L’architecte Rudy Ricciotti.

Jacques Cresta (PS), député des P-O et vice-président de la Région Languedoc-Roussillon, assistait en fin de matinée dans l’enceinte du camp de Rivesaltes, à l’invitation du président de la Région, Christian Bourquin (PS), sénateur des P-O, au démarrage du chantier du futur Mémorial.

Le président de la Région, aux côtés d’ Anne Lauvergeon qui préside le fonds de dotation et Hermeline Malherbe, présidente du Conseil général des P-O, a, dans un premier temps, rappelé la genèse de ce projet, le premier qu’il eut à traiter une fois élu à la tête de l’Institution départementale en 1998.

Christian Bourquin avait su fédérer, parfois avec difficulté, les quatre communautés (Républicains espagnols, juifs, tsiganes et harkis) autour de ce projet commémorant les atrocités perpétrées entre les fils barbelés.

Pour un projet d’une telle envergure il fallait la vision d’un grand architecte : celle de Rudy Ricciotti. Ce dernier a souligné “la difficulté tant morale qu’intellectuelle de traiter la notion de disparition, de ne pas confondre la culture avec le loisir, de laisser une trace à la hauteur des atrocités commises en ces lieux”.

La solution est apparue du ciel. En effet, en s’élevant, avec une vue aérienne, le site est « marqué » par l’emplacement des baraquements et un espace central, celui de la place d’armes, est libre de toute emprise, de toute trace.

C’est à cet emplacement qu’il a souhaité ériger son œuvre ou plutôt enterrer son œuvre, en pensant le bâtiment pour y faire ressortir son opacité pour refuser l’hypocrisie de la disparition de la mémoire, afin de ne pas effacer le sentiment de culpabilité de cette République qui enferma des hommes, des femmes, des enfants en raison de leur idéologie, de leur race, de leur différence.

Le public nombreux regroupé sous une tente secouée par la tramuntana, a pu se rendre compte, des conditions de détention dans cet endroit des Pyrénées-Orientales, comme le soulignait le président Christian Bourquin « quand il fait chaud, ici il fait encore plus chaud, quand il y a du vent, ici il y a encore plus de vent ».

Pour le député Jacques Cresta, c’était sa troisième présence sur le camp cette année, après avoir été présent aux côtés de la communauté juive, le 25 janvier dernier, à l’occasion de la journée mondiale de commémoration de la sortie des camps de la mort, puis aux côtés de la communauté gitane le 8 avril dernier pour commémorer le Congrès de Londres reconnaissant officiellement le drapeau et l’hymne de la communauté tsigane.

Pour mémoire les travaux du mémorial, d’une superficie de 4000 m², devraient se terminer fin 2014 pour une ouverture au public début 2015 et représentant un coût avoisinant les 25 millions d’euros, financé par le Conseil régional, le Conseil général et complété par un fonds de dotation.