C’est un véritable coup de tonnerre qui a grondé la nuit dernière sur toute la Salanque, à l’issue du premier comité départemental de l’UMP placé sous la direction de Gilles Foxonet, maire de Baixas et vice-président de l’Agglo PMCA (Perpignan Méditerranée Communauté d’Agglomération), et récemment confirmé par Jean-François Copé, patron de l’UMP nationale, dans son poste de Secrétaire départemental UMP dans les Pyrénées-Orientales.
Sur les 180 militants et cadres locaux du parti de Nicolas Sarkozy qui composent le comité départemental (présidé par François Calvet, député-maire de Le Soler et vice-président de l’Agglo), beaucoup étaient présents à ce premier rendez-vous essentiel dans la perspective des prochaines élections cantonales, fixées aux 20 et 27 mars 2011.
Gilles Foxonet a d’ailleurs salué cette forte participation même si, a-t-il reconnu, “la mobilisation aurait pû être encore plus importante mais, me rapporte-t-on, se déroulaient en même temps un conseil d’adjoints à la Ville de Perpignan et une réunion de membres du Parti Radical (…)”.
En tout cas, le maire de Baixas s’est félicité de cette première mobilisation départementale de l’UMP, soulignant que, désormais, plus rien ne se ferait comme avant en ce qui concerne la gouvernance locale du parti. Et les faits, à l’issue de ce premier rendez-vous, paraissent lui donner entièrement raison : “Le mouvement semble enfin repartir du bon pied”, n’ont pas hésité à lâcher de nombreux participants. “La démocratie s’exprime ! En tout cas, lundi soir à Baixas, elle s’est exprimée, même si certains regretteront certaines décisions au moment des soutiens et des investitures… Mais le “peuple de l’UMP”, la “France d’en-bas”, a pû faire remonter ses choix, en tout cas ses souhaits… Fini le temps des magouilles, tournée la page des pressions où, lors de votes internes par exemple, on ne pouvait s’exprimer qu’à main levée…”.
Et c’est bien là que réside toute la différence, une grande partie de la méthode en tout cas, entre Gilles Foxonet et ses prédécesseurs.
Lui, d’emblée, a rétabli une certaine règle du jeu, qui s’appuie d’ailleurs sur le règlement interne du fonctionnement de l’UMP, et qui consiste, par exemple, à voter à bulletins secrets. Le nouveau Secrétaire départemental de l’UMP dans les P-O considère qu’il s’agit là “d’un grand pas vers un peu plus de démocratie… Faire fonctionner le parti autrement que ce qui a été fait jusqu’à présent, où tout était verrouillé voire, plus grave, tout était joué d’avance. Je veux être, d’abord, la voix des militants. Je veux revenir au temps du dialogue, de la sérénité et de la construction. Lundi soir la démocratie s’est bel et bien exprimée, nous avons maintenant un Comité départemental sur les rails, qui travaille”.
Lundi soir à Baixas, il s’agissait d’abord de râtifier la décision de Paris concernant le poste de Gilles Foxonet : ce choix a été approuvé par environ 140 des 180 membres du comité départemental.
Gilles Foxonet a fait carton plein sur les 1ère et la 2eme circonscriptions des P-O, il a été légèrement bousculé sur la 4eme où la Dame-du-Lac, Mme Jacqueline Irles, députée-maire de Villeneuve-de-la-Raho, ne l’a pas forcément en odeur de sainteté. Et c’est là peu dire… C’était donc attendu. Gilles Foxonet n’a pas relevé. Il a passé son chemin, pour aller s’installer dans les startings-blocks des cantonales.
Lundi soir, il s’agissait de passer à la loupe plus particulièrement quatre cantons : Rivesaltes, Sournia, Argelès-sur-Mer et Saint-Laurent-de-la-Salanque (le meilleur pour la fin).
Pour Rivesaltes, les militants ont tranché sans détail : c’est André Bascou – il n’était pas présent… et il était seul candidat – maire de Rivesaltes, ancien député et ex-Secrétaire départemental RPR des P-O, qui a obtenu le soutien à l’unanimité (il demandait un soutien… sans investiture).
André Bascou a maintenant carte blanche pour choisir sa suppléante, mais d’ores et déjà on lui a déconseillé de s’aligner sur la tendance véhiculée par une insistante rumeur qui lui attribue le nom de l’ancienne “mairesse” de Salses, Mme Conte-Grégoire.
Sur Sournia, c’est Gilles Deulofeu, maire de Prats-de-Sournia, qui a été investi (à mains levées). Il était lui aussi seul candidat en piste, fortement recommandé par le sénateur Paul Blanc et le député-maire de Saint-Laurent-de-la-Salanque, Fernand Siré. Deux médecins déjà à son chevet ?
Pour Argelès-sur-Mer, il y avait trois candidat(e)s : Me Brigitte de Sars (de Saint-André), Christine Llorens (de Villeneuve-de-la-Raho) et Marcel Descossy (maire de Palau-del-Vidre). En définitive, et à une très large majorité, le comité départemental de l’UMP a choisi le tandem a choisi Marcel Descossy avec, pour suppléante Christine Llorens (attachée parlementaire de Jean-François Copé…).
Enfin, c’est du canton de Saint-Laurent-de-la Salanque qu’est venu le tsunami politique de ces cantonales au sein de l’UMP : les militants, à la surprise générale, et pourtant à une écrasante majorité, ont décidé de ne pas investir le conseiller général sortant, Alain Got, mais lui ont préféré la candidature de Mme Marie-José Amigou (avec pour jeune suppléant un vigneron de Claira, M. Barbé). Tous les deux siègeant au sein du conseil municipal de Saint-Laurent-de-la-Salanque, le premier en tant que 1er adjoint, la seconde à la tête d’influentes responsabilités, qui plus est dans la même équipe de la Majorité municipale présidée par le docteur-député Fernand Siré !, l’ambiance pourrait rapidement devenir des plus délétères en mairie de Saint-Laurent, vous pariez combien ?
Lundi soir à Baixas, selon certains observateurs, en se présentant devant les militants, “Alain Got n’a pas été bon, confondant Parti Républicain et Parti Radical (Oh my Got !), parlant de son ami le “sénateur Fernand Siré” (au lieu du “député” qu’il est véritablement)… Got a tout confondu. Quand à M. Fernand, il a été tellement mauvais dans son discours de soutien à la candidature de son 1er adjoint pour ces cantonales, qu’il a carrément tué son poulain… C’est à se demander si cela n’était pas fait exprès ?!”.
Que va faire d’ailleurs Fernand Siré désormais ? Lui qui envisageait, menaçait même de retirer ses délégations à Mme Marie-José Amigou, si elle défiait son protégé, Alain Got, conseiller général sortant… S’il applique à la lettre ce qu’il avait annoncé, ironie du sort qui en est aujourd’hui jeté c’est à Alain Got qu’il doit maintenant retirer ses délégations de 1er adjoint (si celui-ci persiste à maintenir sa candidature “en dissidence”).
D’autant qu’à l’issue du comité départemental de l’UMP, les caciques du parti ont été clair, net et précis : M. Fernand Siré va devoir obligatoirement soutenir Mme Amigou, au risque dans le cas contraire de s’exposer à de lourdes sanctions qui peuvent aller jusqu’à l’exclusion de l’UMP…
A suivre.