François Lietta : “Alors oui, je suis prêt !”


-Quel est le dernier livre que vous avez lu ?
“Je viens de terminer le livre de Michel Bolasell sur l’histoire de Saint-Laurent-de-la-Salanque qui m’a été offert au début de la campagne. Juste avant, j’avais lu un ouvrage de René Dosière, ce député qui pendant plusieurs décennies s’est battu pour que les Français puissent avoir une information précise sur les dépenses de l’Etat. Depuis que je suis engagé en politique je prêche pour l’exemplarité. Lorsque j’étais assistant parlementaire de Fernand Siré je l’ai accompagné pour que seuls les hommes et les femmes ayant un casier judiciaire vierge puissent être candidats à une élection”.

 

-Vous-même, êtes-vous exemplaire ?
“Il faut être exigeant avec soi-même. Il faut avoir une ligne de conduite et s’y tenir. Depuis le début de la campagne des personnes sont venues me voir pour me parler de leur recherche, qui d’un emploi, qui d’un logement. Je leur ai fait la même réponse. Ne votez pas pour moi car je ne vais rien vous promettre. C’est profondément immoral d’exploiter la misère en faisant des promesses qui souvent ne seront pas tenues. Je laisse ça à d’autres. Et même si l’élection devait se jouer à quelques voix, je préfère la perdre que de perdre mon âme.
Pensez-vous pouvoir échapper à ce clientélisme méditerranéen qui est profondément ancré ici ?
Bien sûr. Je dis catégoriquement NON aux passe-droits et au favoritisme. Je serai un maire dévoué, au service de tous les Laurentins, un maire au service de l’intérêt général. Le règne des petits arrangements, des copains que l’on place sera terminé”.
-Oui mais, revenons à vous, quand vous serez en place vous voudrez rester ?
“Je ne serai pas un professionnel de la politique. Je vais conserver mon travail à la mairie de Saint-Nazaire. Certes avec des aménagements horaires auxquels mes fonctions me donneront droit”.

 

-D’où vous viennent vos exigences de probité ?
-“Je n’y ai jamais réfléchi. Sans doute de mon éducation, de mes parents et de mes origines Francs-Comtoises. Mes parents sont des professionnels de santé, mon père est médecin et ma mère infirmière. Ils ont une éthique qu’ils m’ont transmise et qu’à mon tour je transmettrai à mes enfants. Je crois que la transmission des valeurs passe principalement par l’éducation”.

 

 

-L’engagement politique fait-il parti de votre histoire familiale ?

“Pas du tout. Je ne suis pas tombé dedans quand j’étais petit. J’étais étudiant à l’Institut d’Administration des Entreprises à Perpignan où j’ai obtenu un master. C’est là, en 2007, que j’ai fait mes premiers pas dans l’action politique en soutenant la candidature de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle. J’étais conquis par cet homme plein d’énergie qui avait envie de faire bouger la France. Avec d’autres étudiants qui sont devenus des amis, nous formions une bonne bande de copains. J’ai pris la tête des jeunes UMP du département. Prendre le brassard de capitaine, c’est une fierté, mais c’est surtout une responsabilité dans laquelle j’ai beaucoup appris”.
-Et puis arrive la rencontre avec Fernand Siré ?
“Oui, Fernand était maire de Saint-Laurent et je suis devenu son assistant parlementaire. Là encore ça a été très enrichissant car Fernand Siré était un député très actif qui avait envie de faire évoluer la société dans plusieurs domaines. A l’approche des élections municipales, je voyais son premier adjoint et ami de toujours, Alain Got, déployer une activité qui me laissait penser qu’il allait se présenter contre Fernand. Ce dernier n’y croyait pas. Avec sa vision d’homme droit il ne pouvait pas concevoir qu’une personne aussi proche de lui pouvait trahir sa confiance”.
-Vous en tirez un enseignement ?
“Oui. Il est important de rester fidèle à ses convictions. Au cours de la vie, les idées évoluent, mais elles ne doivent pas varier en fonction des intérêts et des ambitions. Je suis LR et je ne le cache pas, bien que cette élection ait avant tout un caractère local. Dans l’équipe qui s’est constituée autour de moi pour gérer la ville demain, il y a des membres de LR et d’autres qui n’ont pas d’engagement politique. Ce qui est primordial c’est la compétence et l’engagement pour mettre en application notre programme exigeant et ambitieux. Vous remarquerez que je suis le seul candidat à ne pas cacher mon appartenance politique. Ça fait aussi partie de la transparence pour laquelle je milite”.

 

-Quels sont les valeurs que vous défendez ?
“Vaste sujet. Je crois beaucoup à la valeur travail. Elle est fondatrice de nos sociétés modernes. La société doit aider ses membres, c’est indispensable, surtout quand les temps sont difficiles. Mais il ne faut pas tout attendre de la société. J’ajoute qu’il faut encourager le civisme, c’est à dire la participation de tous à la bonne marche de la société”.

 

-Le député de la circonscription est Louis Aliot, personnalité politique nationale, membre du Rassemblement national. Si demain vous êtes maire, quelles seront vos relations avec lui ?
“Commençons par rappeler que Louis Aliot a été élu démocratiquement. C’est un élu de la nation. Je travaillerai avec notre député. Et cela d’autant plus qu’il est particulièrement actif sur plusieurs dossiers qui concernent la circonscription. De plus, je lèverai toutes mesures discriminatoires le visant. Le député de notre circonscription sera invité à toutes les manifestations publiques officielles organisées par la mairie. Nous aurons besoin de son appui et de celui d’autres élus bien sûr pour les projets que nous proposons pour la commune”.

 

 

-Vous avez 35 ans, vous êtes jeune, êtes-vous prêt à exercer la responsabilité de maire d’une commune importante ?
-“En 2016, quand je me suis présenté à l’élection pour la présidence de la fédération départementale des Républicains, la machine était contre moi avec un seul argument, mon âge. Vous n’y pensez pas, placer un jeune à la tête d’une des fédérations les plus importantes de notre parti. J’ai défendu un projet d’organisation, une méthode pour sortir la fédération de son assoupissement. Et j’ai été élu avec 76 % des voix face à Maïté Sanchez-Schmid, maire-adjointe de Perpignan, ancienne parlementaire européenne qui avait de nombreux soutiens parmi les grands élus”.
-Après l’élection, comment ça s’est passé ?
“Difficile au départ avec des personnes qui ne voulaient pas entendre parler de nouvelles méthodes de travail. Avec Daniel Mach alors secrétaire départemental, nous avons tous les deux évolué en pratiquant un dialogue constructif. Ma méthode reposait beaucoup sur la transparence et sur la place accordée aux militants pour leur donner la possibilité de participer à la vie du parti. Et ça a marché”.

 

 

-Mais diriger une commune c’est autre chose ?
“De par mon activité professionnelle à la mairie de Saint-Nazaire, je suis très à l’aise sur toutes les compétences de la commune et de la communauté urbaine de Perpignan-Méditerranée. Le plan local d’urbanisme, les subtilités des marchés publics, la technique comptable des finances publiques, la construction et la maintenance des équipements communaux et bien d’autres sujets font partie de mon quotidien depuis huit ans. Et puis, vous savez, on ne fait rien tout seul. Le rôle d’un capitaine est de mobiliser les énergies pour faire avancer tout le monde dans la même direction. A la mairie, j’aurai derrière moi, toute mon équipe et l’ensemble des personnels municipaux avec toutes les compétences qui sont les leurs. Et puis je suis soutenu par ma compagne. Alors, oui, je suis prêt”.