2017 restera vraisemblablement comme LA pire année pour les usagers de la SNCF, qu’ils empruntent au quotidien les réseaux de la région Ile-de-France, Provence-Alpes-Côte-D’azur… ou Occitanie.

Certes, les medias nationaux ne s’intéressent aux déboires de la SNCF uniquement lorsque celle-ci déraille (c’est là une image) à Paris intra-muros, comme nous l’avons vu récemment encore (et encore) à Montparnasse après une panne informatique, ou lorsque une grève perturbe la circulation des trains RER. A croire que nos “journalistes bobo” du petit-écran ne connaissent que le trajet Montparnasse, Austerlitz et Saint-Lazare, que pour eux la SNCF se résume au réseau Transilien.

Les medias feraient mieux d’aller enquêter sur le terrain, hors Paris, pour partager le quotidien des usagers, qu’ils soient à Toulouse, Montpellier, Avignon et Perpignan – pour rester dans le périmètres des TER de la Région Occitanie – et ils constateraient de visu les dégâts au jour le jour : trains en retard, annulés, ralentis, bloqués, etc.-etc., pour de multiples raisons : “suite à un train fret en détresse”, “panne de signalisation”, “sortie tardive du dépôt”, “absence inopinée d’un agent”… Il y a toujours une raison valable, aux yeux de la SNCF !

On assiste à des situations grandguignolesques digne à alimenter des sujets de thèse : “Ce matin-là, je n’ai pu prendre à 7h 27mn mon train qui a été annulé, mais à 7h 47mn j’ai pu monter dans le train de 6h 58mn… Toujours dans la même gare ! Que s’est-il passé ?”. Le TER de 6h 58mn avait 40 minutes de retard, tout simplement.

Et puis il y a des trains fantômes : ils existent sur le papier, sur les applications des smartphones, mais dans la réalité peu de chance de les voir passer et encore moins s’arrêter. Exemple local : le TER attendu en gare de Perpignan, le vendredi, à 16h 45, à destination de Cerbère-Portbou… Un produit rare !

De tout ça, il semblerait bien, hélas, queles associations de défense d’usagers se moquent comme de l’An 40. En tout cas, pour ce qui est de ces associations présentent dans la Région Occitanie. Elles ne s’agitent que pour défendre un groupe d’intérêts bien particuliers : le Train de nuit, le Train Jaune, les horaires de connexion SNCF/ RENFE à partir du site de Portbou… Mais pour ce qui est des déboires quotidiens des usagers (retards accumulés, annulations de TER au dernier moment, propreté des wagons, accessibilité des personnes à mobilité réduite…) : nada ! Rien. A croire que ces associations de défense des usagers du rail sont dirigées par d’anciens cheminots dont le seul but serait de préserver l’image de la SNCF.

Mais revenons à Monsieur PéPY. Dans n’importe quelle grande entreprise, avec un bilan aussi calamiteux, le P-DG aurait été débarqué illico. Car depuis son arrivée aux commandes de la SNCF les incidents (nous restons là dans le cadre du service public rendu) s’accumulent à la vitesse “grand V”, même dans les territoires non desservis par une Ligne à Grande Vitesse. Et dire qu’il occupe le job depuis 2008 ! Sans être inquiété. Comment expliquer la longévité de Guillaume PéPY à la tête de la SNCF, avec un bilan aussi controversé, pour le moins ?

Interviewé récemment par le journal Le Parisien sur les pannes en série à la SNCF, il a répondu : “Mon boulot, c’est de trouver des solutions”. Avec une telle “Lapalissade” Guillaume PéPY est désormais très bien placé pour remporter le Prix Européen de l’Humour !

Convoqué le 8 janvier prochain chez la ministre des Transports, Elizabeth BORNE, pour s’expliquer (et justifier à n’en pas douter) les nombreux incidents survenus en cette fin d’année sur le réseau SNCF, Guillaume PéPY a déclaré, toujours dans les colonnes du quotidien Le Parisien : “Mon mandat est à la disposition du gouvernement (…)”.

Plutôt que de tenir des propos d’une autre époque – du genre “responsable mais pas coupable”, c’est gros comme un TGV ! – M. PéPY devrait avoir le courage de démissionner au regard d’un contexte ferroviaire particulièrement catastrophique. Sinon, il est clair que le gouvernement d’Edouard PHILIPPE devra prendre ses responsabilités et le virer. Tout simplement. Les usagers de la SNCF en ont ras-le-bol, ras-la-casquette, d’avoir à subir de telles défaillances quotidiennement.