“Ces deux tours des élections législatives, qui se dérouleront les 11 et 18 juin prochains, changeront-ils le logiciel idéologique des Pyrénées-Orientales : quelles compétences, quels députés pour défendre notre territoire ?

Voici les dix étapes vues d’un chef d’entreprise :

1/ Comme pour les Régions, une loi doit imposer un nom unique à l’ensemble des territoires départementaux :

Notre département a trop d’atouts, mais doit cesser de changer de nom selon les situations…

“Pyrénées Orientales” pour le Conseil départemental ;

“Roussillon” pour le monde agricole ;

“Pays Catalan” pour l’identitaire ;

“Pyrénées Méditerranée” pour les milieux économiques… et pour prétendre à un destin !

–  “Centre des mondes” pour la métropole Perpignan Méditerranée.

Les Bretons, les Corses, les Alsaciens ne changent pas de nom selon les humeurs des uns ou des autres.

Il serait tant de “penser global, agir local” avec un marketing territorial public/ privé pour que notre attractivité favorise le développement économique et l’emploi.

Il manque une unité, un capitaine… un Chef !

Le Pays Basque, en 2008, crée le cluster Tourisme, en 2012 la Banque du Tourisme avec des sociaux professionnels dans les instances décisionnelles.

Nos manques de cohérences bloquent les financements et l’esprit entrepreneurial.

“Une loi doit impliquer la caisse de dépôts et consignations, éviter que les promesses de BPI France et du monde bancaire, n’engagent que ceux qui les croient !…” 

2/ Une loi pour permettre la compétence, la mobilité et l’agilité des emplois saisonniers.

–  une loi avec des avantages fiscaux pour inciter la création de logements loués à des saisonniers.

Cela favoriserait la transversalité des emplois entre littoral, moyenne et haute montagne pour une meilleure attractivité pleine nature, sports d’hivers et loisirs balnéaires.

– une loi pour permettre aux personnes sorties de la scolarité de se former. Programmée sur cinq ans (le temps d’une mandature) cette loi de formation permettrait la montée en compétence des professionnels du tourisme, brevets d’Etats, hôtellerie-gastronomie, nouveaux métiers, conciergerie, compétences numériques, services spécifiques…

Cette loi compenserait nos points faibles, car selon l’Organisation Mondiale du Tourisme (l’OMT), la France reste la première destination touristique au monde avec 83 millions d’étrangers accueillis, devant les Etats-Unis et l’Espagne en quantité, mais nous sommes loin derrière ces deux pays en volume et chiffres d’affaire car, reconnaissons-le, nous sommes très mauvais dans la qualité et la quantité de services.

Nombreux sont les départements ayant mis en place en hors saison des formations langues étrangères, marketing de territoire, e-tourisme

Une loi suffirait à faire évoluer les mentalités et éviter qu’un petit nombre d’élus et financiers prennent plaisir à ce que les pauvres dépendent d’eux ?…”

– Nos Députés devront nous démontrer qu’ils ont une vision car : “Malgré nos atouts, il n’est plus acceptable que nous soyons le département de tous les records ; chômage, RSA et 16,4% aux Restos du CÅ“ur, alors que nous sommes défaillants en compétences et services ! “

Imposer que sur le littoral, en période estivale, un service de crèche le samedi et quotidiennement tout le mois d’août (l’activité touristique génère à ces périodes d’énormes besoins non satisfaits).

3/ Imposer une loi de programmation sur deux ans pour couvrir l’ensemble des besoins numériques, pour que l’ensemble du territoire ait une connexion filaire et dans trois ans le haut débit.

Les besoins Internet pénalisent l’emploi, ils deviennent urgents en termes d’accélérateurs, d’incubateurs, télétravailleurs, free-lance… la demande ne fait qu’accroître.

Les télétravailleurs choisissent notre département pour sa qualité de vie, une loi incitative devrait faciliter le mécénat pour l’ouverture de FabLab, hackerspaces, livinglabs, biohacklabs, open spaces, espace coworking et autres lieux technologiques créatifs ; une politique digitale à la hauteur d’une véritable ambition avec une Métropole French Tech transfrontalière.

Mesdames, Messieurs les futurs députés l’attractivité des P-O ne se fera pas sans plusieurs lois pour s’inspirer des 200 territoires au monde les plus pertinents.

Cela exige une maturité, une vision économique, un travail  d’introspection, une avancée technologique et une monter en compétence.

