Lors de la dernière séance publique du conseil municipal de Saint-Laurent-de-la-Salanque, qui s’est tenue le mardi 20 mars 2012, en présence du maire, le docteur Fernand Siré (UMP), de par ailleurs député et vice-président de Perpignan-Méditerranée Communauté d’Agglomération (l’Agglo PMCA), a été approuvé par 19 voix contre 10 le budget présenté par la Majorité municipale.

Lors des discussions, Mme Marie-José Amigou (UMP), conseillère municipale d’Opposition, a mis en évidence que lors du Débat d’orientations budgétaires (DOB) “le 1er adjoint de la commune, Alain Got, avait présenté un document avec une prévision d’augmentation des charges à caractère général de 3% (…)”.

“Compte-tenu du contexte économique mondial, a rappelé sereinement Mme Amigou, ainsi que du contexte local puisque que le bilan financier annuel 2011 de la commune s’est clôturé avec un déficit de 133 039 euros, j’ai fait la proposition de baisser et de maintenir les dépenses de fonctionnement (…). Cette proposition a été retenue dans le document budgétaire qui a été présenté au vote du conseil municipal, mais cela est loin d’être suffisant, loin en tout cas de correspondre aux avertissements que j’ai eu l’occasion de formuler précédemment (…)”.

Mme Amigou souligne d’abord que “ce Budget est pénalisé par l’emprunt toxique de 3 300 000 euros, négocié par l’équipe municipale aux commandes des affaires, sous la direction de M. Siré. L’investissement est grévé d’une charge de près de 700 000 euros, représentant un oubli de création de voirie qui n’a pas été pris en charge par les lotisseurs (…)”.

POLéMIQUE SUR LA RéALISATION DE LA MéDIATHèQUE “QUI VA COûTER TRèS, TRèS CHER, AUX CONTRIBUABLES LAURENTINS”…

Mais c’est sur le dossier concernant la réalisation d’une Médiathèque que Marie-José Amigou et certains élus de l’Opposition ont été les plus actifs pour mettre en difficulté le maire, Fernand Siré, qui n’a rien voulu entendre. Et pourtant…

Les faits : Monsieur le maire informe l’assemblée communale que la bibliothèque a été créée en 1980 avec un statut associatif et a fonctionné pendant vingt ans avec des fonds de récupération provenant des dons des Laurentins sans réelle politique de constitution de collections.

Il précise qu’en 2001 “la Ville a décidé de développer et d’encadrer l’offre de lecture publique en transformant ce service en bibliothèque municipale et en se dotant d’un agent rattaché au service culturel municipal”.

Il ajoute que “la ville a connu depuis une forte expansion démographique (Ndlr. Environ 9 000 habitants en 2012) et qu’afin d’adapter la structure aux besoins de la population, il est envisagé la réalisation d’une médiathèque regroupant les fonds de la bibliothèque municipale et des supports contemporains et adaptée aux nouvelles technologies, sur le site de l’immeuble Cadilhac”.

Il indique que “pour la réalisation d’une telle structure, il serait opportun de solliciter auprès de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC), à Montpellier, une subvention dans le cadre du concours particulier pour les bibliothèques municipales (…)”.

Monsieur le maire de Saint-Laurent-de-la-Salanque a donc déposé un dossier dans ce sens et, mardi dernier, a demandé à son conseil municipal (qui l’a voté) de bien vouloir délibérer sur les faits suivants : solliciter auprès de la DRAC une subvention à hauteur de 50% du coût total (hors taxes) des travaux ; autoriser Monsieur le maire à signer toutes les pièces afférentes à ce dossier.

Les chiffres : au 1er janvier 2012, la bibliothèque municipale comptait 550 adhérents (à jour de leurs cotisations). Saint-Laurent-de-la-Salanque connaît depuis quelques années une forte augmentation de sa population dûe à l’extension des zones constructibles avec création de lotissements pavillonnaires, d’une résidence séniors et de résidences à loyers modérés. Les derniers chiffres officiels font état de 8 692 habitants sur Saint-Laurent intra muros et de 22 000 habitants sur la bassin de vie de la Salanque (Ndlr. Population cantonale). Le plan de financement de la médiathèque exposé par le maire Fernand Siré se déroule comme suit (coût total HT des travaux) : subvention Etat-DGD, 604 000 euros (50%) : subvention Région Languedoc-Roussillon, 200 000 euros (17%) : subvention Conseil général des Pyrénées-Orientales, 15 000 euros (1%) ; et autofinancement (directement les contribuables laurentins) : 389 600 euros (32%)… Soit un total de 1 209 200 euros (100%).

Côté travaux, l’estimation (HT) s’établit comme suit : gros oeuvre démolition 340 000 euros ; couverture étanchéité 38 000 euros ; menuiserie extérieure serrurerie 117 000 euros ; menuiserie intérieure 50 000 euros ; cloisons faux plafonds 95 000 euros ; revêtements de sols faïences 72 000 euros ; façades bâtiment neuf 25 000 euros ; électricité CF 106 000 euros ; chauffage climatisation ventilation 118 000 euros ; plomberie sanitaire 22 200 euros ; ascenseur compris gaine 50 000 euros ; réfection façade bâtiment ancien 70 000 euros ; révision de la toiture existante isolation 41 000 euros ; branchement réseaux extérieurs 15 000 euros = 1 209 200 euros (HT) ; 1 446 203,20 (TTC).

Dans son intervention, Marie-José Amigou a insisté sur d’autres chiffres, comme celui de 856m2, la surface au sol qui serait consacrée au projet d’implantation de la future médiathèque dans la maison de maître Cadilhac… “Et un coût global estimé à près de 2 millions d’euros (TTC) et non de 1 209 200 euros comme l’ont annoncés en choeur monsieur le maire et son 1er adjoint, Alain Got !”.

Et l’élue UMP du conseil municipal de Saint-Laurent-de-la-Salanque d’interpeller : “Puisque M. Siré nous parle d’un bassin démographique de 22 000 habitants, qui concerne donc la population totale du canton de la Salanque, est-ce que M. Siré a contacté les maires de ce “bassin démographique” ? Je pense là aux communes du Barcarès, de Claira, de Saint-Hippolyte et de Torreilles… A-t-il informé les maires de ces communes de son projet pharaonesque ?… Y’a-t-il eu concertation au préalable ?… Car je crois savoir que ces maires ne nous ont pas attendu et qu’ils disposent déjà chez eux de belles structures, je pense là par exemple à la commune de Torreilles, déjà superbement dotée en la matière. L’autre question qui s’impose au regard de l’ambition affichée : Près de 900 mètres carrés au sol !, la structure n’est-elle pas surdimensionnée en surface ?…”.

Et Marie-José Amigou, chiffres à l’appui, d’enfoncer le clou : “Cette médiathèque va induire des frais de fonctionnement, la réalisation d’un nouvel emprunt… et une prévision d’augmentation des impôts ! Car le personnel qu’a prévu Fernand Siré – un empoi catégorie A (personnel de direction), deux emplois de catégorie B (assistants de conversation) et deux autres emplois de catégorie C (agents d’exécution/ adjoint patrimoine ou grade équivalent) – va gréver le poste “personnel” qui est déjà gonflé (…). De plus, faire une demande de subvention à la DRAC sur un projet d’une telle envergure nous handicape dans la mesure où nous sera alloué un pourcentage sur les montants annoncés (…). Soyons constructifs, développons la culture à bon escient, le projet d’une médiathèque soit s’intégrer dans une démarche raisonné… Je constate, une fois de plus, que le discours du maire, à savoir “Maîtriser le Budget”, est en discordance avec ses actes !”.