Dans un précédent article nous disions que nous aurions l’occasion de revenir bientôt pour vous faire partager nos connaissances sur la vie et la gestion de notre commune. Nous ne pensions pas devoir le faire si tôt. L’actualité apportant de nouvelles informations que nous jugeons indispensable de produire à votre connaissance, nous voilà à nouveau.
En ces périodes d’étrennes et vous allez comprendre pourquoi nous parlons de cette tradition, nous ne pouvions pas vous laisser dans l’ignorance de ce que nous pourrions appeler une très mauvaise initiative. Nous n’emploierons pas d’autres termes, car nous souhaitons rester corrects. Pourtant, ils correspondraient certainement mieux à la réalité. Voilà les faits.

Dans le compte-rendu du Conseil municipal du 28 novembre, nous sommes tombés avec ahurissement sur la décision suivante du maire : « Signature d’une convention avec le consultant formateur Dominique Poirot pour un appui de management pour la somme forfaitaire de 150 euros TTC la demi-journée »
Inutile de dire tout notre effroi, notre consternation, notre exaspération, notre courroux devant une telle décision. Comment interpréter cette dernière ? Nous pensons que la seule valable, est de penser que le Conseil municipal, sous l’autorité de son premier magistrat, vient de se débarrasser d’une partie de l’administration de la commune. Pour ce faire, il loue les services d’un particulier pour la modique somme de 150 euros par demi-journées de travail. Oui, vous avez bien lu : 150 euros pour une demi-journée. Il faut savoir, qu’il suffit d’entrer en relation avec le centre de gestion départemental pour avoir les services d’un employé territorial, rapidement, si le besoin existe. Vous constaterez qu’il n’est pas dit combien de demi-journées seront effectuées par mois. Si nous faisons une simple multiplication, cela pourrait représenter 6 000 euros mensuels. Énorme ! Nous pensons que la commune n’a pas les moyens de s’offrir un tel talent. Nous savons que monsieur Poirot a les compétences qui correspondent à ce salaire, mais nous sommes à Estagel, pas dans une ville de la région parisienne. Nous savons aussi qu’il est le premier responsable de la section du PCF et aux dernières nouvelles, membre de la direction départementale de ce même parti. Et là, le bas blesse vraiment.

Ces derniers jours, le 8 décembre plus précisément, dans « Ouillade », une déclaration du PCF sur le train jaune disait : « La réforme territoriale après avoir vaincu les esprits va décimer nos acquis, si nous ne nous réveillons pas. Non les collectivités territoriales (communes et départements) ne sont pas les puits sans fond que l’on vous a décrits. Ils sont les échelons essentiels à la démocratie et à l’investissement public pour le développement de nos territoires. Elles sont les derniers obstacles aux euro-régions, aux grandes métropoles et à l’appétit des spéculateurs et des multinationales telles que Veolia, Vinci, etc…
Oui cette réforme tend à la privatisation et à la disparition des services publics, sous prétexte qu’ils ne seraient pas rentables. Dans ce contexte, dans leur logique, le train jaune propriété de la nation devrait disparaître ».
 Fin de citation.

Nous partageons cette analyse. Rassurez-vous, nous ne confondons pas un consultant avec les multinationales. Le service public, a besoin de toutes les forces progressistes pour continuer à être le fleuron économique de notre pays. Mais alors pourquoi des élus et des particuliers, se réclamant de ce parti, ayant des responsabilités et mélangeant ainsi les genres, foncent tête baissée dans cette impasse ? C’est la première fois que nous avons connaissance de tels procédés en France. Ils deviennent ainsi des précurseurs en leur genre, pour porter de mauvais coups aux communes. Jusqu’à aujourd’hui, la droite la plus réactionnaire n’avait pas osé toucher de cette façon au service public que représente une mairie. Des élus, autour de Paris et à présent en région, luttent avec les populations concernées pour empêcher les coupes sombres dans le budget des communes. Chez nous, on brade ce service public d’une drôle de manière. Nous aurions tendance à dire petitement. Il y a là des raisons à être fortement mécontents. D’être irrités. Si la VIe République, dont ces messieurs dames, sont les ardents défenseurs, était en application, nul doute qu’ils seraient révocables. Ont-ils seulement conscience de leurs contradictions ? Ont-ils conscience qu’ils sont à sens inverse des orientations de leur parti ? Dans une période, avant le 20e congrès du PCF, qui a vu la dernière exclusion et c’est tant mieux, celle de Roger Garaudy, des radiations été prononcées pour beaucoup moins que cela.
En conséquence, si le Conseil municipal ne revient pas sur la décision du Maire, de larges étrennes seront versées à un particulier et ce sont les contribuables, c’est-à-dire nous bien sûr qui allons payer. Soulignons qu’avec l’application de ce procédé, la continuité du service municipal risque d’être mise à mal. En effet, le garant de cette continuité est le secrétaire général, et ce, même si la municipalité change d’orientation politique. Donc, danger pour la gestion municipale.

En cette fin d’année, nous formulerons un vÅ“u : celui que les consultants formateurs n’aient pas beaucoup de petits enfants à marier et donc qu’ils n’auront pas un grand besoin d’étrennes.

Ceci dit, bonnes fêtes de fin d’année à tous nos lecteurs, meilleurs vÅ“ux pour l’année 2015 où vous pourrez encore compter sur nous pour tout dire, pour dire la vérité, en tous cas la nôtre, pour dire ce que nous pensons et regarder ainsi le dessous des cartes”.