« Au secours monsieur le Premier ministre Jean Castex, au secours monsieur Etienne Stoskopf nouveau préfet des Pyrénées-0rientales !»

Le laisser faire et le « je m’en foutisme » éclatant de certains responsables politiques de notre département valent leur pesant d’or.
Vous le constaterez en vous dirigeant vers la jetée de Port-Vendres.
Arrivé à la hauteur de l’ancien et prestigieux hôtel des Tamarins, en grande partie délabré, abritant il y peu de temps encore des squatters et des chats faméliques, vous aurez devant vos yeux un édifice en décrépitude, volets battants aux quatre vents, digne des meilleurs romans fantastiques d’Edgar Allan Poe. Un endroit devenu des plus repoussants, qui a été, pour comble, sanctuarisé, interdisant par un magnifique grillage l’accès à la plage qui le jouxte.
Bonne surprise pour les vacanciers habitués à venir barboter sur cette belle plage de galets : accès et baignade interdits. Passez votre chemin, il n’y a rien à voir !
Mais nous n’en sommes qu’à l’apéritif, si j’ose dire.
Après avoir traversé les deux tunnels débouchant sur l’Anse Béar, nous arrivons sur la plage de l’Anse Mailly juste avant d’entamer la promenade sur la jetée.

 


Sur l’arrière de cette plage, l’ancien restaurant « Le Gibraltar » continue d’illustrer à merveille cette descente aux enfers : portes rafistolées ou arrachées en rez-de-chaussée, vitres brisées au premier étage, rambarde de la terrasse arrachée, peintures écaillées et boursouflées par les brûlures du soleil… un subtil et agréable cocktail de bienvenue pour les vacanciers ayant choisi Port-Vendres comme lieu de villégiature.

 


Mais l’étendue du désastre ne s’arrête pas là et le meilleur reste à venir. Continuons d’avancer.
La jetée et son phare connu pour être un des plus vieux phares historiques de notre territoire font peine à voir tant ils crient misère.
Une jetée exposant à nos yeux des dalles de pierre parsemées de nids de poule et de plaques de ciment décollées et effritées où un enfant ne peut même pas rouler à bicyclette et où l’on peut se tordre la cheville à chaque pas.
Un phare pourtant classé monument historique avec ses blocs disloqués sur ses hautes marches d’accès, ses socles et piliers rongés par la rouille, un phare qui n’est plus que l’ombre de lui même, défiguré par les ravages du temps comme une vieille femme décatie….
Détruits par la tempête du 26 décembre 2008, les escaliers en colimaçons, magnifiquement ouvragés, n’ont pas été remplacés.

 

On peut se demander ce que fait la présidence du conseil portuaire. Que dit-elle sur ce dossier ? Elle préfère inaugurer les chrysanthèmes.
Il serait temps de s’interroger sur la limite d’âge requise pour occuper ces postes à responsabilité ?
Mais comme le disait ma grand-mère avec un bon sens paysan : « la place est bonne ! ».
De quel poids pèse l’administration Phares et Balises dans ce dossier ? Elle ne bouge pas, elle ne prend aucun risque.
Que fait la commission nautique qui pourrait taper du poing sur la table et faire le forcing ? Elle ne fait pas grand chose. Elle subit.
Et pourtant : quel magnifique cadre que cette jetée de Port-Vendres ! Intelligemment aménagée elle pourrait accueillir des manifestations culturelles originales, un quintet interprétant les sonates de Jean Sébastien Bach au coucher du soleil… Une promenade pourrait être très agréablement aménagée, agrémentée d’espaces floraux et de bancs pour contempler le spectacle grandiose d’une mer couchée au pied de la montagne des Albères.
Bravo mesdames et messieurs les élus, les politiques, les responsables de tout poil plus affairés à tracer des plans sur la comète pour un hypothétique troisième quai qui ne verra jamais le jour !
Un projet de troisième quai qui a donné de méchantes ailes à un ancien préfet qui a autorisé, il y a quelques mois le dragage des fonds marins au milieu du port, pourtant zone interdite et protégée car elle pouvait abriter des trésors archéologiques : le temple de Vénus par exemple.
Un troisième quai qui n’a d’existence que son nom mais qui nous coûte cher depuis des années en études et prévisions de tous poils, en spécialistes aux émoluments à la hauteur de leurs immenses compétences, qui nous coûte cher encore en réunionites aiguës, et fait prendre à la population port-vendraise des vessies pour des lanternes avec de vraies fausses promesses annoncées et de grands tralalas aux beaux effets de manche.
Moi qui me suis toujours opposé à ce projet de troisième quai et qui l’ai dit haut et fort en conseil municipal, je me réjouis de savoir qu’il n’aboutira pas.
Enfin, quel est le résultat de toute cette agitation ?
Un ancien hôtel et une jetée laissés à l’abandon depuis des lustres et la destruction barbare d’une zone portuaire refermant très probablement des trésors archéologiques des plus précieux.
Difficile de faire plus mal.
Chapeau bas mesdames et messieurs !

Dans la série des catastrophes, je n’oublie pas le Musée archéologique, un projet abouti, qui aurait donné à Port-Vendres un immense rayonnement culturel au niveau national mais un projet mort-né, massacré d’un trait de plume par l’incompétence la bêtise et la couardise d’un maire nouvellement élu en 2001.

SOS monsieur Castex, vous qui n’avez jamais caché, avec diplomatie, votre hostilité à ce projet de troisième quai, intervenez pour que tous ces cafouillages prennent fin, pour que nous redonnions à notre belle cité le lustre qu’elle mérite !

SOS monsieur Etienne Stoskopf, nommé très récemment préfet des Pyrénées-Orientales.
Recevez les associations port-vendraises, écoutez leurs doléances, elles éclaireront vos décisions à venir concernant l’avenir de notre port et de sa jetée.

Que justice soit rendue au port de Venus !

 

Pierre Leberger

(ex-conseiller municipal d’opposition, tête de liste « Réussir » à la mairie de Port-Vendres de 2014 à 2020).