collioure sera toujours Collioure ! 

cotlliure sempre serà Cotlliure !

Devant l’Hostellerie Les Templiers (ci-dessus), un lieu cultissime de la perle de la côte vermeille qu’est le village de Collioure, un établissement dont l’Histoire rayonne aux quatre coins de la planète Terre, un rendez-vous incontournable pendant les célébrissimes fêtes de Saint-Vincent de Collioure, qui ont lieu traditionnellement autour du 16-août et dont le dernier épisode de l’édition 2021 s’est déroulé – en fanfares et sardanes, of course ! -, hier mardi 17 août sur le port d’Avall (quartier du Faubourg). Mais, c’est bien connu, à Collioure le spectacle est permanent, à chaque coin de rue, en terrasse, sur le quai de l’Amirauté, à l’ermitage de Consolation…

 

Une fois au moins dans sa vie, il faut venir vivre les fêtes de Saint-Vincent à Collioure ! Allez-y en automobile, en autocar, à vélo, en train, en catamaran, en barque catalane c’est encore plus fun, allez-y comme vous êtes mais ne manquez pas ce rendez-vous estival qui cumule expos, fanfares, bal-à-papa, concours divers, défilés, sardinades, artifices et, bien évidemment, la procession en mer et sur terre du transport des reliques du saint Patron de Collioure.

Ces jours-là, tout le village, depuis ses vignobles haut-perchés jusqu’à la baie made-in-Méditerranée qui abrite le fameux clocher les pieds dans l’eau, s’endimanche dans une ambiance digne d’une arrivée du Tour de France sur les Champs-Elysées, sprint final en moins !

On se croirait à la fois dans les rues d’Antibes, à Juan-les-Pins, à Lorient, à Roland-Garros ou encore à Cannes – toutes proportions gardées naturellement -, chacune et chacun y allant de son look, de son déguisement, de son festival, de ses ragots, de sa musique, de sa famille, de sa complainte, de ses amours, de ses selfies, de sa boisson…  Chacune et chacun prenant le taureau par les cornes pour s’inventer sa corrida enveloppé dans des taffetas bio-coton, même si cela fait belle lurette que les arènes à Collioure ont été démontées, comme un vulgaire jeu de Lego, pour laisser la place à un parking (payant). Nostalgie.

Ces jours-là, à Collioure, pendant les fêtes de Saint-Vincent, il y a les gens, certes, des personnalités, des inconnu(e)s célèbres entortillé(e)s, des caricatures à deux pattes et à deux balles, il y a des princesses, il y a des bogosses qui hésitent encore et encore entre le XIII ou le XV – pour au final terminer en brèves de comptoir -, il y a bien sûr des musiciens qui paradent et qui fanfaronnent à bout de souffle, enlacés, emmêlés, embringués à des instruments de légende, etc.-etc. Il y a le Tout-Tout. Et les toutous. A ne surtout pas confondre, même si les uns ne vont pas sans les autres. Et vice-versa.

Et puis il y a les lieux, dont certains, à l’image de l’Hostellerie des Templiers et du Café Sola, sont d’authentiques légendes gravées à jamais dans l’Histoire locale, des établissements dans lesquels rôdent toujours à l’heure apéritive l’esquisse de personnages pittoresques, truculents, sulfureux, trop tôt disparus, et qui, tels des fauves, guettent le retour d’Indochine, de Matisse, de Derain, de Jouanin, pour reprendre des couleurs, sans oublier l’inestimable bande à Jojo.

Ces lieux-là, l’Hostellerie des Templiers (dirigée par Patrick Palacio) et le Café Sola (Laurent Puigsarbé), malgré la crise sanitaire du coronavirus, malgré la crise-tout-court, ont réussi à maintenir intact l’Esprit des fêtes de Saint-Vincent de Collioure.

Malgré le rouleau-compresseur d’une foule avide de soif de Liberté et de fiesta Major en technicolor, Patrick Palacio et Laurent Puigsarbé ont su en grands professionnels – comme la plupart des autres bars, glaciers et restaurants de Collioure – et en collaboration avec la Municipalité de Guy Llobet, dans le respect du protocole sanitaire, maintenir une valeur que l’on croyait sûre mais malheureusement déclinante par les temps qui courent, quand tout va mal : l’Optimisme ! Non seulement ils l’ont maintenu, mais ils l’ont propagé. Excellent pour la santé !

L.M.