout planifier au moment de la création de la structure, étant donné qu’il est impossible d’ajouter des prestations en cours de projet. Autre point important, grâce à la SEMOP, il n’y a aucune incidence fiscale directe pour la commune. Une quarantaine de projets seront gérés de cette façon en France en 2017, dont le projet du port du Barcarès, est l’un des plus ambitieux.

Le public a ensuite pu poser ses questions, tantôt liées à la réalisation même, à la navigation et au dragage, tantôt en rapport avec des préoccupations plus personnelles. Toutes les réponses ont été apportées et les avis ont convergé notamment sur l’importance d’un tel projet pour le territoire.

Ce qu’ils en ont pensé :

Pour Michel MOLY, président du Parc Naturel Marin du Golfe du Lion, 1er vice-président du Conseil Départemental, « l’attractivité est à la base de notre projet de territoire. Le projet portuaire du Barcarès est un des beaux projets qui peut attirer des capitaux et des investisseurs. Cela ne peut que renforcer le projet de territoire de PMM et apporter de l’aide aux viticulteurs pour leur activité. Mais ce projet devra aussi illustrer notre devise, « Dans le Parc Marin, mieux qu’ailleurs » et devra prendre en compte la biodiversité et la richesse de nos eaux, et le PNM sera à vos côtés pour que ce projet soit exemplaire dans ce domaine. Vous êtes courageux de porter un tel projet. »

Pour le sénateur-maire du Soler et 1er vice-président de PMM, François CALVET, qui confiait avoir parlé du projet le matin même avec le préfet des P-O Philippe VIGNES, « L’avantage de la SEMOP est sa vocation unique, et il est important de bien définir le périmètre et les contraintes administratives du projet. »

Pour le maire de Baixas, Gilles FOXONET, vice-président de PMM, il s’agit d’un projet « très intéressant, et bien au-delà du Barcarès. C’est un beau projet qui va contribuer à la valorisation de tout un territoire, et qui doit être connu de tous. C’est un atout important pour l’intercommunalité, le département et la région. C’est un projet phare, qui par sa réalisation viendra améliorer la qualité de vie, et fera la fierté de la population. Pour nous, élus de l’arrière-pays, vous jouez un rôle promotionnel, notamment pour le développement de l’oenotourisme. N’oublions pas que la viticulture est notre économie principale, et ce projet est une source incontestable de développement. »

Pour le professeur Philippe LENFANT, Responsable du Centre de Recherche sur les Ecosystèmes Marins (CREM), Docteur en Océanographie Biologique, un des enjeux est bien la notion de port « éco-responsable » : « La volonté de l’UPVD et de son président Fabrice Lorrente, c’est de continuer de développer au Barcarès la recherche, comme c’est le cas depuis la rentrée 2016 avec l’ouverture du Master 2 de Gestion des Affaires Maritimes et Portuaires. Les étudiants sont en lien direct avec la zone portuaire et peuvent donc passer rapidement de la théorie à la pratique. Des thésards ont d’ailleurs choisi pour leur sujet d’étude la requalification du port. J’aimerais qu’on puisse se servir du Barcarès comme vitrine dans le cadre d’un port à biodiversité positive. C’est un enjeu important. On devra être irréprochables et parfaits. C’est un challenge à relever et on va y participer avec l’UPVD. »

Parmi les nombreux Barcarésiens qui avaient fait le déplacement, dont les élus, les délégués de quartiers, des présidents d’association, des plaisanciers et riverains du port, on pouvait noter  la présence de nombreux maires : Philippe FOURCADE, maire d’Espira de l’Agly, Alain DARIO, maire de Peyrestorte, Robert VILA, maire de Saint Estève, Gilles FOXONET, maire de Baixas, Jean-Paul BILLES, maire de Pezilla la Rivière. Les maires de maire de Bompas, Jean-Paul BATLLE, de Saint Feliu d’Avall, Robert TAILLANT, le maire de Baho, Patrick GOT, le sénateur-maire du Soler, François CALVET, ainsi que le président du Parc Naturel Marin du Golfe du Lion, Michel MOLY, le professeur Philippe LENFANT, directeur du Centre de Recherche sur les Ecosystèmes Marins du Barcarès, ainsi que Dominique SCHEMLA, vice-président de la Communauté Urbaine en charge du Développement durable et des Energies Renouvelable, Brice LAFONTAINE, adjoint au maire de Perpignan… Parmi les conseillers communautaires, Clotilde FONT, ou encore Marcel ZIDANI…