Réseau Ferré de France (RFF) est prévenu : Jean-Jacques Lopez, maire divers-gauche de Salses et conseiller général du canton de Rivesaltes, ne pliera pas !
Pas question pour lui – ainsi que pour ses deux collègues maires de Fitou et de Caves, dans le département voisin de l’Aude – de laisser les Corbières être défigurées par un tracé de la future ligne à grande vitesse entre Perpignan et Montpellier, qui ne prendrait en compte que des intérêts purement économiques… au détriment de la qualité de vie et du cadre environnemental des riverains et résidents de ces trois communes.
– “Le village de Salses est déjà déchiré par trois traits : l’autoroute, la nationale et la voie ferrée, si on y rajoute le TGV on aura les quatre griffes couleur sang du blason catalan (…)”, a à la fois ironisé et tempêté JeanJacques Lopez, l’autre vendredi, lors d’une conférence de presse, aux côtés de Jean Desmidt, maire de Caves, et Patrick Tarrius, maire du Fitou, qui ne souhaitent pas voir l’itinéraire qui sera retenu croquer dans leurs célèbres et beaux vignobles classés en AOC.
Le trio d’élus est bien décidé à ne pas se laisser faire : “La ligne à grande vitesse qui est désormais envisagée par RFF doit accueillir du fret, ce qui n’était pas prévu en 1995. Or, pour le fret, a déclaré dans les colonnes du journal L’Indépendant (en page 12 rubrique Eurorégion daté du samedi 8 janvier 2011), le 1er vice-président du Conseil général des P-O : il faut éviter de franchir des cotes car cela revient plus cher. En clair, donc, ce serait une question d’argent (…). Nous, on demande aujourd’hui à ce que RFF conserve le tracé qui avait fait consensus en 1995, lorsque le précédent projet de ligne à grande vitesse avait été mené, avant d’être mis aux oubliettes faute de financements…”.
– “Ma crainte, devait ajouter Jean Desmidt, c’est que l’on regarde avant tout l’aspect économique au détriment de la vie de mon village”.
Et, toujours dans le quotidien de Perpignan, sous la plume de Myriam Galy, le maire de Fitou Patrick Tarrius d’enfoncer le clou : “On nous demande dans le même temps d’accueillir de nouveaux habitants. Mais on les mettra où ? On va devenir des villages dortoirs… Si les gens arrivent à dormir avec les trains de nuit…”.