C’est fait ! Perrine Laffont décroche le Gros Globe de Cristal, son premier ! L’ariégeoise remporte le classement général de la Coupe du Monde de freestyle qui récompense la sportive ayant marqué le plus de points dans toutes les disciplines (bosses, skicross, saut, halfpipe, slopestyle et big air). La Championne Olympique de ski de bosses, double championne du Monde en parallèle, deux globes de Cristal à son actif, a marqué les esprits cette saison en montant à 9 reprises sur les 9 podiums de la Coupe du Monde. Perrine Laffont, Championne de France en simple et parallèle le week-end dernier à Tignes, entre peu à peu dans le panthéon du ski de bosses et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Interview…
  1. Tu as maintenant un peu de recul depuis ta dernière course au Kazakhstan. Quel est ton bilan suite à cette superbe saison ?
Je suis très fière de ma régularité cette année. Je suis hyper satisfaite que le travail paie. Quand tu es dans le vif du sujet, tu avances étape par étape vers les objectifs sans trop réfléchir. Avec plus de recul, je me rends compte que c’est vraiment une saison 2018-2019 extraordinaire et exceptionnelle. Monter sur tous les podiums de la saison et deux médailles aux Championnats du Monde (victoire en parallèle, bronze en simple), c’est top ! Seul l’américaine Hannah Kearney a fait mieux en gagnant toutes les étapes d’une Coupe du Monde mais elle avait 25 ans alors que j’ai seulement 20 ans !
  1. Tu veux dire que tu vois déjà plus haut ?
Ma marge de progression est encore énorme. J’en ai encore sous le pied. J’ai gagné certaines courses de la saison avec des runs qui n’étaient pas satisfaisants à mes yeux. Mes sauts peuvent être mieux, mon ski aussi ! Physiquement, j’ai eu deux fois la grippe avant de grandes échéances cet hiver. Je ne pense pas sur ce point être totalement à maturité même si ma préparation globale a été performante. Mentalement, même si je suis aidée par Cécilia Delage, ma préparatrice mentale qui m’accompagne 2013, je suis encore perceptible notamment lors des entraînements et des qualifications. Je pense tout de même avoir grandi dans la gestion du stress et de mes émotions. Je commence à avoir de l’expérience. Je me sers de ce que j’ai déjà vécu.
  1. Tu arrives notamment à te galvaniser en approche des super finales ?
Oui, je crois que c’est ce qui a fait la différence avec mes concurrentes cette année. En entraînement ou même lors des qualifications, je ne suis pas toujours au top alors que j’ai vu certaines adversaires faire des runs extras. En super finale, elles font moins bien alors que de mon côté je monte en puissance au fur et à mesure du processus de qualifications jusqu’à la super finale où je suis à 300%. Je gère de mieux en mieux la pression.
  1. Le team spirit en équipe de France de ski de bosses doit être également un facteur de réussite, n’est-ce pas ?
Le staff de l’Equipe de France a fait un travail énorme autour de moi. Mes entraîneurs, Ludovic Didier et Lionel Levray, ont été toujours à mes côtés et ont les mots pour me booster. Ludovic me connaît bien. C’est un véritable atout. Et puis l’ambiance en équipe de France de ski de bosses est excellente. Nous formons une petite famille et les garçons, Ben Cavet, Jérémy Lambert, Jules Escobar, sont de précieux soutiens. Ils me conseillent dans mes choix de trace, le repérage des pistes…
  1. Si tu avais à retenir deux moments cette saison, tu t’arrêtes sur lesquels ?
Ma médaille d’or au championnat du Monde en parallèle a été un bonheur car ce titre vient de loin. J’étais dépitée la veille par ma médaille de bronze, j’avais la rage, je voulais l’or. La remise du Globe de Cristal au Kazakhstan a été aussi très forte car c’est l’aboutissement d’une saison à haut niveau, c’est la prime à la régularité. Ce Globe compte beaucoup pour moi car j’ai vraiment dominé le circuit.
  1. Et le Gros Globe, non ?
C’est différent, c’est la cerise sur le gâteau, il couronne ma saison. C’est une super récompense d’autant plus qu’il y avait de la concurrence avec le ski cross. C’est mon premier et je souhaite qu’il ne soit pas le dernier. Il récompense ma domination dans ma discipline ce qui m’a permis de marquer plus de points que les autres sportives en freestyle. J’ai attendu la confirmation de la FIS pendant plusieurs semaines, il est certain que je vais le surnommer ‘’Désiré’’.
  1. Quel est ton programme dans les mois qui viennent ?

Début avril, je suis à l’école à Annecy jusque fin juin. C’est ma dernière année de DUT. En parallèle, je vais reprendre la prépa physique en mai, des travaux de trampoline en juin puis nous allons skier à Tignes en juillet et en Australie en août.

Le classement complet