Quelles leçons tirer de la crise sanitaire mondiale ?
Alors que tous les voyants écologiques sont au rouge, cette crise pousse à plusieurs changements de notre modèle de société.
La prise en compte des risques majeurs est devenue vitale pour l’équilibre de notre démocratie, il est évident qu’en quelques semaines les mesures d’urgence ont perturbées nos libertés individuelles.
Que va t-il en être de notre tourisme de masse ? Ne devrions-nous pas descendre rapidement remettre les pieds sur Terre et nous inquiéter des points essentiels ?
L’après-confinement du coranavirus nous permettra t-il de reprendre certaines activités?
J’ai beaucoup de difficultés à imaginer que des milliers de touristes vont avoir envie de s’agglutiner sur nos plages et dans nos campings avec un masque sur le visage.
L’angoisse de voir tant de personnes arriver pour les vacances d’été sur notre côte* risque d’en préoccuper plus d’un et occasionner de drôles de réactions chez nos habitants du littoral. Il suffit de voir comment se sont comportés certains dans nos campagnes quand les citadins ont cru pouvoir s’y replier.
Nos services médicaux des Pyrénées-Orientales seront-ils suffisamment équipés dans certains secteurs géographiques pour supporter une multiplication par dix de la population ?
On pourrait dès maintenant anticiper les conséquences, sinon la catastrophe pourrait occasionner une sacrée pagaille équivalente aux perturbations de nos stations de ski, quand ils ont dû interrompre l’accès par la nationale 116.
Si nous n’anticipons pas mieux que tout ce que nous avons observé, la catastrophe économique est déjà garantie.

Pour anticiper il suffirait d’enquêter auprès de nos hébergeurs pour savoir jusqu’à quelles dates se généralisent les annulations, cela nous permettrait de connaître de façon régulière la tendance et surtout de réagir en conséquence.
Cette pandémie remettra t-elle en question notre modèle touristique. Huit millions de visiteurs en moyenne, dont plus de quatre millions de touristes pour une dépense quotidienne moyenne de 42€… Une fréquentation qui fait de notre département le 7e département touristique de France, le 2e en Occitanie en nombre de nuitées après l’Hérault… Pour 11 000 emplois directs et un chiffre d’affaires annuel de plus de 1,4 milliard d’euros ! Certes on peut accumuler les chiffres, mais on peut déjà observer l’ampleur des dégâts que cela occasionnerait également sur les emplois indirects si nous ne réagissons pas rapidement.

Ce virus a suffit à lui seul à nous faire basculer dans des image de guerre qui n’ont pas fini d’en convaincre plus d’un que le pleine nature sera beaucoup mieux que de s’agglutiner dans des stations balnéaires.

Il va falloir observer avec attention les changements à venir et très rapidement valoriser la beauté de nos paysages, la richesse culturelle et la diversité des activités proposées.
Ce moment de confinement devrait nous mettre dans l’anticipation. Allons-nous nous bouger les fesses, car s’il n’y a rien d’anticiper nous risquons de descendre à des profondeurs difficilement imaginables. Si un virus est capable d’avoir autant de conséquences en période d’activité on peut se demander ce qu’il va en être en pleine période d’affluence touristiques de juillet-août. Ils sont où ceux capables d’anticiper de cette crise. Allons-nous nous retrouver dans le même cas que le « barrage de la RN-116 » notre préfet et notre Présidente du Conseil Départemental n’ont pas fini de nous faire des points presse.

 

Hubert Levaufre

 

*Ce propos n’engage bien sûr que son auteur, car pour l’heure le Gouvernement et le Comité Scientifique n’ont toujours pas donné un quelconque feu-vert pour un déconfinement à l’horizon de la prochaine saison estivale.