Max Rovira, Albert et Alain Vilacèque lors du happening, vendredi soir, au Tap's à Collioure.

Albert, le plus Colliourenc des Argelésiens, et vice-versa, avait annoncé la couleur dès la nuit de la Saint-Sylvestre : “El Taps” – son bar à vins et restaurant à tapas de la rue Berthelot – sera en 2011 un nouveau lieu culturel et gourmand dans le coeur historique de Collioure ! Et, surtout, dans la pure tradition festive qui a toujours fait de la “Perle” de la Côte Vermeille un village entièrement à part sur le littoral roussillonnais.
C’est ainsi que vendredi soir, pour la première du genre, Albert et ses potes avaient donc donné carte blanche à deux artistes-peintres, Max Rovira et Alain Vilacèque.
Max Rovira, malgré un nom à consonance catalane, est originaire de la région de Fos-sur-Mer, dans le département des Bouches-du-Rhône. Mais, désormais, il navigue aussi en famille du côté de Port-Vendres et, forcément, multiplie donc les escales à Collioure. Pour notre plus grand bonheur. Dans la galerie artistique qui sert pour partie de couloir pour accéder au restaurant “El Taps”, Max Rovira avait décidé d’exposer pratiquement que des grands formats : qu’il s’agisse d’étonnantes et très envoûtantes danseuses de flamenco, d’Andalouses aguichantes, ou un clocher de Collioure promené sur une incroyable palette de couleurs, accroché à des tempêtes, fleurissant dans une explosion de matières, etc-etc.
Alain Vilacèque, l’autre artiste-peintre de ce happening au “Taps”, domicilié en Pays catalan, est plus connu des habitants et amoureux de Collioure, pour y planter pratiquement en permanence tous ses moments de loisirs. Depuis qu’il a créé l’événement au célèbre “Café Sola” version Laurent Puigsarbé, en étant l’un des premiers à y exposer, cela fera bientôt dix ans, à vu de chevalet !, Alain Vilacèque est l’une des valeurs sûres dans le milieu artistique local, sans aucun doute celui qui a le mieux saisi le quotidien et les habitudes des Colliourencs. Ses tableaux nous parlent, ils constituent un témoignage précieux, plein de vie et d’humour. Il fait défiler sur sa toile toute l’actualité du moment – crise, manifestations sociales, rencontres Usapistes… – avec tambour(s) et trompette(s), tout ça en trempant son pinceau par le petit bout de la lorgnette colliourencque ! Naturellement, les fameuses vaches qui sont responsables d’une partie de la notoriété de l’artiste sont de la fête… Elles ne manquent pas à l’appel sur les murs “d’El Taps”. Même les drôles de cyclistes, complètement déjantés sur des deux roues tellement voilées qu’elles en deviennent ovales… Ce sont ces clins d’oeil là qu’on adore chez Vilacèque. Ses tableaux abritent des traits si précis, décrivent des situations d’une réalité telle, qu’ils nous font presque entrer dans le monde de la… photographie. On est scotché devant tant de précisions, de détails et une atmosphère renversante qui se dispute une certaine joie de vivre à la Charlie Chapin et à la Dubout.
Une centaine de personnes a pu assister à ce premier happening, auquel se sont associés des vignerons du cru, tandis que le “prince” Albert de Collioure présentait à cette occasion sa toute-dernière collection de tapas. Pari gagné ! Il ne manquait qu’une ambiance originale à accrocher à ce lieu authentique, déjà bercé par le climat méditerranéen depuis le “passe-plat-bar-comptoir” jusqu’aux assiettes, c’est maintenant chose faite. “El Taps” réunit désormais saveurs du Roussillon, vins d’ici et conversations gaies, dans un cadre qui a trouvé son rythme : entre accueil chaleureux, convivialité et caractères artistiques.

Une Å“uvre de Max Rovira.

En avant la musique ! (Alain Vilacèque).

Le clocher de Collioure vu par Max Rovira.