Hommage aux exilés de la guerre d’Espagne

 

81 ans après, l’émotion est toujours palpable, la mémoire aussi vive. Mercredi dernier, devant la stèle des Républicains espagnols blessés qui ont succombé dans les bateaux-hôpitaux basés à Port-Vendres, l’Asni ou le Lyautey, les représentants de la mairie aux côtés de l’association FFREEE (Fils et Filles de Républicains Espagnols et Enfants de l’Exil) se sont recueillis en mémoire de ce douloureux exil subi par les populations de part et d’autre des Pyrénées.
Réunis au Ciné-théâtre Vauban, de nombreux spectateurs ont découvert de nouveaux témoignages de cette période.
En première partie, sur des images du film conservé par l’Institut jean Vigo « l’exode d’un peuple » de Louis Llech, cinéaste amateur qui filme cette tragédie avec son ami Louis Isambert, le public a découvert le témoignage poignant de José Antonio Alonso Alcade dit le Commandant Robert, combattant de l’armée républicaine espagnole, en exil, résistant en France et libérateur de la ville de Foix le 19 août 1944 à la tête d’un bataillon d’espagnols exclusivement.
En seconde partie, la projection du film réalisé par Felip Solé rappelait le cauchemar quotidien vécu par les exilés internés au le camp d’Argelès de janvier 1939 jusqu’à sa fermeture en septembre 1941.

En 1939, un cinéaste militant, Jean-Paul Le Chanois scandalisé par les conditions de vie dans ce camp, réussit à introduire une caméra derrière les barbelés. C’est ainsi que les rares images prise en direct du camp d’Argelès nous sont parvenues. Le film est monté en 1939 mais les autorités le saisissent, le film est interdit. Des brigadistes parviennent à sauver une copie destinée aux Etats-Unis.
Et pour finir l’évocation emblématique et émouvante de José Egido, « El Chofer », connu pour son évasion spectaculaire de la prison d’Almansa le jour même de son exécution par les franquistes. Le maire d’Alpedia de la Province d’Albacète condamné parce qu’il approvisionnait les Brigades internationales et les hôpitaux de Madrid, est devenu Port-Vendrais laissant à ses filles et à ses petites-filles ses notes manuscrites, témoignage vivant et poignant d’un acteur de la Retirade.