Considérez le numérique comme une source de fonctionnement indispensable à l’économie touristique.

Depuis 10 ans, mon établissement ne parvient pas à avoir internet « Orange », je dois financer des bureaux au village pour avoir l’accès internet. “Nos Élus, nos élites trouvent cela normal !”

Un décret de loi pour que nous soyons “Pôle de compétitivité Tourisme Loisirs Nature” Cela contribuerait aux rapprochements d’entreprises, centre de formation et unités de recherche, engagerait une démarche partenariale autour de projets innovants.

4/ Exiger un décret de loi pour que les villes qui doublent leur population sur une durée supérieure à  quatre mois soient accompagnées financièrement par la Région pour l’entretien des routes.

Que le Plan Littoral 21 « Occitanie/ Pyrénées Méditerranée » (1 milliard d’euros pour les ports et stations balnéaires jusqu’en 2020) puissent aussi être utilisé pour améliorer les voies routières, cyclables, pédestres et équestres de l’ensemble du littoral.

Trop de voies de circulation ne sont pas à la hauteur d’une destination touristique (même si le Conseil Régional prétend que les routes ne sont pas de sa compétence, sa mission est de contribuer au développement économique, social et culturel (loi NOTRe faite par Carole Delga, présidente de la Région Occitanie/ Pyrénées-Méditerranée)

Que ce milliard d’euros dépensé contribue (comme prévu) à notre qualité de vie immédiate et quotidienne.

La route qui mène à mon établissement (Lundi 15 Mai) était dans un état si déplorable que 49 enfants CP/CE 1 (Ecole d’Ouveillan dans l’Aude) ont été débarqués et contraints de finir le dernier kilomètre à pied.  “Nos routes sont comme notre économie : dégradée, négligée, chaotique, les besoins sont urgents ! “

5/ Faire des décrets de lois pour améliorer l’application de la loi NOTRe sur l’ensemble des collectivités territoriales, faire obligation d’impliquer les sociaux-professionnels dans toutes les instances décisionnelles. “Trop de chemin reste à faire, il n’est plus nécessaire que ce soit ceux qui utilisent l’argent qui expliquent à ceux qui produisent la richesse !” 

Nous connaissons actuellement une inversion des chaînes de valeurs, ce sont les clients, les blogueurs, les organes de notations, les retours d’expériences des réseaux affinitaires qui sont devenus les prescripteurs, les ambassadeurs. Il n’est plus nécessaire de faire de la publicité, il faut concentrer nos efforts pour être les meilleurs.

“Les professionnels l’on intégré, la puissance publique doit rapidement intégrer cette démarche dans leur logiciel”

À l’échelle de notre département prendre exemple sur Only Lyon, Montréal, Amsterdam pour le marketing territorial, regrouper sous la même compétence Tourisme, Culture, Animation.

6/ Plusieurs lois en faveur de la silver économie sont prioritaires (seulement 1% de population supplémentaire chaque année, majoritairement des seniors). 

Il faut faire sur notre Département ce qu’a fait le Portugal, des lois pour accueillir les gens fortunés en les difiscalisant sur dix ans avec des critères sélectifs et des quotas pour pratiquer une immigration choisie.

– une loi pour de nouveaux services et compenser nos déserts médicaux et l’expérimentation de “télémédecine” sur la gestion des soins.

–  des lois pour favoriser les NBIC (Nanoscience, Bio-technologie, Informatique et Connectivité) des nouvelles technologies amélioreront nos qualités de vie, la télétransmission et le maintien à domicile.

Luc Ferry et Alexandre Jardin, que nous avions fait venir pour une journée consacrée au Transhumanisme et Eveil des consciences avec le CEDAM, le 24 septembre 2016, nous ont fait quelques belles démonstrations. Dommage, nous ne sommes pas parvenus à mobiliser les grands décideurs politiques, il n’y avait aucun haut responsable de notre département.

7/ Une loi pour être “zone franche Bio-innovante”, car avec le plus grand potentiel européen d’énergies renouvelables il nous manque les leviers fiscaux pour attirer le gratin des BIO-INVESTISSEURS, que nous ne soyons pas “petit bras” là où nous pouvons être les meilleurs. 

– l’urgence est à l’agro-écologie, l’agro-développement dans des processus environnementaux, il faut créer les lois avec les mesures incitatives.

