“L’économie des Pyrénées-orientales pourrait s’engager dans un nouveau processus !

Certains employés de banques connaissent dans certains sièges perpignanais un fort taux de démotivation et aussi le « bore-out » ; le bore-out qualifie le fait de perdre l’intérêt de son métier, de s’ennuyer au point de se rendre malade physiquement et psychologiquement.

Actuellement, les agences sont devenues un lieu presque vide d’hommes. L’usage des chéquiers a tendance à chuter, et toutes les opérations se font sur internet : virement ou retrait.

Les produits offerts sont inadéquats aux consommateurs, c’est pourquoi ils optent pour un fonctionnement numérique où toutes les opérations sont faisables à tout moment.

Les professionnels de la banque souffrent d’une mauvaise réputation, les clients se méfient des banques traditionnelles, c’est une raison suffisante pour s’inspirer de nouvelles valeurs !

Au milieu de ces préoccupations, la finance éthique, solidaire et écologique connaît un nouveau dynamisme qui s’accélère depuis la crise financière de 2008 et ces banques coopératives écologiques et sociales existent dans de nombreux pays européens.

L’Allemagne n’a pas attendu l’Europe, elle l’a fait dans les années 1970, GLS Bank compte 40 000 sociétaires, 200 000 clients, et revendique actuellement 2 000 nouveaux clients chaque mois, elle attribue énormément de prêts dans des financements de production d’énergie renouvelable, des projets culturels, sociétaux et environnementaux.

Le sujet est intéressant car notre président de la Banque Populaire du Sud, dont le siège est à Perpignan, pourrait être l’homme de la situation.

Le sujet est d’autant plus exaltant, qu’à cet homme d’exception nous devons déjà la création de l’autoconsommation, qu’il a agit au plus haut de l’Etat pour obtenir le droit de produire notre propre énergie sans avoir à dépendre d’un opérateur national.

Cette pépite pour notre territoire, s’il s’intéressait au sujet, se rendrait compte que les banques éthiques de ce type existent un peu partout en Europe : Banca Etica (Italie), Triodos (Pays-Bas), Merkur (Danemark), Ekobanken (Suède)…

En France, le Crédit Coopératif, première banque de financement de l’économie sociale et solidaire (ESS), en fait parti ; elle compte plus de 320 000 clients et 44 500 sociétaires et qu’en plus elle est partenaire du groupe Banque Populaire.

 

Il y a aussi la Nouvelle Économie Fraternelle « la Nef», une autre banque coopérative financière créée en 1988 qui attire près de 36 000 sociétaires et s’approche de plus en plus de son objectif : devenir une véritable banque de plein exercice. Pendant longtemps, les clients de cette petite société financière ne pouvaient y avoir que des placements à terme de plus de deux ans. Pour les comptes chèques (aussi appelés comptes à vue ou encore comptes courants) et les livrets d’épargne, la Nef passe alors par un partenariat avec le Crédit Coopératif. Depuis avril 2015, elle est autorisée à ouvrir des livrets d’épargne et des comptes à vue pour ses clients professionnels.

Ces banques sont réunies au sein de la Fédération Européenne des Banques Ethiques et Alternatives, la FEBEA.

Une réflexion mériterait d’être entamée avec l’EuroRégion, dont Carole DELGA est aussi Présidente de la Région Occitanie/ Pyrénées-Méditerranée. Ainsi l’EuroRégion prendrait une nouvelle dimension en envisageant une banque collaborative entre Catalogne du Nord et du Sud. Si cela pouvait être envisagé, cela permettrait comme le conçoit le groupement européen de coopération territorial, le GECT ,d’accroître la compétitivité des Pyrénées-Orientales.

Pour que notre département sorte de sa misère sociale, il y a là un processus intéressant pour recréer un monde bancaire prospère !

Comme GLS Bank nous pourrions créer une banque catalane communautaire qui pourrait soutenir les initiatives culturelles, sociales et écologiques, être initiée par des personnes privées, des entreprises et des institutions, et non pas par des intérêts anonymes cherchant un capital ou un profit maximal.
Avec notre EuroRégion adossée à sa propre banque, nous aurions plus de facilité pour retrouver une croissance qualitative avec des financements principalement dans les domaines culturels, sociétaux et environnementaux.

Cela permettrait de développer des axes transfrontaliers et faire face aux défis entrepreneuriaux des deux côtes de la frontière en développant des solutions créatives et durables”.

Hubert LEVAUFRE
Dirigeant d’entreprise.