En peu de temps notre département, notre région catalane devrions nous dire, a étrangement subit des dictats avilissants. Nous pensions, peut être naïvement, avoir obtenu définitivement depuis des temps immémoriaux, la reconnaissance de notre particularité géographique qui, imbriquée aux nombreuses transhumances humaines dans son histoire, a forgé les éléments indispensables aux prémices des civilisations dans ce bassin méditerranéen.

Les différents cols de notre géographie locale nous remémorent toujours les passages de ceux qui inscrivaient, parfois sans le savoir, la belle histoire de notre Catalogne du Nord au Sud.

D’Est en Ouest, du Nord au Sud, des voies de communications ont été créées pour faciliter le passage des différentes armées mais aussi du commerce, entre Seigneuries, Comptés, Royaumes et autres noms de territoires qui divisaient la région Majorquine et Catalano-Aragonaise. Ce n’est que bien plus tard qu’une partie de cette région deviendra, après avoir été un territoire Franco-Catalan, un départemental de la France.

Ce nouveau petit territoire fut baptisé « Pyrénées Orientales ».

Il sera constaté très rapidement que si les habitants de l’Hérault étaient devenus, par la départementalisation, des Héraultais, ceux de l’Ariège des Ariégeois, de l’Aude des Audois, de la Haute-Garonne des Hauts-Garonnais, nous, dans les Pyrénées Orientales, nous n’avons jamais été des Pyrénéens-Orientalais. Nous sommes restés des Catalans !

C’est ce que certains ont voulu nous faire perdre en nous obligeant, sans titres, de devenir des sujets de l’Occitanie ! Cette décision vexante vient d’être dramatiquement officialisée par l’incompétence de magistrats, ayant eu à juger un recours en justice Administrative introduit contre cette inique décision, qui ne connaissent rien de la grande et belle histoire des Catalans, en cette partie du territoire administré par la France.

Aujourd’hui que constatons nous ? L’Etat Français a décidé de poursuivre l’anéantissement de la particularité historique des Catalans. Il vient de décider que la ligne pour le TGV entre Perpignan et Montpellier, inscrite dans une communication ferrée non polluante entre Barcelone et Paris, n’était plus prioritaire pour raisons financières. Que l’information locale par la télévision allait être supprimée pour raisons financières. Que la RN 116 sécurisée, à deux fois deux voies entre Ille sur Têt et Prades était définitivement abandonnée encore une fois pour raison financière, alors qu’une DUP avait été obtenue après de longues études techniques importantes et coûteuses. Le Conseil d’Etat Français vient d’annuler la DUP pour la réalisation des travaux.

Il semblerait à ce sujet que des personnes du Conflent, très influentes à Paris, opposées à ce projet, obtiennent pour leur intérêt personnel ce que les citoyens ne peuvent attendre en matière de sécurité routière sur cette voie, pour l’ensemble de la collectivité !

Nous pensions que ce constat de marginalisation de notre région Catalane, organisé volontairement par les pouvoirs Publics, avec à la clef l’affaiblissement permanent de l’économie de notre département, verrait monter, unis et lances en mains, nos élus Catalans vers la forteresse politique Parisienne, pour dire leurs incompréhension du cumul des multiples refus et abandon de notre territoire.

Nous sommes tristement obligés de reconnaître qu’il en est rien.

François CALVET, sénateur-maire de Le Soler, et quelques autres insatisfaits de cette situation l’ont fait rapidement savoir. Nous leur adressons nos remerciements pour leur engagement en faveur de la collectivité.

D’autres élus se font bizarrement remarquer par leur mutisme. A l’identique de l’image des singes qui ne voient rien, n’entendent rien, eux également ne disent rien, trop frileusement recroquevillés sur des situations politiques incompréhensibles.

Nous sommes là, ne leur en déplaise, pour les aider à sortir de leur quasi somnolence et leur demander de se ressaisir en pratiquant l’exercice salvateur du courage en politique.

C’est à eux qu’il appartient, par le mandat qu’ils ont reçu, de nous représenter dans les instances de décisions de l’Exécutif, toujours inaccessibles aux simples citoyens-électeurs que nous sommes !

Attristés, nous constatons aujourd’hui les multiples désinvoltures de la part d’un Etat Français à l’encontre d’un département en Sud de France sous son administration.

Ces abandons, ces désinvoltures, ces vexations, ces somnolences, sont scandaleux et pourraient avoir un jour un coût bien plus dévastateur que ceux nés des investissements refusés à la Catalogne Nord. Nous savons que d’autres investissements sont continuellement attribués à certains territoires de la France, bien mieux choyés que le nôtre.

Il est vrai que nous n’aurons pas, nous, les jeux olympiques en 2024.

Nous devrions avoir, tous ensemble, le courage de dénoncer cette insupportable situation !

Lucien BAILLETTE, Maryse CAYROL.

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NDLR. Peut-être aussi que nos élus catalans (car la plupart d’entre eux se revendiquent en tant que tels, c’est aussi un constat !), ne sont pas à la hauteur des enjeux ? On ne peut pas éternellement accuser Montpellier (hier), Toulouse (aujourd’hui), Paris (demain, 2024), après-demain Barcelone… Regardons-nous en face ? Qu’ont-ils fait nos décideurs catalans depuis plusieurs décennies pour sortir ce département du marasme ? Quant on voit des territoires de notre Grande Région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée bien plus pauvres que le nôtre – Lozère, Aveyron… – sortir du désenclavement, on peut légitimement s’interroger sur l’efficacité des Catalans qui localement nous gouvernent, non ?… Peut-être seraient-ils plus influents et plus efficaces à squatter les ministères plutôt qu’à aller au stade en permanence ?… Trois de nos quatre députés actuels sont soutenus par la mouvance catalaniste ; et ils sont estampillés LREM, donc proches du pouvoir !