La triste nouvelle est tombée dans la nuit : Guy Jouanin, 70 ans, ancien enseignant aux Beaux-Arts de Perpignan, sans aucun doute l’Auvergnat le plus célèbre de la Côte, est décédé…

Le nom de Jouanin est associé à toutes les folies artistiques et festives de Collioure, où il s’était établi depuis plusieurs décennies. Aux côtés des Claude Chazaud, Rantanplan, Alain Recasens, Le Da, La Jeanne J., Max (pas le ferrailleur), les frères Gozes, Fifi, Agathe, Reiser, Maciste & tant d’autres inséparables encore dont les noms nous échappent, pris que nous sommes dans cette triste nuit dans la tourmente de l’émotion (Qu’ils nous pardonnent)… Jou@nin avait fondé et animé la célébrissime fanfare des Bizzar’s : un must pour mettre le feu (côté ambiance of course !) quant il s’agissait de rivaliser médiatiquement avec le clocher pendant les traditionnelles fêtes qui couronnent le 16-août à Collioure.

Le peintre a dit “Que Collioure sans voiles, c’est comme un ciel sans étoiles”… On peut désormais rajouter “Que Collioure sans Jouanin c’est la joie en moins”.

Collioure est en deuil, car c’est un vrai artiste qui s’en est allé. Un artiste aux multiples facettes, aux multiples talents, parce que capable du pire (dans le jeu de mots) comme du meilleur (sur la toile). L’artiste était à la fois peintre, musicien – une sorte de Robin des flûtes

Il avait comme on dit l’Å“il au vent, un sacré toupet, franchissant fréquemment les bornes pour être la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Plus fort que le roquefort, il empilait des festins jusqu’à plus soif et au-delà, à la fois moqueur et insolent, mais toujours tolérant. Les mauvaises langues raconteront qu’il buvait plus vite que son ombre, alors qu’il allait tout bêtement vite en besogne pour désaltérer les grenouilles qui s’agitaient dans son ventre.

Il avait le sens du verbe, le flair du gourmet, la passion de Collioure et plus particulièrement de son Rimbau, sur les hauteurs, toujours à proximité des vignes pour mieux remplir le gobelet sans trop hausser le coude.

Il allait toujours plus vite que la musique, surtout à l’heure apéritive, parce qu’il connaissait la musique. Et du Café Sola jusqu’aux Templiers, en passant par l‘Ambiance et Le Petit-Café, entr’autres adresses incontournables à Collioure, sa vie aura été réglée comme du papier à musique sous le soleil du Roussillon exactement.

Il était certes bougon, mais on lui pardonnera ce côté ronchon-grognon qui s’était emparé de son esprit les dernières années de sa vie, à cause de la maladie.

Il était… JouAnin, tout simplement.

 

Ses obsèques auront lieu dans la plus stricte intimité, ce lundi 1er septembre 2014, à 11h, au crématorium de Canet. En attendant, son corps repose au funérarium de Port-Vendres (Ets. Philippe).