Estagel : « Estagel au cœur », par Joseph Jourda

 

“En juin 2011, dans le journal local, « Debout Citoyen », il avait été relevé, sous forme de proposition, la possibilité de construire un parcours pédestre dans Estagel pour créer une attache entre les Estagellois(ses) et les estivants(es) ou autres vacanciers(es). En prenant appui sur les noms des rues pour concrétiser cette initiative, cela entre dans le domaine du possible pensons-nous. Notre village, ne manque pas d’endroits aux patronymes prestigieux tels que A. Bauzil, Monseigneur Izart (né à Estagel le 10/06/1854), Guy Moquet, Colonel Fabien, Francisco Ferrer et bien d’autres comme Philippe Morat. Plus proche de nous, Louis Vigo, René Constantin, Juliette Spitéri, André Deloncle ainsi que Georges Maury. Des personnes dont le souvenir est encore brûlant dans la mémoire collective, car nous les avons connus, côtoyées. Tous ces noms, sont porteurs d’une histoire : la nôtre, celle de notre village. Contribuer à faire aimer cette histoire, c’est rapprocher les visiteurs de notre commune, leur donner toutes les raisons de revenir, d’entraîner à leur tour, d’autres personnes à passer des vacances en notre compagnie. À l’évocation de ces noms, en utilisant la généalogie du village, soyons persuadés que nous pouvons retracer l’histoire de notre cité. À ce jour, seule la statue de François Arago a eu droit et c’est tant mieux, à une attention particulière. Pourquoi pas les autres ? À notre avis, nous sommes loin du compte pour peu que nous ayons l’ambition de retenir les promeneurs. Certains diront qu’Estagel n’a pas beaucoup d’atouts touristiques. Sachons regarder et exploiter au mieux ce qui existe. Encore faut-il connaître son village, être imaginatifs, inventifs, créateurs et avoir l’ambition de porter les projets à leur finalité. En un mot, il faut aimer son village, ses habitants. Vite, nous nous apercevrons pour peu que cette volonté existe et l’envie de travailler pour le bien commun aussi, que notre village n’est pas démuni de lieux pittoresques.

Un d’entre eux éveille notre attention. Plus particulièrement l’église Saint Etienne et Saint Vincent avec son clocher. Pour mémoire, l’escalier menant au point culminant, a été restauré par la municipalité du moment. Même si la loi proposée par Aristide Briand et votée le 9 décembre 1905 fait obligation de séparer l’Église de l’État, il n’en reste pas moins que cette décision municipale, fait partie de notre histoire. À ce moment-là, un accord écrit, sinon tacite, a été passé avec le conseil paroissial. Dans ces conditions, le clocher devait rester ouvert au public. Cet accord a été respecté. De ce fait, et cela est tout à fait légitime il nous semble, l’entretien du dis escalier incombe à la municipalité.

Mais voilà, ce passage est dans un bien triste état, sans aucun entretien, à l’abandon. Les mauvaises herbes séchées côtoient les oiseaux morts et les fientes de ces mêmes animaux. Les fenêtres ouvertes, vraisemblablement cassées, cèdent la place à des endroits qui pourraient s’avérer dangereux. C’est vraiment insupportable pour qui aime Estagel, son patrimoine. Pourtant, le clocher et son approche, est un des endroits les plus beaux de notre village. Côtoyant les nuages, il permet de voir notre montagne sacrée, d’avoir une vue imprenable sur le village et ses alentours. Ce lieu, pris dans un ensemble, pourrait devenir un site magique pour les promeneurs de passage dans notre cité. Ils en garderaient, nous en sommes sûrs, un souvenir inoubliable qui les inciteraient à revenir dans la patrie de François Arago.

Faudra-t-il attendre longtemps pour voir les premiers travaux de nettoyage réalisés ou bien faudra-t-il qu’une question écrite soit déposée en mairie ? Ou alors peut-être un référendum, qui sait ? Restons conséquents. Ce sont toutes ces choses qui font aussi le bien-être des habitants. Ainsi, ils peuvent se rendre compte que leurs intérêts, grands ou petits, de la vie de tous les jours ou à plus long terme, sont pris au sérieux. Que ce n’est pas uniquement veille d’élections où les problèmes sont pris en considération”.