“Dans notre village, depuis bien longtemps, le lundi et le vendredi sont les jours des commerçants forains. Depuis quelque temps, nous voyons le lundi péricliter. Ce n’est pas une bonne chose pour l’économie de notre cité. En effet, lorsque des personnes des villages environnants viennent à Estagel pour le marché, elles vont également acheter le journal, l’électroménager. Elles vont boire le café au bar, rendre visite à l’assureur ou encore acheter la tablette de chocolat, le paquet de bonbons, le bouquet de fleurs dans le commerce sédentaire.

 

Ceci est un tout qui s’appelle la vie en société, le vivre ensemble, le bon fonctionnement de l’économie. Dans notre milieu rural, cette dernière est fragile. Tous les moyens doivent être mis en Å“uvre pour la consolider en permanence. Depuis quelque temps, nous voyons le lundi péricliter. Lorsqu’un commerce ferme ses portes, qu’une activité se fragilise, c’est l’ensemble qui s’affaiblit. Nous sommes en train de vivre ces moments douloureux, tristes et quelque peu révoltants, car nous ne voyons aucune approche mise en Å“uvre pour aller à contre-sens. Rien n’est entrepris pour montrer à la population que rien n’est fatal. Même pas une phrase dans un quelconque bulletin d’information. Est-ce que nos élus partageraient cette idée :” il n’y a rien à faire” ? Il est vrai que si nous voulons transformer la réalité, il faut la connaître. Mais peut-être portent-ils des lunettes noires pour ne pas voir l’évidence. Ainsi direz-vous, moins de travail de réflexion, moins de travail tout court ? C’est fort possible aussi. Tout comme pour “la déviation-contournement”. Dans le journal local du 14 février, notre maire ne devait-il pas déclarer sur la question de la lenteur de la mise en chantier : “Si vous voulez tout savoir, pour moi cela n’avance pas assez vite” En d’autres termes, ce n’est pas moi, c’est l’autre. Drôle d’esprit lorsque l’on dirige une commune.

 

Le marché, c’est aussi les rencontres, les discussions. C’est le moment où l’on apprend le mariage de l’un, la naissance de l’autre. La maladie du collègue. Comment la solidarité va pouvoir se mettre en place pour l’aider lui et sa famille. C’est tout cela. En un mot comme en cent, un lieu de vie. À cette allure, les hauts fonctionnaires devront inventer un nouveau terme, d’autres procédures, pour voler à notre secours, “catastrophe sociale” par exemple, car il n’y a pas que le marché qui décline. D’autre part, est-ce que lorsque nos élus partent en vacances vont-ils dans un désert ? Nous supposons que non. Est-ce que si nous devions envisager de changer de résidence pour une quelconque raison, irions nous habiter en haut de Quéribus ? La réponse est la même, non. Ce que l’on ne souhaite pas pour soi, il ne faut pas le laisser subir à d’autres.

 

Dans le même raisonnement, il en est ainsi comme des demandes réitérées du professeur Henri Salvayre envers les décideurs politiques, pour aller dans le sens de tout mettre en Å“uvre pour explorer, exploiter et préserver la “FontEstranaute”. (voir le journal local du 23 février). Nous marchons, nous vivons, sur un lac de millions de m3 cubes d’eau et personne ne bouge. Ahurissant n’est-ce pas ! Les élus de notre village ne pourraient-ils pas être à l’initiative d’une réunion des élus des Corbières pour approfondir ce problème avec la ferme volonté d’avancer ? Ah oui, c’est vrai. “Ce n’est pas moi, c’est l’autre” ! Il faut pourtant changer de braquet, être un peu visionnaire. Si rien n’est fait en pensant aux générations futures, pour l’économie à tous les niveaux, nous allons droit dans le mur et les bosses sont douloureuses.

 

Alors, encore des propositions. La première pour le marché du lundi. Ne serait-il pas judicieux d’organiser une rencontre avec les marchands ambulants pour essayer avec eux, de dégager des suggestions et enrayer ainsi le déclin du lundi ! La seconde, nous venons de la faire dans le paragraphe précédent. Être à l’initiative d’une réunion avec les maires des Corbières pour en finir avec l’immobilisme concernant le lac que nous avons sous nos talons. Serons-nous entendus ?”

Â