C’est souvent, au caveau des “Vignerons des Côtes d’Agly” à Estagel, que se produisent des rencontres de tout ordre. Avec des artistes-peintres, ayant déjà une certaine notoriété où pas, des sculpteurs, des potiers, des photographes de talent, des artistes confectionnant des tableaux avec de petites pierres, etc. Aujourd’hui, c’est Pierre Naulin, que nous avons eu la chance de rencontrer

 

Au travers de cette vie économique engendrée par le caveau, nous vivons quelque part, l’épopée du monde de la viticulture. Une vie toute simple en fait, mais toujours pleine de rebondissements, collant bien souvent à l’actualité et à la réalité. Le caveau, un trait d’union entre la culture de la vigne et du vin et toutes les autres sans exclusive. Il faut le dire, nous devons souvent cette bienséance à Marie-Line, responsable du lieu de vente et de cette cordialité.

Vivre des émotions et les faire partager

C’est ainsi que nous pouvons au mieux, caractériser l’écriture de Pierre. Son inspiration première, est ce besoin surgissant une fois atteint l’âge de la retraite et donc la tête libre de tout contrainte, de revivre des émotions et l’envie de les faire partager aux lecteurs. En fait, une histoire, ou des histoires, extirpées des profondeurs de la mémoire et qui devaient sortir par l’écriture, tant elles hantaient la pensée de Pierre.
Après des études dans les écoles supérieures, un commencement d’activité à Toulouse, voilà Pierre et sa famille installés à Planèzes, ce charmant petit village de l’Agly. Il devait y passer vingt ans de sa vie, face à la campagne voisine, aux vignes s’accrochant sur les coteaux et sillonnant la courte plaine jusqu’à Rasiguères. Sa vie active, devait se dérouler à Estagel dans sa profession d’assistance conseil et développement, de gestion du patrimoine. De cette vie active dans le village de François Arago, il a gardé certainement, cette attention toujours renouvelée, envers les meilleurs crus des vignerons du village. Pierre est né en Algérie. D’une vie complètement intégrée dans le pays de naissance, il devait le quitter le jour de ses vingt et un ans. Il a vécu, ce que nous appelons aujourd’hui, « les évènements ». Aujourd’hui, il vit tranquillement sa vie de retraité à Latour-de-France. Cette vie partagée entre les ballades dans la campagne et ce besoin grandissant de l’écriture. Ce besoin vorace, sommes-nous tentés de dire.

De l’autobiographie au roman

Son premier ouvrage, « Les Angoisses de ma Jeunesse » édité en deux tomes, évoque sa vie d’adolescent et les affres de l’indépendance de l’Algérie. Torturé par sa stérilité découverte un an après son premier mariage, en 1967, il cherche à en découvrir l’origine et s’interroge. Ses parents, sont-ils responsables de son malheur ? Ou alors, cette rupture familiale avec le père, comme cela arrive au moment de l’adolescence ? Pierre, dans cette autobiographie légèrement romancée, le principal acteur se prénomme Jean, explore son passé et les turbulences d’un enfant à la recherche de la vérité.
Son second ouvrage, « Malika l’étrangère », nous fait vivre deux destins morcelés qui se croisent et s’attirent, prompts à se découvrir… Pour le meilleur et pour le pire. Il commence par une scène relevant du tragique et pourtant comique, due au Covid-19. Il se poursuit en Kabylie, ce pays empreint de dignité.
Malika est française d’origine kabyle. Elle a été adoptée au décès de sa mère à sa naissance. Dés l’enfance, elles se met en quête de ses origines. Le second destin, est celui de Kendji. Lui, est issu d’une famille de gitans et recherche les racines de son peuple à travers les continents et les siècles.
Des ouvrages à lire absolument pour celles et ceux qui aiment se plonger dans la sensibilité à fleur de peau de personnages réels ou romancés. Dans tous les cas, des livres en lien directs avec la vie.

D’autres travaux en perspective

Le prochain livre racontera l’histoire de deux hommes, l’un divorcé et l’autre veuf. Amis depuis l’enfance, la vie aidant, ils se sont éloignés, séparés.
Au moment de la retraite, ils se retrouvent et font renaître cette amitié passée qui n’était qu’endormie sous le poids de la vie de tous les jours.
Un autre roman est également inscrit sur les plaquettes. Ce sera la suite de l’histoire de Kendji qui va ainsi se prolonger.
Pierre, va donc continuer de suivre les pas de jeunes à la conquête d’eux-mêmes.
Nous lui souhaitons longue continuation sur cette terre du Fenouillèdes qui inspire tant et tant d’artistes, d’écrivains, de poètes.
Il est à noter que les ouvrages sont répertoriés aux « Editions du Panthéon ».

Joseph Jourda