“La décision de Jean-Louis Borloo de mettre un terme à sa vie publique m’a d’autant plus ému qu’elle correspond, jour pour jour, avec le terme final de mon parcours politique personnel.

Notre dernière conversation remonte au début de l’année en cours ; je lui demandais amicalement de bien vouloir préfacer le livre à paraître que je venais d’achever.

Aujourd’hui, je ne peux m’empêcher d’extraire de sa préface ces quelques lignes qui résume ce qui nous a toujours rapprochés : « la véritable motivation d’un parcours politique c’est l’envie de bâtir, de construire. Et pour faire, bâtir, construire il faut tôt ou tard réunir, rassembler, faire concorder, négocier, parfois temporiser. »

Et cette méthode a permis au « mécano Borloo » des réussites exceptionnelles : seul ministre du travail à avoir fait reculer le chômage sans artifice d’emplois lourdement subventionnés, seul ministre capable de mettre en oeuvre un authentique « Plan Marshall » pour la reconquête des banlieues, seul ministre qui sans idéologie partisane a su créer avec le Grenelle de l’environnement les conditions d’une mobilisation des décideurs nationaux économiques, politiques, associatifs pour lutter contre le réchauffement climatique et permettre le déploiement de la filière des énergies renouvelables.

On lui doit aussi d’avoir su recomposer la famille centriste dont le pays a plus que jamais besoin car elle est la seule réellement exigeante sur la défense des valeurs républicaines, l’écologie, l’économie sociale de marché, la construction d’une Europe forte.

Jean-Louis Borloo en se retirant laisse un vide politique mais son héritage est désormais incontournable et continuera de structurer l’action publique et la vie politique de notre pays. Son message reste clair et guide notre chemin.

Cher Jean-Louis rétablis-toi très vite car on a encore besoin de toi !”.

Jean-Paul ALDUY

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