La rédaction de ouillade.eu l’avait hélas anticipé, annonçant la chronique d’un fiasco au niveau de l’organisation de l’édition 2022 du festival Les Déferlantes-Sud-de-France, la première du genre dans le site magnifique du parc du château d’Aubiry, à Céret. Les organisateurs, La Frontera, avaient eu pourtant deux belles et pleines années devant eux – à cause (ou grâce selon où on se place) du COVID -, depuis leur départ d’Argelès-sur-Mer, pour peaufiner leurs mises-en-scène ; ils bénéficiaient également d’une longue expérience (plus d’une décennie) acquise justement sur les hauteurs argelésiennes, dans les coursives du splendide château de Valmy avant d’en être éjecté (par la Municipalité)… Tout cela sentait l’amateurisme à cent lieues à la ronde !

 

Près d’une heure pour rejoindre à pieds le site du festival à partir de certaines aires de stationnement, des navettes au départ de Perpignan inaccessibles, car tellement bondées et sollicitées par une affluence exceptionnelle que les derniers à prendre le bus étaient sûrs d’arriver à Céret… après les concerts ! Les témoignages sur les réseaux sociaux qui vont dans ce sens – et encore nous n’entrerons pas dans les détails – se ramassent à la pelle, ils sont légion et particulièrement éloquents.

Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, comme il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre – un comble, certes, pour les organisateurs d’un festival -, le soin a été laissé au média officiel porteur de la propagande (moyennant encarts publicitaires en espèces sonnantes et trébuchantes) de justifier l’injustifiable : “tout va très bien, madame la marquise, tout va très bien, tout va très bien !”. Peut-être, certainement même, que vu d’en haut, depuis les loges VIP du festival, finalement c’était pas mal…

Soyons clair et précis. Il ne s’agit pas de remettre en cause ici la qualité de la programmation du festival Les Déferlantes-Sud-de-France, pas plus que d’en critiquer négativement et obsessionnellement la mise en scène exceptionnelle des concerts, qui ont offert à un public ravi et conquis du grand spectacle, de la très belle musique, de superbes têtes d’affiche pendant quatre jours… tout cela personne ne le conteste et d’ailleurs cela ne souffre d’aucune contestation.

En revanche, c’est le packaging qui est à revoir et qui fait que le succès de cette première édition céretane des Déferlantes-Sud-de-France est, pour le moins, atténué, bigarré. Certes, les uns y verront le verre à moitié plein, les autres le verre à moitié vide… C’est bien connu : le bossu ne voit pas sa bosse, mais il voit celle d’autrui.

La grogne n’est pas que dans le rang des festivaliers, une certaine colère ambiante trouve écho chez quelques commerçants céretans qui reprochent aux organisateurs d’avoir été, en quelque sorte, des “coupeurs de routes”, au point d’avoir rendu inaccessibles leurs commerces pendant toute la durée du festival.

On se souvient que c’est d’ailleurs la raison majeure qui a fait que la Municipalité d’Argelès-sur-Mer, sous la responsabilité d’Antoine Parra – ô combien monsieur le maire a eu raison cette fois-ci -, a souhaité et accéléré le départ des Déferlantes-Sud-de-France, dont la programmation à cette période de l’année dans la station balnéaire n’apportait strictement rien au plan économique.

Bien au contraire : que des contraintes municipales et une pagaille monstre dans le secteur de Port-Argelès au niveau des accès, de la circulation. Rien en retour : ni sur le plan média, ni au plan de l’attractivité touristique. Commercialement s’entend, la disparition du festival Les Déferlantes-sud-de-France a libéré Port-Argelès ! Ses restaurants avec leurs spacieuses terrasses, ses boutiques, etc.-etc., ont retrouvé leur fidèle clientèle, leurs animations… sous une nouvelle impulsion c’est aussi vrai de la Municipalité.

 

L.M.