Compte rendu de la réunion avec le président Antoine ANDRE, la directrice Carine GONZALES-CHABANON et le chargé de mission tourisme Cédric BORG de Pays Pyrénées Méditerranée et moi même (Hervé DONNEZAN).

Suite au rendez vous de ce matin avec l’organisme…

Dialogue de sourds : ils ne savent pas du tout comment fonctionne un auteur photographe… qui présente ses réalisations, son talent à travers des agents, des agences photos en droits gérés, un site internet personnel pour ses archives, à travers des banques d’images en ligne, ainsi qu’un listing de photographes professionnels adhérents à une association telle que l’UPP… et ce dans le but d’être facilement trouvé et pouvoir répondre à la demande d’une iconographe pour le compte d’un éditeur… ou du directeur chargé de la ligne éditoriale.

Ils justifient leur initiative en tant qu’organisme facilitant le lien entre un projet de développement présenté par un acteur du Territoire sur le tourisme, l’agriculture, l’environnemental… avec des consommateurs, et visiteurs de la région…

Impossible de leur faire comprendre qu’en tant que professionnels nous sommes parfaitement organisés pour offrir de nombreuses photographies de notre région évidemment avec des droits d’auteurs correspondants mais cette subtilité matérialiste leur échappe.

Je résume : l’éditeur HACHETTE, pour sa nouvelle collection de guide sur cinq régions, dont le Languedoc-Roussillon, avait besoin d’un lien pour trouver des photographes afin d’illustrer un guide.

L’organisme Public Pays Pyrénées Mediterranée organise un concours photo d’amateurs pour récupérer et leur fournir une photo au détriment des professionnels locaux.

Une méconnaissance alarmante sur le travail des auteurs photographes, je leur ai remis le petit guide réalisé il y a quelques années par l’UPP Auteur photographe, d’Eric DELAMARRE.
La discussion

Selon PPM : leur initiative n’est pas d’exploiter les photos commercialement.

Ma réponse l’exploitation promotionnelle est soumise à des droits d’auteurs aussi.

PM : Projet de guide HACHETTE, cinq guides sur les régions et PPM est persuadé justifier sa compétence et la pertinence de son concours en fournissant une photo gratuite d’amateur ; plutôt que ce soit l’éditeur qui recherche à travers des agences ou sélectionner dans la photothèque d’un photographe professionnels extérieur.
J’ai eu beau répondre que les photos reçues n’indiquent pas le domicile de l’auteur, et peuvent très bien provenir d’un photographe amateur extérieur.

– Evidemment avec la multitude de concours qui polluent le marché, le votre compris !, le mauvais exemple est vite suivi pour éliminer d’office les photographes qui envisageraient de “réclamer” leurs droits.

PPM au sujet de la légalité en rapport du CPI : ils ont limité a trois ans l’utilisation promotionnelle des photos, la directrice et le responsable technicien considèrent que c’est suffisamment précis.
Le règlement stipule ceci :

De plus, le gagnant autorise le Conseil de développement du Pays Pyrénées-Méditerranée à utiliser, à reproduire et à publier sa photo à titre gratuit dans le cadre de la promotion du lancement du Guide du Routard Pays Pyrénées-Méditerranée et ce dans divers formats et sur tous types de supports: revues, affiches, livrets, flyers, exposition, site Internet, insertion presse, etc. (liste non exhaustive).

Je leur ai donc traduit en Français que non seulement ils récupéraient une photo gratuite pour la couverture d’un guide du Routard, mais toute l’exploitation promotionnelle liée a la diffusion de ce produit “Guide” ils ne comprennent absolument pas qu’il y a des droits différents pour la promotion des divers produits détaillés ci-dessus.

Point d’incompréhension total lorsqu’ils m’ont proposé de nous regrouper entre photographes locaux pour présenter un projet afin de faire connaître nos offres de services.
Exemples cités : les producteurs du terroir qui cherchent a faire connaître la qualité de leurs produits ; ou les pécheurs régionaux pour valoriser leur production de la pêche locale..

J’ai répondu que nous ne travaillons pas avec le public, mais avec des éditeurs, la presse et des agences de communication. Bref, des professionnels !
– Ce n’est pas réaliste de présenter un projet pour valoriser notre travail alors que de plus en plus d’organismes comme les vôtres cherchent à évincer les professionnels, en récupérant des photos d’amateurs pour ne pas payer nos droits d’auteurs. Par conséquent ce n’est pas du tout réaliste de faire connaître notre travail a des gens qui ne font rien pour le comprendre, et dont le but est de ne pas payer les droits d’utilisations légitimes.

Le comble c’est que la directrice justifie son initiative de concours, étant persuadée que de mettre en relation des amateurs avec une maison d’édition qui va promouvoir la région en offrant une couverture gratuite est une opportunité de lancement pour un jeune photographe amateur.

Elle ne voit toujours pas que le marché des professionnels bien présent est complètement occulté.
L’existence de professionnels locaux ne serait reconnue qu’à travers une action de promotion du travail des photographes, et on en revient au même point. La boucle est bouclée… pour se quitter dans l’incompréhension totale !

A quoi cela va t’il servir de promouvoir une offre de photographes professionnels face à un marché d’organisateurs de concours pour récupérer des photos gratuites, des acheteurs potentiels qui utilisent des photos gratuites ou provenant de microstocks à 3 francs 6 sous…

 

– Par contre j’ai bien insisté sur la communication visuelle et l’identité de notre territoire. Ils ne s’occupent ni se préoccupent du site internet du Comité départemental du tourisme (CDT) qui présente des photos de produits du terroir via microstocks que l’on retrouve dans de nombreuses autres régions… ni des hôtels, ni des agences immobilières qui exposent aucune photo pour valoriser les richesses de notre territoire… Je leur ai suggéré de décorer les murs nus de la salle de notre réunion avec des photos du terroir… il n’y avait dans les couloirs que des affiches que l’on trouve dans les halls de gare !
No more comment.

 

– Je continue ma campagne Facebook pour dénoncer ce concours et prévenir autant se faire que peut les amateurs éclairés…

PS. message sur Facebook ce matin : une subtilité dans le règlement du concours m’avait échappé. Non seulement les droits sont cédés gratuitement pour l’utilisation de la couverture de la nouvelle collection du Guide du Routard, mais aussi toute la campagne de promotion : impressions, et achats d’espaces pour le lancement de ce produit éditorial… puisque le gagnant cède les droits d’auteurs de sa photo pour la promotion du Concours. Cela revient a céder les droits pour une utilisation publicitaire pour la promotion d’un produit tel que le Guide du Routard… On est loin du cadre d’une exposition qui doit valoriser le travail d’un photographe auquel un organisme public donnerait un coup de pouce..

Hervé DONNEZAN

Auteur-photographe.