Roger Tabès s’en est allé le 27 octobre 2021, à l’âge de 93 ans. La cérémonie civile a été célébrée hier en fin de matinée au crématorium de Canet-en-Roussillon, suivie de la crémation. Une grande et belle page de la presse écrite régionale se tourne

Reporter, photographe, Roger Tabès est l’un des rares journalistes, pour ne pas dire le seul, à s’être exprimé tout le long d’une carrière professionnelle exemplaire, dans les journaux d’information du Midi qui irriguent notre territoire catalano-occitan – La Dépêche, L’Indépendant, Midi Libre… -, donnant libre cours à ses diverses et variées passions tout en privilégiant naturellement les faits, et rien que les faits, quand une rédaction faisait appel à lui pour couvrir un événement quelconque. Il était en cela le parfait “localier”.

A la fin des années 80, par choix, il avait décidé d’intégrer le service Communication de la Ville de Canet-en-Roussillon, dont la maire était Arlette Franco, passionnée de journalisme (elle s’était d’ailleurs essayée à quelques piges pour la presse spécialisée sportive). En parallèle, Roger Tabès restait correspondant de cette commune littorale des P-O pour le Groupe des Journaux du Midi, intervenant notamment dans l’édition catalane du quotidien montpellierain Midi Libre (qui venait de racheter les titres L’Indépendant de Perpignan et Centre Presse Aveyron).

Connu comme le loup blanc, il était surtout un précieux collaborateur de presse, étant au courant de tout, curieux de tout et de tous, depuis l’étang de Canet-Saint-Nazaire jusqu’aux Corbières maritimes, en passant par la Salanque, et les communes audoises de Leucate (son port d’attache lorsque l’heure de la retraite a sonné) et Gruissan, le territoire qu’il balayé de son objectif et de sa plume n’avait aucun secret pour lui. Et quant il était envoyé sur le terrain pour effectuer un reportage, il revenait toujours avec dans sa besace plusieurs articles… et des pellicules de suggestion pour des rédactionnels à venir, à imaginer.

Avec lui, ça “matchait” toujours ! La photographie répondait exactement au texte, et vice-versa, et, cerise sur le gâteau : il y avait souvent entre les lignes une allusion “marrante” à décrypter. L’info était là, juste, pas besoin de soumettre le fruit d’une demi-heure de méditation au Chef de l’édition pour titrer (l’auteur de ces lignes a eu le privilège de travailler avec lui pendant deux décennies).

Et puis, et puis, derrière le reporter sans frontières (entre l’Aude et les P-O, entre l’Occitanie et le Pays Catalan), il y avait l’homme : généreux, toujours prêt à rendre service, même si parfois il en rouméguait il n’en rechignait jamais, ja-mais, au grand jamais !

L’homme, la personnalité, un sacré personnage, à l’accent chantant et rocailleux capable de rivaliser avec le fleuve Le Tech lorsqu’il roule sur les pierres en traversant le territoire de la commune d’Arles-sur-Tech.

Chasseur, pêcheur, marcheur, rêveur, il était aussi un passionnant passionné de la Nature, toujours à l’affût d’une flore qui pousse, d’une faune qui se réveille.

Il était, tout simplement : un formidable guide de la Vie ! Et un ami inestimable, irremplaçable.

  • “Au rendez-vous des bons copains
  • Y’avait pas souvent des lapins
  • Quand l’un d’entre eux manquait à bord
  • C’est qu’il était mort
  • Oui, mais jamais, au grand jamais
  • Son trou dans l’eau n’se refermait
  • Cent ans après, coquin de sort
  • Il manquait encore…”.

(Extrait chanson Les Copains d’abord, Georges Brassens).

 

L.M.

 

*La Rédaction de ouillade.eu présente ses plus sincères condoléances à Hélène (née Ribière), son épouse, Marion et Charles-Henry, ses enfants, sa famille, ses proches et ses nombreux amis.