Au lendemain de sa défaite aux élections sénatoriales du 25 septembre 2011, Jean-Paul Alduy (Parti radical), président de Perpignan-Méditerranée Communauté d’Agglomération (l’agglo PMCA) et 1er adjoint de la Ville de Perpignan, a adressé la lettre suivante aux membres de l’équipe municipale “Perpignan-au-coeur”, avec en gros et en gras la mention suivante “Personnel et confidentiel”…

“Je lis, j’entends ici ou là des analyses multiples souvent divergentes, sur les raisons de mon échec aux dernières élections sénatoriales.

Les épreuves que nous avons vécues côte-à-côte, la trace que nous avons inscrite ensemble dans Perpignan, m’obligent à m’expliquer en toute franchise, en toute estime.

////////// Je me suis donné à fond dans cette campagne électorale //////////

Vous le savez, j’ai renoncé au mandat de maire par volonté de réduire le cumul des mandats. Ainsi, j’ai pu être plus efficace sur les missions de la communauté d’agglomération dont dépend une large part de la dynamique sociale et économique de Perpignan. Le mandat de sénateur me permettait, par ailleurs, d’oeuvrer pour organiser les solidarités avec les vallées et les hauts cantons. Vous connaissez ma vision de l’avenir : renforcer l’agglomération-centre pour la réinscrire dans le réseau des villes où se développe l’économie de la connaissance, nous préparer à être le pôle central d’une métropole transfrontalière de Narbonne à Gérone, protéger les équilibres environnementaux, culturels, sociaux de l’Archipel roussillonnais (dont Perpignan-Méditerranée n’est qu’une partie, la plus fragile par la pression immobilière qui s’y développe.

En sollicitant le renouvellement de mon mandat de sénateur je n’avais pas d’autre objectif que de me donner les moyens d’être utile à notre cité, à notre territoire.

Je me suis donné à fond dans cette campagne électorale où j’ai rencontré tous les maires à quatre ou cinq exceptions près. Je garde le meilleur souvenir de ces visites, de ces débats très concrets avec des femmes et des hommes dévoués à leurs communes, des bâtisseurs de cités petites et grandes, inquiets sur leurs ressources financières, sur l’organisation de la gouvernance de leurs territoires, sur la détérioration des services publics et des solidarités. Avec ces maires des petites communes de la plaine et du pays arrière, la parole est libre, loin des calculs politiciens.

////////// J’ai compris qu’une manipulation était en marche pour m’éliminer //////////

J’étais confiant car les additions de voix favorables les plus pessimistes me permettaient d’être élu au premier tour ! Je connaissais les additions mais pas les soustractions

En effet, très vite, lors du dépouillement au scrutin du premier tour, j’ai compris qu’une manipulation était en marche pour m’éliminer : plus d’une enveloppe sur dix contenait des bulletins BOURQUIN – CALVET réunis ; personne ne peut croire à une proximité de valeurs et de projet politique entre les deux hommes. Par contre, leurs stratégies se complètent : pour Christian BOURQUIN, éliminer un humaniste à fort rayonnement populaire sur l’électorat centre-centre gauche et pour l’UMP, libérer la circonscription de Prades pour Jean CASTEX et se débarrasser d’un centriste libre à la veille de la présidentielle…

Le fait que plus d’une centaine de grands électeurs de centre gauche m’aient apporté leur seconde voix reconnaissant par là mes valeurs humanistes opposées sans ambiguïté aux thèses du Front National, n’a pas suffi à faire obstacle à cette alliance contre nature.

Je me serais désisté au second tour si mon score n’avait pas été le résultat de cette triste manipulation ; je me suis maintenu malgré les injonctions de l’Elysée et je suis fier que 323 grands électeurs aient maintenu au second tour leur vote sur mon nom. C’est là un vote d’adhésion à ma démarche politique et à ma vision de l’avenir à construire.

Je sais qu’à quelques exceptions près pour l’équipe Perpignan-au-coeur les réflexes de l’amitié furent plus forts que les réflexes partisans. Enfin, j’ai pu compter sur le soutien clair et amical de Jean-Marc PUJOL qui me trouvera toujours à ses côtés fidèle et actif. Votre confiance m’engage : je resterai à vos côtés ; je vous dois fidélité et dévouement.

////////// Et maintenant ? //////////

Je conduirai à terme ma mission à la présidence de la communauté d’agglomération et je prendrai une part active dans la campagne de la présidentielle et des législatives à venir.

L’arrivée du TGV de Barcelone en 2012 est un événement considérable qui confère à Perpignan-Méditerranée une lourde responsabilité : être le moteur d’une nouvelle dynamique de nos territoire. J’ajoute que la crise actuelle va nous obliger à investir plus que jamais pour soutenir l’économie locale. Je ne me déroberai pas à cette responsabilité et je sais que je peux compter sur une très large majorité de maires de la communauté d’agglomération. Avec eux, ensemble, nous protègerons l’esprit de service public et de solidarité qui nous uni face aux attaques partisanes d’où qu’elles viennent.

Mais 2012 c’est aussi l’année du grand débat de l’élection présidentielle et des législatives.

Plus libre que jamais j’y prendrai toute ma place pour défendre mes convictions humanistes, républicaines, écologistes et sociales. Les Français attendent un projet clair et rigoureux mais aussi généreux et juste.

Le temps est venu du débat pour une vraie révolution fiscale qui relance notre compétitivité économique, qui protège les classes moyennes et surtout assure la pérennité du modèle fiscal social français fondé sur une école performante, le droit au logement, la protection sociale ou encore l’accompagnement vers l’emploi. Le temps est venu également du débat sur la révolution verte dans nos modes de consommation – les circuits courts – de production ou encore de transports. Le débat ne doit pas se réduire à insécurité et immigration !

Plus disponible que jamais, je m’engagerai pour qu’une nouvelle génération de femmes et d’hommes accèdent aux responsabilités publiques dans notre département.

Pour conclure, chères et chers amis de Perpignan-au-coeur, sachez que par expérience j’ai appris que les échecs sont souvent porteurs de beaux lendemains inattendus. Je n’ai pas d’autres ambitions que d’être utile à ma cité, pas d’autre ambition que d’aider à comprendre l’avenir et soutenir tous ceux et toutes celles qui ont le courage et la générosité de l’ambition”.

Jean-Paul ALDUY