“C’est “à la hussarde” que le Gouvernement s’en est pris à l’habitat public qui permet de loger 11 millions de personnes aux revenus modestes et qui permet également d’engendrer des travaux et donc de l’emploi dans le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics .

Premier acte de cette politique du gouvernement contre la construction de logements sociaux : un décret pris en catimini cet été, annulant 184,9 millions d’euros d’autorisation d’engagement prévus par la Loi de Finance 2017, empêchant l’équivalent de 12 000 logements sociaux à très faible loyer (PLAI).

Second acte, la baisse de 73% des aides de l’Etat pour la « construction locative et l’amélioration du parc » passant de 204,8 à 55,3 millions d’euros, entrainant la démission en octobre dernier du Président du Fonds national des aides à la pierre (FNAP), Emmanuel Couet, Président de Rennes Métropole, afin de dénoncer « le désengagement de l’État du dispositif des aides à la pierre et ses conséquences sur le financement du logement social ».

Dernier acte enfin, avec l’adoption le 21 décembre dans la Loi de Finance de la baisse des Aides Personnalisées au Logement (APL) des locataires du parc social (représentant 1,5 milliard d’euros) qui devra être compensée par une baisse des loyers des bailleurs sociaux et une hausse de la TVA sur leurs travaux d’entretien et de construction. Autant dire que les organismes HLM seront pris à la gorge et ne pourront plus investir.

Au-delà du danger inédit pour la cohésion sociale dans notre pays, le Président MACRON et son gouvernement donnent un très mauvais signal au secteur de la construction, pourtant moteur de la croissance française.

La future loi sur le logement attendue au printemps viendra peut-être corriger le tir, mais le mal pour l’économie et la solidarité nationale aura déjà été fait”.

 

Olivier AMIEL

Adjoint au maire de Perpignan, délégué à la Politique de la Ville et au Logement.