Communiqué de presse.

 

 

“Depuis l’accident au passage à niveau Nº 25 de Millas qui a coûté la vie à six collégiens le 14 décembre 2017, la circulation des trains est suspendue sur la ligne SNCF Perpignan-Villefranche de Conflent. Cette interruption de service d’une infrastructure de transport de cette durée suite à un accident est complètement inédite en France et probablement en Europe. Le record est tristement battu.

 

L’association des usagers « Train en Têt » s’interroge sur cette bizarrerie. Comment peut-on croire sérieusement que 18 mois après les éléments matériels nécessaires à l’enquête ne soient pas relevés ? Que peut apporter aujourd’hui de nouveau le site de l’accident ?

 

Le rapport du très officiel Bureau d’enquête sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT), rendu le 17 mai 2019, confirme qu’il n’y a pas eu de dysfonctionnement de circulation ferroviaire, ni au niveau du déclenchement du passage à niveau. Il s’agit très probablement d’un accident routier et pourtant la circulation sur la route départementale est, elle, rétablie depuis bien longtemps…

 

Nous déplorons régulièrement des accidents de tout type. Déjà vingt tués sur les routes du département en 2019, dont trois sur la RN116, route sur laquelle le bilan de mortalité est largement supérieur à celui de la ligne de train. Envisagerait-on de fermer les routes ? Sept morts noyés sur nos côtes depuis juin, a-t-on interdit la baignade ?

 

Le 15 juillet dernier, un accident sur un passage à niveau dans la Marne fait 4 mort dont 3 enfants, la circulation des trains est réouverte quatre jours plus tard. Pourquoi met-on quatre jours dans la Marne et plus de 600 dans les Pyrénées-Orientales ? Pourquoi a-t-on déplacé l’instruction à Marseille loin du théâtre des faits, ce qui n’a pas été fait dans la Marne ?

 

Une telle situation provoque des interrogations légitimes sur les motifs réels de cette suspension des circulations : n’y a-t-il pas au niveau de l’État, de la SNCF, malgré leurs dénégations, la volonté de fermer cette ligne définitivement ? On se souvient d’un certain rapport SPINETTA qui conseille au gouvernement la fermeture de « petites lignes ». Toujours est-il que plus cette suspension durera dans le temps, plus les possibilités de réouverture seront compromises.
La volonté affiché des autorités de diminuer la circulation automobile est-elle cohérente avec cette longue suspension qui fait peser une menace de disparition d’une ligne ferroviaire indispensable pour le futur du territoire ? Le département des Pyrénées-Orientales est-il un département comme les autres ?”.

 

Enric Balaguer
Train en Têt
trainentet@gmail.com 
PS : Le 5 août ce sera le 600e jour de fermeture