“A la lecture de l’article « LES ELUS SAVAIENT DEPUIS 25 ANS » tracé TGV : LA POLEMIQUE ENFLE, paru dans le journal L’Indépendant du 9 mars 2016, l’association Energie TGV fait le point et revient sur la validation du tracé en Roussillon. L’association PMCV entend et respecte les membres de cet association comme tous ceux et celles qui en fonction de tel ou tel critère exprime une opinion différente à la nôtre sur ce sujet. Nous tenons néanmoins à rappeler les points de divergences et les motifs de notre désaccord sur leur vision d’un projet qui a bien changé.

 

1 – IL Y A 25 ANS : dans l’ère de la conquête de la vitesse, depuis le début des années 1990 le projet LGV Montpellier-Perpignan (ex projet TGV Méditerranée), porté par la mission QUERRIEN, en Roussillon la population, le monde économique, politique, médiatique ont suivi ce projet, finalisé par le tracé PIG 1995 (Projet d’Intérêt Général) de Salses au Perthus.

Dès 1991, notre association a défendu un tracé suivant l’autoroute de Roquefort des Corbières au Perthus afin de ne pas créer une nouvelle cicatrice dans la plaine du Roussillon,  malheureusement sans résultat.

Il convient donc aujourd’hui de remettre le projet dans son contexte :

  •  le climat économique et financier de 1990/1995 n’était pas celui de 2012-2015,
  • le projet était un tracé strictement LGV c’est-à-dire Ligne Voyageurs Grande Vitesse pour une trentaine de TGV,
  • Une gare TGV devait être construite entre Rivesaltes et Toulouges dans le cadre d’un complexe économique valorisant le RoussillonDans ce contexte, ce projet faisait quasiment l’unanimité. 2 – AUJOURD’HUI en Roussillon, aucun complexe économique valorisant l’arrivée du TGV n’a été créé, aucune nouvelle gare n’existe sur la ligne de Narbonne (Aude) à Figuères (Espagne) soit sur 120 km.Durant ces dix dernières années, la ligne TGV Perpignan-Barcelone a été créée et, avec elle la gare Centre du Monde est devenue la Gare TGV Centre auquel s’est ajouté un complexe ferroviaire fret au sein de la Zone St-Charles.

    L’association Energie TGV, rappelle les positions historiques et s’indigne en indiquant « pourquoi, le nord et le sud du département ne seraient-ils pas logés à la même enseigne » en affirmant que la construction du tronçon mixte entre Rivesaltes et Le Soler est indispensable.

    Nous noterons dans leur argumentation à vocation européenne, un ensemble de problèmes techniques dont la plus grande partie dépend de l’Espagne. Toutefois on a du mal à comprendre comment la nécessité de raccordement des trains de fret au tronçon international par la section Le Soler-Rivesaltes serait la pierre d’achoppement du projet, alors qu’aujourd’hui le fret représente 29 trains/jours et que de Rivesaltes à Béziers, dans le projet validé par le ministère, le fret continuera d’emprunter la ligne classique sur 80 km !

    Quand aux prévisions annoncées nous rappellerons la situation financière de TP Ferro (Tunnel du Perthus) au bord du gouffre en moins de trois ans, les annonces d’un Perpignan, banlieue de Barcelone toujours sans suite et dont les investissements immobiliers réalisés sont à la vente, un ensemble de faits qui confirment des prévisions erronées qui devraient inciter à la prudence.

    Dans le cadre de la validation du projet en l’état, contrairement aux annonces de SNCF Réseau, Energie TVG confirme (comme nous) l’utilisation de la section Le Soler-Rivesaltes par les trains internationaux voyageurs, tout en précisant que 9 TGV quotidiens seront maintenus, c’est dire l’importance de l’avenir du trafic en Gare Centre. En conséquence les voyageurs utiliseront  régulièrement les gares de Narbonne ou Béziers soit pour des départs internationaux directs, soit pour des changements de ligne !

    Nous rappellerons le coût financier propre à la section Rivesaltes-Le Soler estimé à plus de 500 Millions d’euros, auquel on ajoutera l’économie d’une gare qui ensemble représente une « économie catalane » qui devrait aider le projet à avancer plus vite, indépendamment d’une subvention européenne probable dont on ne nous précise pas le montant pour l’instant.

    En conclusion, si nous sommes en plein accord, pour la réalisation du chaînon manquant Montpellier-Perpignan, la vision présentée par Energie TGV sur l’intérêt d’un simple droit de passage européen en Roussillon, à l’évidence nous séparent.

    En l’état, la validation du projet Montpellier-Perpignan, par la réalisation de la section Rivesaltes-Le Soler, rend obsolète nos investissements, crée 20 km de cicatrice complémentaire en plaine, impacte cinq villages et isole totalement Perpignan et le Roussillon.

    En fonction des contacts en cours, nous reviendrons prochainement sur la préparation de l’enquête d’utilité publique prévue dans le courant de cet automne. Nous rappelons notre site « tgv.roussillon.fr » pour suivre régulièrement l’évolution de ce projet”.

     

    Le bureau de l’association PMCV