Une lectrice de notre site ouillade.eu nous fait part à son tour de son expérience vécue au centre hospitalier de Perpignan…

 

“J’ai lu avec attention le témoignage de la dame au sujet de l’hôpital de Perpignan et de l’expérience violente vécue par sa maman…
Voici le mail que j’ai adressé à l’hôpital et à l’ARS (l’Agence Régionale de Santé) ce jour pour votre information…
Je partage le constat de cette dame : peu de personnel une désorganisation totale, de l’indifférence voire de la maltraitance. Oui les patients sont traités comme du bétail en route vers l’abattoir… Quand j’ai lu les animaux de zoo… tristement ça m’a parlé… Mais que pouvons-nous faire ?”.

—–

 

Bonjour

Par ce message je vous informe de mon profond étonnement sur la qualité de l’accueil et de la prise en charge lors de mon bref passage au service des urgences de l’hôpital de Perpignan, le 31 juillet dernier.

Suite au depart en retraite de mon médecin traitant et habitant en zone rurale je me suis orientée vers le service le plus proche de mon domicile qui m a orienté vers le centre hospitalier de Perpignan.

A mon arrivée l’accueil y a été bref et médiocre. L’agent d’accueil qui était un monsieur m’a dit “Allez vous asseoir on vous appellera” et telle une bête je me suis exécutée… Une brève rencontre avec l’infirmier de accueil et d’orientation qui m a posé deux questions : “Vous prenez pas de médicaments ? “,  “Vous n’avez pas d’allergies”. Je lui ai raconté mon accident et il ne m’a pas ausculté ni rassuré ni rien du tout… Retour en salle de attente. Et la ce fut un malheureux défilé de traumatologie pédiatrique : des bébés… tombés du lit entorses… fractures… Des pleurs… Des adultes paniqués… des enfants qui souffraient et personne qui rassure… un temps interminable avant que ces petits soient pris en charge en box… enfin pris en charge (?) changent de lieu et aient un peu d’intimité avec leurs douleurs… Sans oublier ce jeune SDF qui demande si il peut laisser ses affaires pendant les soins… Bien sûr que non ! Pas de considération pas de social… du personnel blasé et usé…
Il y a eu aussi l’arrivée fracassante de ce jeune Jonathan, blessé au bras avec des aïe-aïe! madame en hurlant “Coupez-moi le bras !”. Il a pu avoir des soins en box avant d autres qui pleuraient aussi depuis longtemps plus discrètement et… tant mieux pour lui.

Mais que devient notre hôpital tellement apprécié et reconnu, autrefois, pour la qualité de son accueil ?

Parlons vite fait de l’hygiène. C’est déplorable, allez dans le bureau de l’IAO et fermez la porte regardez la crasse sur la porte c’est ignoble. C’est noir pas usé mais noir de crasse !
Après plus de trois heures en salle d’attente j ai été envoyée en box par une jeune femme qui m’a dit attendez là je reviens… Et devinez ? Elle n est jamais revenue. Ce box un bout de papier étendu à la va vite un siège craspouille et un sol taché de partout!
Je n’avais jamais vu l’hôpital dans un état pareil.
En dehors de mon intervention chirurgicale en 2001 du docteur TESMOINGT, j ai toujours été satisfaite des services de l’hôpital. Surtout lors de mon passage en 2017 avec une qualité de soins et d’écoute exceptionnelles du sage femme monsieur Rémi qui m a aidé à donner naissance à mon fils. Ce monsieur est très professionnel et bien traitant et sérieux et engagé dans son travail…. Deux ans plus tard l’hôpital a (bien) changé… Je veux bien que ce soit la grève et des urgences saturées, mais c’est anormal de passer quatre heures dans ce service sans avoir le moindre échange avec un professionnel. Juste dire là “On a un hélicoptère ou une urgence vitale on revient vers vous”. Mais rien, rien non plus et c’est pire pour les accompagnants de patients qui sont sans nouvelles ou qui sont aléatoirement contrôlés pour aller en box voir leur proche… Sans trop comprendre d’ailleurs, certains y vont à quatre et d’autres se voient refuser en leur disant “Il y a déjà quelqu’un”, alors que ce n’est pas le cas.  Je pense aussi à ces touristes étrangers, allemands ou anglais, auxquels on explique peu ou rien.
Pour ma part, au bout de plus de quatre heures en présence de mon fils que je ne pouvais faire garder et qui dormait sur le lit de box, je suis repartie avec ma fracture et ma douleur. Sans le moindre diagnostic sans radio sans prescription, avec quarante-cinq minutes de route pour rentrer chez moi, et le travail à attaquer cinq heures plus tard.
C’est catastrophique. Le point positif dans cette histoire, c’est que mon urgence n’était pas vitale.
Par ce mail je vous demande de faire passer ma réclamation au comité d’usagers et à la direction, et ce pour réfléchir sur les possibles améliorations.
La possibilité pour qu’un traumatologue prenne en charge les enfants et leurs accompagnants en pédiatrie ; l’embauche de contrats civiques pour un accueil plus humain ; un rappel au personnel sur la nécessité d’écouter et de ne pas juger les patients car tout s’entend… Et aussi à rappeler le besoin de respecter l’intimité et les infos personnelles.
Côté hygiène il y a peut être encore la possibilité d’embaucher des CUI CAE, ou de prendre des stagiaires non rémunérés pour nettoyer les urgences même en période de grève ?
Pour l’IAO, ne peut-on pas faire un pré diagnostic et orienter vers radios après validation du docteur, cela éviterait d’attendre quatre heures à rien faire ?
Certes le malaise est national, mais ne tuez pas notre hôpital public et ses agents !
Je comprends les grévistes, parce que perso si je devais bosser dans un environnement pareil, soit je serai en dépression, soit j’aurai démissionné !

 

A vous madame ou monsieur qui lisez ce mail :
Qu’auriez-vous fait à ma place ? Quand vous serez personnellement concerné peut être comprendrez-vous alors ce que vivent ceux qui soignent ou se soignent à l’hôpital de Perpignan (enfin s’ils parviennent jusqu’aux soins)…
A mon sens, ce soir-là, il n y avait pas de service engorgé mais bien un manque de personnel, une organisation inexistante et un manque d implication de certains personnels.
Je suis déçue et très en colère. J’espère que mon message sera lu au moins…
Si vous le souhaitez je peux vous fournir un bulletin de situation comme justificatif de ma présence.
Merci pour votre lecture”.

D. M.