(Bernard Dauré avec Paul Alduy, ancien sénateur-maire de Perpignan, et son épouse Chantal).

Pendant plus de 20 ans, chaque année avec l’arrivée des beaux jours, dans la dernière quinzaine du mois de juin sur le calendrier, la plus belle fête dans le département (et bien au-delà après les Corbières), se tenait à Cases-de-Pène, plus précisément au Château de Jau, très exactement chez les Dauré.

Là, ce soir-là, dans un décor invitant à un voyage en Toscane, Sabine et Bernard, les maîtres des lieux, recevaient tout le gratin de la Culture régionale ainsi que les grosses légumes de la Politique. Ce rendez-vous – Que l’ancien sénateur-maire centriste de Perpignan, Paul ALDUY, n’aurait manqué pour rien au monde, lui qui pourtant dédaignait les mondanités et détestait les matuvus – était l’occasion de lancer le vin de l’été (Qui deviendra plus tard le fameux Jaja de Jau grâce à une belle complicité entre la fille de Sabine et Bernard, Estelle, et l’artiste Ben) et d’ouvrir grandes les portes de la Fondation de Jau, avec une exposition événementielle.

 

Estelle Dauré.

Ces soir-là, les abords du bassin du Château étaient transformés en un immense barbecue, où chacune et chacun, endimanché en Issey MIYAKé, Claudie PIERLOT ou AZZARO, y allait de son look, de son style, de son parfum… pour savourer un bout de saucisse catalane avec du bon pain. Et, naturellement, du bon vin ! Celui de Jau, exclusivement. Le chic tranquille déambulait entre le vin de l’été qui coulait à flot et les tableaux ou sculptures d’un artiste dans la tramontane.

C’était classe, ça avait un succès fou : des centaines et des centaines de personnes s’y précipitaient à chaque fois. Les survivants de cette belle époque s’en souviennent encore et encore : que de bons souvenirs : Sabine et Bernard si adorables, toujours coupables d’un effort d’imagination et de créativité sans précédent pour maintenir à flot ce qui était devenu à Jau une authentique tradition, comme un 14-Juillet ou un 1er janvier.

 

Sabine Dauré et Lise Toubon.

Cette nuit de folie n’avait rien à envier aux dîners festifs sur les plages privées ou dans les jardins des palaces de la Côte d’Azur. Elle trouvait des échos jusque dans les carrés VIP de Paris ou de Cannes. On y a croisé Jacques CHABAN-DELMAS (alors maire de Bordeaux), Lise TOUBON (l’épouse du ministre de la Culture de l’époque et fidèle parmi les fidèles de Jacques CHIRAC), l’artiste Jacques MARTINEZ, des starlettes devenues stars ou égéries, des dandys en goguette, de très grands vignerons bien sûr, des chefs de cuisine mondialement réputés, etc.-etc. Les bobos urbains n’existaient pas encore, mais à coup sûr il y auraient élu domicile, quelque part dans le vignoble de Jau, ou à la cave…

 

(Lise Toubon entourée de l’artiste et ami Jacques Martinez, ainsi que de Joséphine Matamoros, alors conservateur du Musée d’Art Moderne de Céret).

 

 

Lise Toubon et Estelle Dauré.