“L’année où les musaraignes furent orphelines…”

En hommage à Roger FONS,

Directeur de Recherche au CNRS,

Président des Réserves Naturelles Catalanes
spécialiste de l’étude des musaraignes Étrusques
et un grand homme…

“Chaque an nouveau porte avec lui son flot de surprises, bonnes ou mauvaises.
Bon ou mauvais, nous accueillons cet arrivage de circonstances à venir qu’il nous faudra accepter et auquel il nous faudra nous habituer, bon gré mal gré.


Pour certains, l’année commence dans la joie, le bonheur et l’allégresse avec des nouveaux nés, des anniversaires, de la tendresse en perspective, des bisous et des câlins à distribuer.


Pour d’autres, le nouvel an traine sous ses bottes le spectre du deuil, de la tristesse, de l’anéantissement; comme une ombre suivant le marcheur, pas à pas, sans jamais le lâcher d’une semelle.

En ce lundi 4 janvier 2016, tel le ciel s’abattant sur nos têtes, c’est la disparition subite et inattendue de notre ami Roger FONS qui nous a assommés.

Homme de science, érudit et humaniste, Roger savait probablement tout de l’homme et de son fonctionnement comme il savait tout des musaraignes qu’il avait passé sa vie à étudier, avec passion et patience, jusqu’à en connaître les moindres secrets, depuis la naissance jusqu’à la mort, discrète, silencieuse, insoupçonnée.


Tel une musaraigne, c’est ainsi que Roger nous a quitté, sans faire de bruit, sans qu’on n’en sache rien; discret, silencieux, insoupçonné.


Aujourd’hui, les musaraignes sont orphelines et nous tous sommes atterrés.


Nous avions tous un sentiment à l’égard de Roger. Certains le considéraient en bon camarade, en ami. D’autres, lui vouaient une certaine admiration voire une admiration certaine. Mais pour la majeure partie, Roger inspirait surtout le respect et tous, y compris ses adversaires, le saluaient avec amabilité, avec chaleur, comme des copains d’enfance, de vieux compagnons de régiment.

 

Tous, nous aimions cet homme pour son savoir, sa générosité, son sens du partage, sa volonté, sa force de caractère, et également pour sa manière de raconter avec quelle vigueur il avait, durant sa vie, mené certains combats politiques car, de toute évidence, à ce jeux, Roger avait le sens de la formule.


Cette dernière qualité le rendait irrésistiblement sympathique. À entendre ses expressions qui n’appartenaient qu’à lui, on voulait tout de suite mieux connaître le personnage et quand on le connaissait, on ne pouvait que réaliser à quel point il était attachant.

Roger était de ces êtres solaires qui, lorsqu’ils disparaissent, laissent à leur place un vide immense que rien ne pourra jamais combler.

Aujourd’hui, Roger est parti rejoindre son épouse et sa fille qu’il chérissait par dessous tout et nos pensées sont tournées vers son fils et ses petits enfants. Notre chagrin se joint au leur.


Pour décrire la perte que nous déplorons en cette bien triste journée, conviendraient le mieux les mots de l’auteur-chroniqueur, François MOREL qui, dans son Å“uvre ”les habits du Dimanche” disait: “Ce n’est pas la mort qui est cruelle… mais l’absence.”

Adieu Roger. Adieu Ami. Adieu Monsieur !”.

Isidre CAMINS