Déclaration des élu-e-s communistes et apparenté-e-s de la région Occitanie

 

 

“La pandémie de coronavirus place notre pays et l’ensemble de l’humanité face à d’immenses défis. À commencer par celui de sauver les vies menacées, de protéger toute la population. Elle révèle aussi une crise de civilisation profonde et les méfaits désastreux de décennies de libéralisme qui ont fragilisés les services publics et les moyens de production industrielle nationale et par conséquence notre capacité d’action face à la crise sanitaire.

Une crise économique de grande ampleur est annoncée. Le confinement systématique sans un dépistage déployé, annoncé très tardivement l’a précipité et amplifiée dans un contexte de crise systémique de la société capitaliste. Les plus pauvres, précaires, mal-logés, les retraités, les éloignés des services publics vont-ils encore en être les premières victimes après avoir payé le plus lourd tribut au coronavirus ? La gestion gouvernementale de l’entrée en confinement comme celle annoncée du déconfinement est particulièrement calamiteuse, chaotique, hors des réalités vécues par les femmes et les hommes de nos territoires

Comment allons-nous répondre aux besoins de la population de notre Région quand le taux de pauvreté est déjà conséquent ? Comment aider ceux qui ont recours aux trop précaires emplois saisonniers qui permettent aux étudiants de mener à bien leur scolarité et à d’autres de survivre des allocations chômage le reste de l’année ? Comment accompagner le secteur culturel déjà contraint d’annuler un grand nombre d’événements, et la disparition de toutes les retombées économiques qui en découlent ?

Dès à présent, nous agissons dans la majorité régionale pour que le plan d’urgence sanitaire, économique et solidaire réponde largement. Au-delà, nous mettons au débat un certain nombre de pistes parmi lesquelles :
. Mettre en valeur notre position centrale dans le sud de l’Europe, véritable carrefour autoroutier (A9, A75 et A61 proche) et ferroviaire (Paris, Barcelone, Toulouse, Lyon, Marseille) pour développer des mobilités collectives pour les femmes et les hommes comme les marchandises. Nous portons la nécessité d’une avancée significative sur l’utilisation de carburants propres. Nous avons besoin d’une intermodalité large avec les transports doux sur l’ensemble du territoire régional.
. La nationalisation d’entreprises de certains secteurs d’activités est nécessaire. C’est le cas de la construction aéronautique autour d’Airbus qui doit aussi s’orienter vers des transports aériens de la transition énergétique.
. Faire rayonner notre place de fenêtre sur la Méditerranée, en faisant du port de Sète-Frontignan une place incontournable de nouvelles façons d’appréhender les échanges Nord-Sud, en offrant un débouché à une filière industrielle à reconstruire en urgence et de Port la Nouvelle celui de l’emploi et de la transition énergétique.
. S’appuyer sur le savoir-faire universitaire et les implantations décentralisées pour développer massivement l’accès à une éducation publique et de qualité. Pour l’avenir, c’est une priorité.
. Créer une véritable filière de Santé Publique, des bancs de la Fac aux laboratoires pharmaceutiques. Nous portons la nécessité d’avoir une maitrise nationale de la recherche, de la production et de la distribution des médicaments et des dispositifs médicaux.
. Sortir du « tourisme commercial », en développant un tourisme de qualité, social et environnemental, quatre-saisons, en mettant en avant notre riche patrimoine historique et naturel.

Le carcan financier imposé par le gouvernement doit sauter ! Les collectivités locales doivent avoir les moyens de décider les politiques de proximité qui ont démontré leur utilité. Une refonte complète de la fiscalité est indispensable. Dans l’attente, les emprunts pour équilibrer les comptes sont indispensables, d’autres à très longs termes pour les grandes infrastructures doivent impérativement être possibles.
Face au coronavirus et au confinement, nous ne sommes pas égaux. Le confinement aggrave les conséquences des inégalités sociales : inégalités devant les apprentissages scolaires aujourd’hui largement dépendant des parents, inégalités face aux conditions de confinement selon la surface, le confort du logement et ses extérieurs, inégalité alimentaire selon les revenus et la mobilité, inégalité dans l’accès et la pratique du numérique…

Alors que chacun vit le confinement individuellement, ce sont des solutions collectives qu’il nous faut trouver. Il s’agit maintenant de penser la rupture avec ce système capitaliste qui est directement responsable de la mise en danger de nombreuses vies humaines. Il s’agit maintenant de construire ensemble une société nouvelle mettant enfin l’humain et la planète au centre des préoccupations”.