Comme chaque année, la salle de l’amphithéâtre du Centre Hospitalier de Thuir était comble à l’occasion du colloque organisé par le Réseau ADO 66.

Cette année, il était question  « des prises en charge innovantes face aux troubles massifs du comportement des adolescents ».

Plusieurs responsables de dispositifs adaptés ont témoigné  sur les pratiques professionnelles mises en œuvre sur le terrain pour répondre aux troubles du comportement et aux difficultés de ces jeunes. Les regards croisés de ces acteurs de terrain ont permis une approche réaliste et laissé rêveurs et envieux les professionnels du département qui pointent le manque d’outils pour aider ces jeunes sur notre territoire.

Ces échanges ont engendré un débat ponctué d’analyses effectuées par le professeur Michel Botbol (chef du service de pédopsychiatrie du CHRU de Brest, psychiatre, psychanalyste et professeur des Universités), auteurs de nombreuses publications qui était lui-même intervenu le matin.

Des éléments de compréhension ont été apportés sur « la gestion » de ces adolescents qui sont dans la transgression violente et répétée.

Comment éviter que ces jeunes dits « incasables » soient finalement rejetés par les différentes structures d’accueil et de soins qui n’auraient alors comme seule solution de « se refiler les patates chaudes » , du coup de plus en plus chaudes ?!

Le professeur Botbol propose tout d’abord de bien comprendre ces pratiques compulsives qui mettent en cause le lien, le repousse et en même temps qui traduisent une attente de rapprochement de l’autre.

Une des solutions présentées est la nécessité de s’appuyer sur un réseau pluridisciplinaire. Notre département utilise, pour ces situations très complexes, Le Réseau ADO 66 qui au travers de son comité d’experts, le suivi des parcours et son positionnement de coordinateur et médiateur met en œuvre un travail pluri partenarial dont l’objet est précisément de prendre en compte de façon pointue ces situations extrêmes.

Une autre solution proposée est de toujours donner du sens aux actes violents posés par le jeune afin de « tisser une relation dans l’action qui parle ».

Jacques Trémintin (assistant socio-éducatif en Protection de l’Enfance, journaliste au Lien Social) a évoqué le parcours de ces adolescents qui passent du déni, au défi et au délit.

Là encore la notion de Réseau dans l’accompagnement de ces jeunes est primordiale mais aussi la réhabilitation de la place de l’affectif centré sur l’adolescent,  la réintroduction dans le rapport avec les éducateur du « vivre avec » et « du faire ensemble » et enfin dans une logique de continuité, la certitude pour le jeune que quoi qu’il arrive, la structure d’accueil sera toujours là.

Les presque 300 personnes présentes à cette manifestation ont fait part de l’intérêt du sujet et des interventions, du plaisir de se retrouver et d’échanger entre professionnels et enfin de leur impatience à participer au prochain évènement organisé par le Réseau ADO 66, succès tous les ans renouvelé.