Bérangère GIVANOVITCH, Secrétaire départementale du Mouvement des Jeunes Socialistes des P-O (MJS’66), communique :

“Monsieur Jean-Marc PUJOL, Monsieur le maire,

Nous devons vous avouer notre indignation par rapport à votre attitude, à votre posture, que l’on pourrait qualifier d’outrancière. Quel manque de respect ne trouvez-vous pas ? Manque de respect envers notre République, envers ces hommes, ces femmes, qui ont travaillé pendant plus de dix ans sur ce projet devenu aujourd’hui le Mémorial du Camp de Rivesaltes.

Le courage, la détermination de l’ancien Président Christian BOURQUIN, le travail et la dévotion sans limite de ces chercheurs, historiens, journalistes, associations, tout cela dans un seul but, « ne jamais oublier ».

Monsieur le maire, cet endroit est le lien entre notre présent et notre passé, un lieu où les Français rencontrent leur histoire. Nous avons aujourd’hui dans les Pyrénées-Orientales, un camp qui permet de se confronter à ce passé, de s’en souvenir et de l’accepter. Un lieu de mémoire, de pédagogie et de vigilance.

Vous avez eu quinze ans pour vous y associer, pour y venir en aide. L’avez vous fait ? Non. Et quelle honte de voir que votre seule préoccupation est de recevoir une invitation. Quelle honte de lire vos mots. Vous dites que c’était l’occasion de rassembler, mais fédérez-vous la population à Perpignan ? Vous vous plaignez de ne pas avoir été convié à la première partie de la visite réservée au Premier Ministre, à certains membres du gouvernement, aux parlementaires et élus dont certains proviennent même de votre famille politique. Vous devriez plutôt retenir la leçon que nous enseigne ce lieu.

Monsieur le maire, arrêtez de vous plaindre. Arrêtez de polémiquer, d’entretenir votre colère dans la presse, peut être par manque de courage. Il nous semble n’avoir entendu que votre silence lors de votre bref passage au Mémorial vendredi. Vous n’êtes pas le centre de l’histoire, mais l’Histoire vous rappelle à l’ordre. Les Perpignanais vous attendent sur bien d’autres projets que vos problèmes d’invitation à l’inauguration d’un mémorial auquel vous ne vous êtes jamais associé.

Vos grandes leçons de morale politicienne vous rabaisse autant que votre polémique indécente.

S’il vous plaît, Monsieur le maire, ce sont des Perpignanais qui vous le demandent, faites preuve d’un peu de respect. Du respect face à tous ces hommes, femmes et enfants qui ont perdu la vie ou ont laissé une partie de leur vie dans ce camp, du respect face au travail fourni pour bâtir un lieu d’Histoire et de mémoire, du respect pour vos humbles concitoyens.

Aujourd’hui, nous pouvons être fiers de ce qui a été accompli dans notre département. Nous avons sur notre territoire un lieu unique, qui n’appartient à aucune époque, à aucun homme, à aucune politique. Un lieu qui nous permet d’éclairer à notre avenir. Nous pouvons être fiers de ce qu’a accompli la République. Il ne suffit plus de l’invoquer, il faut passer aux actes et le mémorial du camp de Rivesaltes en est la preuve”.

– « L’enfer c’est de s’apercevoir qu’on n’existe pas et de ne pas y consentir »

Simone Weil