Un débat inédit sur : « La vie des Républicains Espagnols en exil en France » pour clore les commémorations des 80 ans de la Retirada au Soler

 

Mardi 26 mars 2019, s’est déroulé au Soler le dernier rendez-vous de la commémoration des 80 ans de la Retirada. Le programme de ces commémorations dédiées à la vie en France des Républicains Espagnols s’est étendu du 5 au 30 mars 2019.
Ces actions d’hommages étaient organisées par Catherine GADAVE, adjointe à la culture, les membres de la médiathèque municipale et en partenariat avec Sofia MEDINILLA, Docteur en Sciences Humaines (UPVD).
Lors de cette rencontre, Sofia MEDINILLA nous a permis de découvrir les documentaires « La Nueve », « Hier et Aujourd’hui » et entre autres, les témoignages de M. José Ramos et Mme Liliane SALVETAT.
L’historien Jean DAURIACH, présent pour l’occasion, nous a offert un éclairage particulier concernant le camp d’internement et de stockage automobile de l’armée républicaine espagnole de Villeneuve La Rivière (véhicules dont le gouvernement français a par la suite « pris soin » de mettre à disposition de l’armée franquiste en échange d’une participation financière). Il est également revenu sur l’existence de camps mitoyens avec la commune du Soler, méconnue par la quasi-totalité des personnes présentes dans la salle.
Se sont succédé les témoignages de Marina FUSTER-MANDRAU, qui a partagé l’expérience douloureuse du départ en exil de ses parents (sa mère avait quitté l’Espagne en 1936, pendant la guerre civile et son père en 1948, pendant la dictature).
Par la suite, Juan-Francisco ORTIZ s’est appliqué à revenir sur les détails (souvent erronés par la presse) de l’exil de son père, engagé républicain, qui a été déporté dans les camps de concentration allemands.
Sofia MEDINILLA a poursuivi la séance par un débat entre le public et les intervenants présents (membres de l’association FFREEE, Jean DAURIACH et Antonio de La FUENTE, témoin direct de cette période…).
De nombreuses questions et échanges ont permis à l’assemblée de mieux comprendre l’adaptation ou l’inadaptation des réfugiés espagnols à la vie en France. Les nombreuses séquelles, les problèmes sociaux, culturels et identitaires qu’ils ont subis à court ou à long terme sur plusieurs générations ouvrant ainsi la discussion et la réflexion vers de nouvelles problématiques.
Cette malheureuse partie de l’histoire qui a lié durablement l’Espagne et la France (comme le montrait le représentant du Consul, par sa présence) est encore très peu connue chez nous, les frontaliers (héritiers directs).
Le public a été bouleversé de comprendre enfin une infime partie de cette histoire contemporaine, si complexe, si douloureuse… De plus, les différentes séances ont touché un certain nombre d’héritiers et de descendants présents, qui se sont enfin reconnus. Certains membres du public, directement liés à ce tragique drame historique, ont réagi avec sincérité et proposé d’offrir leurs témoignages pour toujours plus de vérité et de précision quant à l’histoire de ce drame humain qui s’est déroulé il y a 80 ans.