Le secteur de l’environnement compte en France près de quatre millions d’emplois “verdissants” qui s’exercent dans de nombreux secteurs de l’économie (agriculture, bâtiment, santé, assurance, transport, marketing, tourisme, énergie, chimie, industrie…).

– ces métiers font appel à de nouvelles compétences spécifiques. Ces secteurs n’ont jamais autant recruté, que ce soit au niveau technique ou supérieur, il faut former les élèves aux méthodes de productions alternatives, plus durables économiquement et écologiquement.

“Pour ma part je dois envoyer mes contrats de qualifications à 200 km”.

“L’enjeu est de taille, dans les 5 ans à venir, 50% de nouveaux métiers se créeront sur nos territoires”.

En 15 ans dans les P-O, 3 000 hectares, soit 10% du vignoble, ont volontairement été mis en friche. Il suffiraient à éradiquer 3 000 emplois (10% du chômage, car un hectare en permaculture représente 1 emploi durable).

8/ L’avenir n’est plus à la polyvalence mais à “la polycompétence”.

– Pour développer l’emploi et faire baisser le chômage, il faut renforcer le niveau d’employabilité en intégrant de nouveaux processus de formations.

– Par une loi, devenir un “département pilote de la formation, l’employabilité durable, l’éducation bienveillante”.

L’économie se pratique comme le sports de haut niveau, nous ne rejoindrons l’élite qu’avec des objectifs communs, en ayant défini chacune des étapes et le vouloir.

9/ Plusieurs lois pour favoriser l’économie circulaire, l’économie de la connaissance, l’économie verte, l’énergie renouvelable, l’autoconsommation… suivre l’extraordinaire chemin tracé notre pépite : “pôle de compétitivité DERBI leaders Européens”.

École 42 : sur l’ensemble du département l’école de demain devra personnaliser l’enseignement technologique, scientifique, numérique pour les besoins d’une économie plus collaborative.

– devenir un territoire pilote de l’économie circulaire qui s’articulerait autour d’une réduction des coûts, qui nous ferait sortir d’un contexte d’approvisionnements de produits et d’applications importées.

Les départements pauvres détiennent les clés pour renouer avec l’économie de la frugalité, efficace sur le plan environnemental et viable sur le plan économique ; renouer avec des processus de production et d’approvisionnement durables constitue le premier pas qu’il faut enseigner pour mettre en Å“uvre une utilisation de la ressource plus efficace.

L’école et l’entreprise peuvent être le gage d’une approche circulaire en transformant ses voisins en partenaires (en recourant à l’économie collaborative), ses clients en prescripteurs (selon le processus d’inversion de la chaîne de valeurs, ses produits en services (grâce à une économie de la fonctionnalité) et notre marque “Pays Catalan” (dans une logique de consommation collaborative).

“Ce qu’il nous manque c’est un laboratoire d’idées qui nous permettrait d’élaborer une vision de notre territoire à 10/ 20 et 30 ans !”

10/ À l’image de ce qui vient d’être constaté pour de nombreux députés, sénateurs… les pratiques d’embauches affinitaires et familiales doivent être contrôlées, pour échapper aux concepts de baronnies et clientélisme dont souffre notre département.

“De nouvelles avancées de moralisation de la vie publique doivent se traduire par des comportements éthiques” (si les médias jouent pleinement leurs rôles de sentinelles).

“Ceux qui utilisent les fonds publics doivent s’impliquer dans la création de richesses ; ce qui n’est pas suffisamment ressenti actuellement”.

En janvier 2017, l’UPE-MEDEF (1 500 chefs d’entreprises) lancent dans les locaux de l’Indépendant, le “Livre blanc de l’économie”. Tous les principaux responsables politiques départementaux, régionaux se sont désistés. C’est inquiétant.

Il manque à notre territoire un Grenelle de l’Economie, où chacun (le politique, les corps intermédiaires, le monde éducatif, l’économique, l’ensemble des puissances publiques, les sociaux professionnels, le monde culturel, associatif…) pourrait offrir sa contribution à un grand projet avec une vision à moyen et très long terme.

“Ici comme ailleurs, la démocratie est mal en point, elle a besoin de renouveau, fini les invectives, il n’est plus nécessaire de prétendre, il faut agir”.

Nous avons besoin d’identifier un plan d’action, les priorités, une équipe, les outils, le mode de pilotage et surtout que vous appreniez de vos erreurs;

“Que vous nous démontriez de l’audace, de la singularité, on compte sur vous”.

 

Hubert LEVAUFRE

Chef d’entreprise