Un puits sans fond

La crise sanitaire qui traverse le monde et qui touche durement la France amène à avoir de nombreuses réflexions. Tout d’abord des réflexions pratiques. En effet, il nous est raconté plusieurs fois par jour que l’hôpital manque cruellement de lits. Et c’est sûrement vrai, même si je ne suis pas un spécialiste, et donc je ne peux pas avoir un avis définitif sur le sujet. Mais alors, puisque gouverner c’est prévoir, on peut se demander comment il n’a pas été prévu un surplus de lits pendant l’été pour anticiper les besoins de l’automne et de l’hiver.

Et si cela n’est pas possible, il n’est jamais évoqué l’utilisation des lits des cliniques du privé , soit pour déléguer des besoins de différents services, soit pour confier une partie des malades du COVID-19. Sur le département, nous avons tout de même des structures privées importantes : Saint-Pierre, Médipôle, peuvent recevoir un nombre important de malades pour alléger l’hôpital.

On peut donc se demander où sont les blocages. A priori, ce n’est pas une question d’argent, et j’espère que ce ne sont pas de mauvaises raisons du type de rivalités Public/ Privé ou juste la lourdeur du mammouth administratif.

Bien d’autres sujets, bien mal traités, créent des polémiques. Après les masques , la Chloroquine, nous en sommes maintenant aux tests avec des délais trop longs et peu fiables. Ce couvre-feu à 21h qui empêche de travailler bars et restaurants plutôt que de les fermer contraste avec le conseil de maintien des vacances de Toussaint et avec l’absence chronique de contrôle aux frontières.

Mais le plus inquiétant, quand on voit le manque d’anticipation dans le médical, c’est de constater que l’argent est distribué sans compter au travers du RSA, des APL, des indemnités chômage ou des aides aux entreprises. La générosité acceptée par tous, comme nécessaire et bienvenue, est juste de la création de dettes. Les économistes trouvent même cela très bien, puisque nous créons de la dette qui ne sera jamais remboursée. Nous endettons toujours plus les générations futures et personne n’en est inquiet. Pourtant, l’histoire nous amène à plus de prudence.

Aucun système politique n’est éternel et cette fuite en avant de création monétaire est un outil de notre autodestruction . Même si cela se fait pour de bonnes raisons. La révolution a déjà créé les Assignats, qui ont bien mal fini. Nous, nous avons nos Assurances-Vie qui finiront de la même manière car la loi existe qui le permettra .

Parce que nous ne pouvons pas éternellement créer de nouvelles dettes ,parce que nous ne devons pas creuser un puits sans fond , parce qu’un jour l’état ne pourra plus honorer ses échéances de remboursement, il faut comprendre que l’addition nous sera un jour présentée.

Le choix clair est donc de prendre des mesures pour sauver l’hôpital qui est censé protéger les Français , plutôt que de protéger les Français qui financent l’hôpital. Et nous sabordons notre avenir.

 

Henry-Jean PUIG

Debout La France 66

Président de l’Union Pour l’Avenir du Roussillon