Ainsi, Perpignan la Catalane, disparaît du logo perpignanais. Je dois avouer que cela ne me manquera pas. Autant j’avais apprécié le Perpignan-Méditerranée de l’Agglo et de la communauté urbaine, autant celui de Perpignan la Catalane m’avait paru inadapté.

D’abord, parce que Perpignan la Catalane est un pléonasme qui ne fait qu’établir la nature de la ville, sans marquer pour autant une ambition, une volonté… Ou alors celle de s’appuyer sur cette catalinité, pour faire de Perpignan et de son pays, une succursale de Barcelone et de la Catalogne. C’est d’ailleurs le projet des indépendantistes : une grande Catalogne élargie à Valencia, aux Baléares, à l’Andorre et à notre « pays catalan ».

Je suis bien entendu, farouchement hostile à cette idée pour ce qui concerne notre « pays catalan ». C’est pourquoi je n’avais pas apprécié le label de Perpignan la Catalane.

Ensuite, parce que si j’adore la culture catalane, la langue catalane roussillonnaise, notre manière de vivre et d’être, je suis, catalan de souche, ouvert sur le monde et je n’aime pas être prisonnier d’une catalanité réductrice. Je suis trop catalan pour être catalaniste !
Arrive « Perpignan la Rayonnante », ce n’est pas forcément le terme que j’aurais spontanément choisi. Mais, s’il montre une volonté, une ambition de faire de Perpignan une métropole à la fois dynamique et accueillante, qui soit « rayonnante » face à ses consœurs occitanes Toulouse et Montpellier et face à nos voisins et amis espagnols et catalans, pourquoi pas !
Reste le retour de Saint Jean Baptiste dans le logo. Patron de la ville depuis toujours, il a été jusqu’à une date récente au cœur de son logo. Pour satisfaire l’esprit nihiliste de certains, faudrait-il lui couper la tête une deuxième fois ? Je devrais y être habitué, mais à chaque fois, je suis surpris de voir des personnes apparemment cultivées qui par idéologie confondent religion et culture religieuse. Elles combattent la culture religieuse qui est pourtant le fondement de notre civilisation.

Faudrait-il pour satisfaire leur idéologie supprimer dans les communes tout ce qui fait référence à la religion : changer le nom des communes en supprimant la dénomination « Saint »…, pourquoi pas les clochers, les calvaires, ou les chemins de croix sous prétexte qu’ils sont sur l’espace public ? Faut-il supprimer à Perpignan et dans le département les feux de la Saint Jean, parce qu’ils font référence à Saint Jean Baptiste ?
Jusqu’où l’idéologie peut-elle aller… !

Ce sont les mêmes qui contestent quand un maire, respectant une tradition, une culture, organise une crèche pour la Noël, mais qui courbent l’échine devant le séparatisme. Il est vrai que la France est laïque, c’est à dire qu’elle autorise la liberté religieuse dès lors que sa pratique ne remet pas en cause ses règles, ses mœurs, ses coutumes, ou sa politique d’assimilation… Mais la France a aussi des racines qui la fondent.
Et le fondement de la civilisation française, comme celle de toute l’Europe, c’est la culture gréco-romaine et la culture judéo-chrétienne. C’est cette culture chrétienne qui a doté l’Europe d’une civilisation qui développe la liberté, l’égalité et la fraternité, suivant les principes des philosophes du siècle des lumières, eux-mêmes inspirés par les commandements de Jésus « Aime ton prochain comme toi-même », ou encore « Rends à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu », fondement de la laïcité.
C’est grâce à cette culture chrétienne que nous n’avons pas le mode de civilisation des ottomans, des arabes, des africains ou autres asiatiques.
Et cette culture chrétienne, ses racines appartiennent à tous, à ceux qui croient quelle que soit leur religion, aux agnostiques comme aux athées.

C’est cette culture qu’incarne l’image de Jean Baptiste, dernier des prophètes, cousin de Jésus et c’est sur cette culture qu’il faudra s’appuyer, dans le futur, pour s’opposer aux séparatismes qui veulent remettre en cause notre civilisation.
Fallait-il pour des raisons de modernité, modifier l’image de Saint Jean ? Supprimer la croix, bien sûr pour des raisons chronologiques, mais était-il nécessaire de lui faire un « brushing » et de le doter de moustaches comme Vercingétorix ou Astérix… ?

 

Claude Barate, universitaire, ancien élu perpignanais (député, 1er adjoint, conseiller général).