La récente intervention de Laurence GAYTE, députée de La République En Marche (LREM!) sur la 3ème circonscription des P-O, au sujet de la crise politique entre Madrid et Barcelone est de nature singulière, voire incompréhensible. Elle persiste et signe. Ainsi, elle n’hésite pas un seul instant à se dire satisfaite de la réponse du Gouvernement français à sa question.
Et pourtant, Jean-Yves Le DRIAN, ministre des Affaires étrangères, lui réitère dans son courrier et d’une manière non équivoque l’appui explicite de la France ainsi que celui de l’Union européenne aux décisions prises par Mariano RAJOY (Partido Popular), Pedro SANCHEZ (Partido Socialista) et Albert RIVERA (Ciudadanos) lors de l’application temporaire de l’article 155 de la Constitution espagnole.
A dire vrai, soit elle ne sait pas lire, soit elle fait preuve d’une mauvaise interprétation du courrier en question. En effet, dans sa réponse, le ministre des Affaires étrangères s’oppose fermement à la nomination d’un médiateur au nom de la France ou de l’Union européenne et par ailleurs, il ne manifeste aucun intérêt sur le thème relatif au droit universel à l’autodétermination des peuples à disposer d’eux-mêmes.
De plus, le ministre des Affaires étrangères ne prononce pas un seul mot sur l’emprisonnement abusif de Jordi CUIXART et de Jordi SANCHEZ, représentants légitimes des deux principales associations culturelles catalanes. Il va de soi que certaines autorités gouvernementales françaises et européennes demeurent insensibles à la culture, à l’histoire, aux traditions populaires, au cinéma, à la musique, à l’écriture, aux arts plastiques et graphiques, et aux sites prestigieux du patrimoine catalan.
A cela ne tienne, il convient d’ajouter que Jean-Yves Le DRIAN, ministre des Affaires étrangères, se dispense de formuler la moindre observation sur l’emprisonnement ou l’exil des nombreux élus politiques du Parlement de la Catalogne. Normal, La République en Marche a signé un accord politique pour les prochaines élections européennes avec le Parti des Ciudadanos.
Une telle entente politique entre Ciudadanos et La République en Marche s’avère contradictoire et préjudiciable à la souffrance des persécutés et surtout des prisonniers politiques en Catalogne. Ainsi s’exprimait Thomas Jefferson : « Tout l’art d’un gouvernement consiste en sa capacité à être honnête ».
Dans ce contexte répressif ibérique, représenté actuellement par le socialiste Pedro SANCHEZ, le Gouvernement français et l‘Union européenne, au même titre que Ponce Pilate, se délient des droits humains, de la liberté d’expression, en résumé de la démocratie.
Ce qui se passe sous nos yeux est sans pareil. Cette Europe n’est plus celle de la paix, de la fraternité et de la prospérité. Elle devient au fur et à mesure celle des conflits, de l’indifférence et de la précarité. Comme l’a dit si bien Louis ALIOT, député du Rassemblement National sur la 2ème circonscription des P-O, lors d’un entretien avec un média local : « Je ne comprends pas qu’au XXIème siècle, pour des idées politiques et même s’ils sont allés très loin, ils soient en prison. Voilà ma position, je pense qu’ils n’ont rien à faire en prison ».

Henri RAMONEDA.