Jeudi soir, au Palais des congrès Georges-Pompidou de Perpignan, avait lieu la projection du film-documentaire “La valise ou le cercueil”. Deux séances étaient programmées : à 15 heures et à 18 h. Celles-ci s’inscrivaient en fait dans le cadre d’une série de manifestations autour du 50ème anniversaire de l’arrivée des “Pieds-noirs” (rapatriés d’Algérie) sur le sol roussillonnais.

La première séance a attiré environ 950 personnes et la seconde près de 490 !

C’est Jean-Marc Pujol (UMP), maire de Perpignan, qui au nom de la municipalité a accueilli toutes les personnes, signant deux interventions – concernant l’inauguration de la stèle en hommage aux harkis mort pour la France – retracées dans un communiqué de presse que nous publions ci-dessous…

“On a souvent dit, à juste titre, que les Harkis étaient des oubliés de la guerre d’Algérie. La ville de Perpignan a répondu immédiatement à la demande de l’association “Agir pour les harkis” pour que cette stèle en hommage à ces hommes morts pour la France soit érigée dans le cimetière du haut Vernet et que nous puissions ainsi montrer notre reconnaissance envers les harkis.
C’est pour moi une nouvelle occasion de rendre un hommage solennel aux membres des formations supplétives qui ont servi la France tout au long de la guerre d’Algérie, envers tous les musulmans d’Algérie qui firent le choix de la France durant ces terribles années. Tous ces hommes qui s’illustrèrent avec dévouement et ardeur aux côtés de l’armée française pour défendre les idéaux de notre pays.
La fin des combats ne marqua pas pour autant la fin de leurs souffrances, bien au contraire ai-je envie de dire. Ceux qui restèrent au pays par choix, furent les premières victimes de l’opprobre de leurs compatriotes. Un destin souvent funeste les attendait, les pires massacres de cette guerre ont été alors commis. Ce sont entre 60 000 et 80 000 harkis assassinés qui hantent toujours nos mémoires.
C’est en leur mémoire que je ne peux pas prendre la parole, en un jour d’hommage, à côté d’élus qui ont oublié les disparus de l’après 19 mars 1962, les fusillés de la rue d’Isly du 26 mars 1962, ceux enlevés le 5 juillet 1962 à Oran, pour ne citer que quelques exemples.
Loin de moi de voir cette journée lancer une quelconque polémique mais cres hommes nous ont appris la volonté, l’honneur et la fidélité et jamais je ne dérogerai à ces valeurs. Leur histoire est notre histoire. Ma présence aujourd’hui avec des élus du conseil municipal de la Ville de Perpignan, dans le public, est la marque discrète, silencieuse mais puissante et sans équivoque d’un hommage à leur engagement, leur don de soi, leur sens du renoncement.
Une présence simple qui certes n’aura pas la force de guérir à elle seule tant de blessures mais qui au moins aura le mérite de ne pas raviver des plaies pas encore refermées, qui permettra aussi de rappeler que le drame des Harkis demeure inconnu du public et de bien des élus mais aussi d’affirmer qu’ils ont pour moi leur appartenance pleine et entière à la nation française. C’est aussi le sens de cette gerbe que j’ai déposé tôt ce matin en toute discrétion mais avec tellement d’émotion”.

“La valise et le cercueil” est le titre d’un film documentaire de Charly Cassan (diffusé en avant-première internationale le 21 février 2011 à Montpellier), qui, selon la présentation qu’il en donne : “retrace la vie et le lâche assassinat du peuple pied noir et harkis par la République gaulliste dirigée par De Gaulle. C’est aussi toute l’histoire authentique de cette belle province française durant 132 ans…”.