Réaction aux différents articles parus sur le projet « un quartier d’art à Perpignan », par Coralie Pailhès, présidente de l’association départementale Union des Savoir-Faire (3 avenue Maréchal de Lattre de Tassigny au Boulou).

“En tant que présidente de l’association Union des Savoir-Faire qui a pour objectif de valoriser et de dynamiser les métiers d’art, nos savoir-faire patrimoniaux et culturels, je me permets de mentionner que pour entreprendre un tel projet, il faut comprendre le milieu de l’artisanat, la définition d’un métier d’art et les problématiques des hommes et des femmes qui manient la matière habilement et avec dextérité.

Il convient tout d’abord de se poser une question fondamentale : que signifie la mention « métier d’art » ? Si l’on se réfère à la nomenclature des métiers d’art définie par l’.N.M.A. (Institut National des Métiers d’Art), un métier d’art repose sur trois critères : tradition, création et restauration (restauration d’objets anciens ou contemporains, restauration de monuments architecturaux, etc.).

Autres questions essentielles pour aborder ce sujet : quelles sont les problématiques auxquelles sont confrontés les professionnels ? Comment redonner vie à ces métiers ? Comment pérenniser nos savoir-faire ? Pour cela, il ne suffit pas de réhabiliter un quartier, il faut comprendre ces techniciens de la matière, ces spécialistes des savoir-faire.

En outre, il est important de prendre en considération l’avis des consommateurs qui ont besoin de trouver de véritables professionnels et non des personnes qui customisent un produit ou qui présentent une fabrication industrielle de série réalisée aux quatre coins du monde et que l’on retrouve trop souvent sur des marchés locaux, dévalorisant ainsi le travail unique de nos artisans.

Les futurs consommateurs du « Quartier d’art de Perpignan » devront trouver des produits authentiques, locaux et exceptionnels, car après un demi-siècle de technologie galopante, les chalands sont à la recherche d’authenticité.

Mon expérience professionnelle m’incite à penser que si le projet ne prend pas en considération les différents points évoqués ci-avant, le « Quartier d’art de Perpignan » risque fortement de connaître un faible retentissement économique.

Il faut également rappeler que le département des Pyrénées-Orientales possède une histoire artisanale très riche. L’association Union des Savoir-Faire travaille au développement de solutions du secteur des métiers d’art, une activité spécifique en mutation et fragilisée. Elle oeuvre à l’amélioration du positionnement économique et culturel de cette branche professionnelle afin de valoriser le rôle d’une micro-économie dans le développement des territoires urbains et ruraux.

Nous sommes au quotidien présent et à l’écoute des nombreux professionnels travaillant dans le département des Pyrénées-Orientales, car ce sont eux les premiers acteurs d’un projet d’art.

L’association Union des Savoir-Faire reste à la disposition des différents interlocuteurs en lien avec l’actualité locale pour des informations complémentaires au 06 61 53 94 60. uniondessavoirfaire@orange.fr.

En conclusion je reprends une phrase de Charlélie  Couture : « Pour réussir il faut un quart de savoir, un quart de faire, un quart de savoir-faire et un quart de faire savoir ».