Depuis déjà bien trop longtemps, la présidence de l’Université de Perpignan Via Domitia (UPVD) démontre un désinvestissement certains vis-à-vis de la Vie Etudiante sur l’ensemble des campus. Tandis que la communication de l’UPVD se veut ambitieuse et vendre l’image d’une université moderne, éloignée des stéréotypes concernant les universités de proximité, la politique de l’établissement fait l’exact opposé, appauvrissant une Vie Etudiante déjà léthargique …

La rentrée universitaire en septembre dernier n’a pas amené de remise en cause de cette politique, qui a été au contraire renforcée, notamment lors de l’inauguration de la saison culturelle de l’Université début octobre : la vice-présidente « Vie Etudiante et Culture » s’est félicitée du dynamisme des associations étudiantes et culturelles, citant l’implication de l’« AM’UPVD » (association de musique de l’Université) qui était au même moment interdite d’accès aux salles de répétitions tant qu’elle ne mettait pas à jour son bureau associatif, alors même que la procédure autorise ce changement jusqu’à début décembre.
A défaut uniquement des associations « pérennes », les nouvelles associations et syndicats étudiants constituées depuis la rentrée pâtissent également de cette politique stagnante … Le cas du syndicat étudiant RAGE’UP (Représentation Associative Générale des Étudiant-e-s de l’Université de Perpignan) en est l’illustration parfaite : ayant pour mission principale la défense et représentation des intérêts des étudiant-e-s, la présidente de cette structure a dû attendre près de cinq semaines que la vice-présidente « Vie Etudiante et Culture » daigne signer l’autorisation de domiciliation à l’Université. Concernant l’obtention d’un local syndical, les membres de l’association ont « patienté » pendant deux mois avant d’obtenir l’information que les locaux réservés aux syndicats étudiants avaient été supprimés sans raison apparente. Leur a alors été proposé d’obtenir « temporairement » un local partagé avec d’autres associations, malgré les évidents problèmes que cela engendrerait : confidentialité, activité de l’association réduite, … Malgré les remontées nombreuses des élu-e-s étudiant-e-s, à aucun moment l’Université n’a envisagé la possibilité de remettre à disposition ces locaux réservés aux syndicats étudiants. Suite à cela, la proposition finale de l’Université a été de « proposer » le partage du bureau politique du Vice Président Etudiant à ce syndicat (sans que ce dernier n’en ait été informé) !

L’ensemble des associations étudiantes est par ailleurs pieds et mains liés par la signature de la charte des associations, qui n’est pas exempte de « défauts » notoires et limitative sur l’organisation d’événements : disponibilité restreinte des locaux, problème de confidentialité, autorisation préalable pour tout type d’événement, neutralité confessionnelle (contraire aux missions des syndicats et élu-e-s étudiant-e-s)… D’autres points n’ont quant à eux pas d’autre objectif que de sanctionner toute association qui contrarierait l’image de l’Université, en empêchant toute future demande d’évènement … Ironique si l’on considère que ce crime de lèse-majesté pourrait s’appliquer aux propres campagnes de l’établissement. Cette charte a été durcie en début d’année universitaire sans consultation préalable des étudiant-e-s ; les élue-s étudiant-e-s et le vice-président Etudiant ont exprimé leur désaccord pendant près de 2 mois, sans réelle prise en compte par les responsables de la Vie Etudiante. La politique de
l’Université en matière de Vie Etudiante s’apparente de plus en plus à une tentative de contrôle des associations, voire à de la répression syndicale selon les cas, la liberté de parole et l’activité étant de plus en plus restreintes.
A fortiori, la Vie Etudiante n’est pas le seul bémol à l’UPVD, qui est également à la traîne en matière de sécurité et conditions d’études…

Alors même que l’Université communiquait fin 2015 sur la surveillance des campus dans le JT de TF1, le service Sécurité souffre de ses faibles effectifs et du refus de la Présidence d’accorder un intérêt réel aux actes perpétrés sur les campus : se sont alors les étudiant-e-s qui en payent le lourd tribut. Les promesses électorales intenables mises en place avec l’appui de la mairie concernant le campus Mailly en centre-ville, face auxquelles le vice-président Etudiant avait mis en garde la communauté universitaire pendant près de 3 ans, sont un autre exemple de la mise à mal des conditions d’études : une quarantaine de places assises dans la bibliothèque de site pour près de 500 bénéficiaires, des bus-navettes prévus initialement pour 70 places largement revu à la baisse, des commerçants partenaires ayant fixé des tarifs préférentiels avec l’Université pour au final ne plus en tenir compte quelques mois plus tard dans l’indifférence la plus totale…
Nous, élu-e-s étudiant-e-s et représentant-e-s syndicaux et associatifs des organisations susnommées, ne souhaitons pas que le slogan « Au pire, il y a l’Université de Perpignan » devienne réalité en matière de Vie Etudiante et appelons la direction de l’UPVD à prendre en considération l’avis de celles et ceux qui, par leur action quotidienne, tentent de redonner un souffle étudiant au campus catalan en déperdition.

Perpignan, le 10 janvier 2018

Thomas LE STER, vice-président Etudiant de l’UPVD
(Soutenu par les élu-e-s étudiant-e-s de l’UPVD,
Soutenu par les associations étudiantes de l’UPVD)