Stéphane Mouillor, entouré de Julie Zeyen et Valérie Sauret.

Stéphane Mouillor est décédé hier soir, aux alentours de 22h, des suites d’une longue maladie. Il était âgé de 47 ans.

Connu et reconnu comme le plus grand spécialiste de l’utilisation du chocolat dans la cuisine roussillonnaise traditionnelle, cette passion l’avait conduit à écrire un magnifique livre, intitulé “De l’aïl au Zakouski” (sous-titré 30 recettes salées au chocolat), paru en octobre 2007 aux éditions Talaïa.

Stéphane Mouillor, avant d’ouvrir son propre restaurant, avait débuté en salle chez Didier Banyols et Jean Plouzennec, à la grande époque de la table gastronomique “Le Relais Saint-Jean”, près de la cathédrale, rue Bartissol. Là, c’est aux côtés de la grande prêtresse des vins du Roussillon, Marie-Louise Banyols, qu’il va parfaire une formation de sommelier.

La suite, il va se la construire en autodidacte, au travers de ses nombreux contacts professionnels, de ses solides amitiés, de son éternelle et permanente curiosité. Stéphane Mouillor était avide de savoir, il retroussait sans cesse les manches pour relever des défis les uns après les autres.

Personne, parmi les professionnels roussillonnais de la restauration et de la vigne, n’a oublié le restaurant qu’il a créé et tenu au début des années 2000, au 22 de la rue Jean Payra à Perpignan : le célèbre et fameux Dona Maria. Une nouvelle et originale destination locale culinaire était née ! Avec un rapport Qualité/ Prix sans concurrence. Et où, naturellement, le chocolat était réactivé à toutes les sauces, du début à la fin du repas. Pure gourmandise. On s’y mettait à table comme si on allait à un concert, comme si l’on partait en voyage, comme si… Les confidences fusaient de toutes parts, directement de la chocolaterie à l’assiette ! Le Dona Maria était devenu un passage obligé pour savourer certaines saveurs traditionnelles catalanes.

Il croyait en l’individu comme première ressource pour faire face aux aléas de la vie, pour aller de l’avant, pour consolider le bien commun.

Toutes celles et tous ceux qui l’ont approché lors de ses nombreux défis appréciaient avant tout sa gentillesse, sa générosité, ses discours de vérité… et son humour, parfois corrosif ! Stéphane Mouillor (re)donnait confiance.

A toute sa famille, à tous ses proches, la rédaction de ouillade.eu adresse ses plus sincères condoléances.

Ses obsèques auront lieu, à Perpignan, ce mercredi 28 août 2013, à 10h, en l’église Saint-Christophe.

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L’hommage d’André Bonet, président-fondateur du Centre Méditerranéen de Littérature (CML) :

Stéphane Mouillor : De l’or dans les mains
Il n’y a pas de mot pour exprimer la  tristesse que ressentent tous les amis de Stéphane Mouillor qui vient de nous  quitter.

La vie, cÂ’est ce qui vous arrive pendant que  vous être en train de planifier tout autre chose” (John Lennon)

Stéphane avait publié ses “30 recettes  salées au chocolat” chez Talaïa en 2007, un livre qui lui ressemble et dont il  était fier. Françoise et Michel Demelin ses éditeurs l’ont accompagné dans la  réalisation de ce projet littéraire avec passion et professionnalisme. 
 
Des gousses d’ail au chocolat ? Pourquoi pas aimait-il dire. “Il y  eu un jour de 1993, cette rencontre fortuite et surréaliste entre un carré de  chocolat et un croûton aillé, laissés par hasard sur un plan de travail lorsque  je travaillais au Patalain à Marseille. J’ai mordu dans les deux et j’ai trouvé  cette alliance insolite et intéressante. J’ai eu alors envie d’imaginer une  cuisine salée au chocolat, riche en saveurs autour d’une palette aux couleurs de  mes vins préférés.”
 
C’est au “Relais Saint-Jean” au pied  de la cathédrale Saint Jean-Baptiste de Perpignan que nous l’avons connu au  milieu des années 80. Le jeune sommelier avait déjà de l’or dans les mains.  Marie-Louise Banyols ne s’était pas trompée.  Elle l’avait repéré et lui  donna sa chance. C’est à lÂ’’école des Banyols qu’il commença à approcher les plus  grands de la littérature, comme Hervé Bazin, François Nourissier, Jean  d’Ormesson ou encore Edgar Faure qui avait élu domicile dans ce restaurant  perpignanais pour les premières réunions préparatoires du Prix Méditerranée. 
 
Stéphane est devenu par la suite un grand chef, lÂ’’un des plus investis et des plus soucieux de sa région… Il faisait des merveilles pour ravir nos palais. Il n’avait qu’un seul secret : l’amour de son métier, des ses amis. L’amour de la vie. L’amour restera toujours plus fort que la mort.”
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L’hommage de son éditrice, Fanfan Démelin (Ed. Talaïa) :
C’est avec beaucoup d’émotion à Talaia que nous avons appris le décès de Stéphane Mouillor. Nous avions eu en 2007 le plaisir d’éditer son ouvrage : 30 recettes salées au chocolat .  Il fut là un précurseur et  comme toujours avec talent a su apporter son grain… de sel à la gastronomie.

À côté de ce  professionnalisme conjugué à un amour de son métier et des  gens, Stéphane a été  pour la réalisation de ce livre, un merveilleux collaborateur, un homme disponible et généreux, doué d’un appétit de vivre sans compter son humour ravageur. Ce ne fut que plaisir et rires pendant quelque semaines… nous étions restés liés  et aimions nous revoir de temps en temps autour d’un café ou d’un petit plat. Toutes nos pensées très sincères vont vers sa famille et ses amis”.