Estagel : « Le train de l’impossible espoir ! », par Joseph Jourda

– “Voilà bien longtemps que la gare d’Estagel est fermée. Voilà bien longtemps que la mort du service public est programmée. Il y a une vingtaine d’années, les élus municipaux et le conseiller général du moment, avaient décidé de faire revivre cette ligne. L’objectif politique était clair. Rendre cette ligne aux usagers. La première étape était de créer un train touristique pour aller ensuite vers le transport de passagers et, en premier lieu, des étudiants devant se rendre dans les lycées à Perpignan. Bien sûr, le transport de matériaux n’était pas oublié ainsi que le ferroutage.

L’objectif ambitieux et clairement défini est resté à sa première phase. Faisons le point. Où en sommes nous de l’attrait touristique à ne pas négliger ? Pour notre commune, les retombées, à notre connaissance, sont inexistantes. S’il en été autrement cela se saurait. Ceci d’autant plus, qu’un adjoint de la municipalité précédente et réélu, était président de l’association en charge du train Cathare et du Fenouillèdes. Ce dernier aurait certainement eu à cÅ“ur de porter à la connaissance de tous, les avancées même infimes, si elles avaient été visibles. La démarche aurait été légitime me direz-vous ! Un élu se doit d’annoncer avec fierté lorsqu’il a été capable de faire avancer un problème, lorsqu’il réussit dans une entreprise au service de tous. Cela montre son efficacité et sa compétence. Cela montre enfin, que les électeurs ne se sont pas trompés en lui confiant les affaires de la commune. Dans notre milieu rural, économiquement fragile, nous avons besoin de toutes les diversités possibles pour maintenir un niveau de vie acceptable. Dés qu’un maillon s’affaiblit, les répercussions sont sur l’ensemble. D’où la nécessité de faire le maximum pour faire vivre au mieux l’aspect touristique que peut développer le train.(soulignons que le stand de vente de la cave coop est à quelques mètres de la gare) .

Connaissant les difficultés afférentes à une telle entreprise de « résurrection », nous pouvons comprendre la lassitude devant les formalités, les autres contraintes administratives et surtout politiques. Là où le problème devient incompréhensible, c’est que la gare, non seulement est fermée, mais est devenue un gros tas de carcasses. Nous vous invitons à cette promenade, un jour ou le soleil d’automne sera particulièrement généreux. Veillez à prendre cette précaution, car s’il en été autrement, votre sang risquerait de se glacer dans vos veines tant le lieu est devenu lugubre, sinistre, pitoyable.
La première constatation que nous pouvons faire, est toute simple : l’engagement politique a été inexistant pour continuer dans la voie qui été tracée. Manque de courage, de temps, d’opiniâtreté, de dynamisme, de connaissance des dossiers ? Les citoyens, ils ont toute notre confiance, analyseront cette situation et trouveront la réponse. Pour notre part, nous pensons que le premier objectif aurait dû trouver un prolongement. Les élus auraient ainsi prouvé par l’action, leur attachement au service public. Mais il est vrai que l’on ne peut pas poursuivre plusieurs lièvres en même temps. On ne peut pas prendre du temps pour réaliser une hypothétique déviation, combien nécessaire a-t-il été analysé, mais qui tarde à venir et se préoccuper de défendre le service public par des actes. Les deux éléments sont pourtant intimement liés. Seul, l’esprit cartésien bien Français a pu les dissocier. Mais peut-être, sur cet aspect, nous trompons nous ?

 Revenons au train touristique. Prenons la place du voyageur. Pensons à ce que nous attendons lorsque nous sommes touristes dans une région, dans un pays. Nous portons fatalement une appréciation en concordance avec nos attentes. Accepteriez-vous que l’on organise un arrêt dans un cimetière ? Voilà ! Le mot est lâché. La gare d’ Estagel est devenue un cimetière voué à la ferraille et aux mauvaises herbes. Tant qu’il ne sera pas remédié à cet état de fait, que le lieu ne sera pas aménagé d’une façon agréable, vivante, prit réellement en compte par les élus du Conseil municipal, n’attendons pas de retombées économiques pour notre village. Espérons qu’il n’en est pas ainsi pour les autres gares traversées.
Mais peut être l’idée va-t-elle germer de construire un musée ? Sait-on jamais ? Un musée de la ferraille ou du dynamisme consommé ? Chiche ! “.

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