Mais sera-t-il bien final ? C’est la question que pouvaient se poser les quelques clients rencontrés à la boulangerie, au bureau de tabac. Pour eux, ces commerçants du courage, rien de trop extraordinaire en ce lundi matin. Pendant tout le confinement, ils ont été là, au service de la population, bravant avec constance, cette pandémie aux accents de privations.

Privation surtout de nos espaces de liberté, comme celui de passer d’agréables moments sur la place Arago à discuter de tout et de n’importe quoi. Ne parlons pas du reste, comme celui de consommer le café noir sur le coin du bar. Nous ne citerons pas tous ces moments délicieux, dont nous avons été privés pendant de longues semaines et qui, pour certains d’entre eux, il faudra encore attendre.

Hommage à ceux qui ont mis leur vie en danger

Que n’avons nous lu dans toute cette période sur les réseaux sociaux, dans la presse ?
« La santé ne doit pas se retrouver soumise à la loi du marché », « cette crise est l’échec de ceux qui dirigent depuis trente ans ». Mais est-ce l’échec de tous ceux dans cette situation, du haut en bas de la stratosphère politique ? Ou encore, « c’est la fin du secret médical, du code du travail, de nos libertés », pour citer en vrac les paroles lâchées en ce premier matin de dé-confinement. Avec cette peur, lancinante, rampante, malfaisante, dirons-nous, qui semble vouloir continuer de s’immiscer dans nos vies, comme pour nous éloigner toujours plus, des vrais problèmes rencontrés. « La crise sanitaire, est-elle bien finie ? ». Le ciel peu clément en ce lundi matin, serait-il annonciateur d’autres tourments ?
Ceci dit, que toutes celles et ceux qui se sont dévoués, corps et âme, sommes nous tentés de dire, pour que nous puissions tous continuer de vivre, même en étant privés de nos droits de circuler, de penser, de réfléchir, soient chaleureusement remerciés. En priorité, celles et ceux, dans notre village, qui n’ont pas attendu les directives venues de Paris ou d’ailleurs, pour fabriquer des masques. Avec une pensée toute particulière pour Guiguitte, qui s’est investie pour fabriquer des blouses pour des infirmières.
Finalement, si nous dressions la liste, nous nous apercevrions qu’ils sont nombreux à avoir bravé tous les dangers. Et nous ne parlerons pas des anonymes et pour cause. Ils ont su apporter l’aide nécessaire au voisin fragile, à la connnaissance, à l’ami. Qu’ils soient tous remercier pour leur bravoure, leur sens de l’abnégation, du devoir. Cela donne confiance pour l’avenir, pour peu que ceux qui ont en charge la gestion politique du pays, du village, sachent s’appuyer sur cet esprit, pour changer les choses au plus profond de l’intérêt de tous. En sera-t-il ainsi ?
Sauront-ils se remettre en question ? Sauront-ils faire leur auto-critique ? Sauront-ils admettre leurs errements, leur immobilisme, ? Sauront-ils admettre que l’auto-satisfaction ne sert à rien ?
Nous ne pouvons que l’espérer pour que continue de se lever ce besoin de vivre ensemble dans la sérénité retrouvée et le bien-être de tous.

Joseph JOURDA