La crise du COVID-19 sévit sur notre pays, de manière certaine mais inégale. Il est de notre devoir de se demander si les mesures prises au niveau national correspondent aux besoins réels de notre département.

Le pays catalan roussillonnais s’est vu, une fois de plus, forcé à respecter un diktat parisien qui ne lui correspond pas.

Un confinement ici exagéré, régi par des exigences parisiennes, elles là-bas bien réelles. La capitale acte froidement de notre avenir, préférant ses exigences propres aux besoins réels de nos territoires. Nous respectons fièrement ici, en pays catalan, un confinement basé sur ces besoins parisiens, nécessaires dans la grande agglomération d’Île de France, mais totalement inadaptés à la réalité de notre territoire. Le COVID-19, maladie générée par le virus SARS-Cov-2, touche la planète bleue de manière endémique mais règne sur la France de manière inégale.

Nous sommes, pour l’instant, en pays catalan, plutôt épargnés par la maladie. Les chiffres de l’INSEE démontrent que nous avons eu moins de morts cette année, du 1er mars 2020 au 17 avril 2020 que l’année précédente… N’y voyons pas une victoire mais plutôt la réalité d’une propagation inégale de la pandémie. Le virus nous épargne et c’est une chance, qui devrait être prise en compte dans la gestion de ce confinement. Nous subissons une restriction de nos libertés fondamentales, droit de se mouvoir où bon nous semble, droit de se réunir et de vivre notre vie.

Nos libertés “acquises” sont mises en danger par le pouvoir central et nous devons nous interroger sur le bien fondé de ces mesures.

Prenons l’exemple d’Argelès-sur-mer dont la population l’hiver s’étend à 177 habitants au Km2 et qui subit une politique de confinement gérée et créée par Paris, qui elle voit sa population s’étaler sur ​21 067 habitants au Km2. Peut-on sérieusement imaginer que la même politique doive s’appliquer à des territoires si différents? On nous parle d’équité sociale pour justifier ces mesures alors que notre niveau de pauvreté et d’accès à l’emploi sont, elles, bien loin de toute équité face à la capitale.

Comment peut-on déresponsabiliser une population au point de lui interdire l’accès à sa propre plage, qui s’étale sur 7 km et qui laisse la possibilité à chacun de s’y réjouir, tout en respectant les gestes barrières indispensables et ainsi contenir la pandémie ? Comment peut-on interdire à un cycliste de gravir la Madeloc, seul sur son vélo ? Cela n’a aucun sens… Nous sommes contraints à appliquer des mesures qui n’ont aucun sens chez nous. Une fois de plus Paris décide, et nous subissons.

Ces restrictions, inepties avérées, n’auront aucun effet sur la propagation du virus. Nous subissons en pays catalan des restrictions inadmissible de nos libertés fondamentales qui n’auront aucun impact sur la propagation de ce maudit virus…

Nous resterons cependant tous unis, au grès du pouvoir dirigeant, dans cette lutte contre une pandémie qui aurait été contrainte plus aisément sans la lente et inacceptable destruction de notre l’hôpital public et du bien commun, qu’on surendette sur des marchés financiers qui malheureusement régissent nos vies. Les flash balls envoyés il y a peu sur notre personnel hospitalier, et leurs stigmates, remonteront vite à la surface d’un monde qu’on se doit de réinventer…

Guillem Bagate