Candidat aux élections départementales en 2015, cofondateur du mouvement Désobé!r, le Perpignanais Jimmy PARADIS nous prie de publier la Lettre Ouverte suivante qu’il a adressée hier au ministre Emmanuel MACRON…
“Monsieur le ministre,
Permettez moi d’exprimer ma colère (une colère Sainte comme disait Madame Royal en 2007).
Je souhaite vous tailler un short à défaut d’avoir perdu mon costard !
Dans vos propos tenus devant les caméras de BFMTV vous avez répondu avec mépris à un citoyen qui osait vous faire part d’une remarque sur votre costard en lui rétorquant je cite : “Pour se payer un costard faut travailler” !
Permettez moi Monsieur le Ministre de vous informer que nous avons le même âge  et qu’en mars dernier j’ai été victime d’un licenciement économique, suite à la fermeture de l’établissement qui m’employait pour cessation d’activité après dix ans d’ancienneté.
En premier,  l’austérité et les hausses d’ impôts mis en place par le Gouvernement socialiste dans lequel vous êtes, m’ont empêché de renouveler un nouveau  costard pendant ces nombreuses années. J’ai donc naturellement ressorti mon costard qui aujourd’hui me sert pour ma recherche d’emploi dans un département déjà sinistré et économiquement en berne (d’ailleurs une fois sur cinq en déposant mes CV je constate que l’entreprise est déjà fermée), mais fort heureux que j’avais gardé mon costard d’il y a dix ans.
Je me pose donc la question de savoir comment font les gens qui n’avaient pas la possibilité de garder leur costard pour une recherche d’emploi, où le costard est exigé lors des entretiens à l’embauche, et je me pose surtout la question de savoir si derrière vos costards il y a encore un peu d’humanité et de compréhension.
Je suis en colère, oui en colère !, car en vous entendant dire au peuple que pour se payer un costard il faut travailler ; à l’heure où le chômage ne cesse de s’accroître, malgré vos chiffres, à l’heure où les entreprises – alors que nous nous y sommes investis pendant des années – ferment pour motif économique du jour au lendemain, malgré vos statistiques ; à l’heure ou le peuple travaille au SMIC et n’arrive même plus à joindre les deux bouts en fin du mois ; à  l’heure ou vos réformes visant encore à nous précariser de plus, vous démontrez devant les caméras que derrière les costards, il n’y a plus que des technocrates… des technocrates déshumanisés !
J’ignore a qui vous vous adressiez, mais en tout cas, si vous pensiez réconforter le peuple à travers cette phrase, c’est raté : sachez qu’ après dix ans de travail dans la même entreprise, dix ans de bons et loyaux services,  j’ai travaillé  juste pour pouvoir payer mes traites, mon loyer, mes impôts, remplir mon réfrigérateur… à présent je recherche un emploi.
Vous avez la solution ? Le costard je l’ai déjà, merci !
Nous avons le même âge, pas le même parcours certes, mais je sais ce que travailler veut dire et la priorité n’est pas le costard pour tous.
Vous qui encouragez publiquement les citoyens à s’ engager en politique, à s’investir dans des associations, sachez que nous sommes nombreux à s’engager.
Il serait peut être temps d’élire des citoyens sans costard aux élections . Il trouveront peut être plus vite  la solution pour un avenir meilleur. Un costard ne nous donne que rarement un emploi”.
Jimmy PARADIS.