En refusant officiellement de s’appliquer le non-cumul des mandats – elle conservera son siège de députée tout en étant élue vraisemblablement, le 4 janvier prochain, présidente de la future grande région, fusion du Languedoc-Roussillon & de Midi-Pyrénées – l’ex-ministre socialiste Carole DELGA crée le schisme à gauche. Dès cette annonce, des élus du Parti de Gauche, fidèles eux à leurs convictions et à leurs promesses de campagne, ont pris leur distance avec la tête de liste qui a remporté les élections régionales, le 13 décembre 2015.

Ce ne sera pas le cas des élus EELV (Europe Ecologie Les Verts) qui semblent profiter de ce retrait du PG pour placer leurs pions et avancer pour avoir des postes supplémentaires… Pourtant, souvenons-nous, lors d’émissions télévisées politiques d’entre les deux tours consacrées à ces élections régionales des 6 & 13 décembre derniers, Gérard ONESTA, leader charismatique (on le supposait en tant que tel en tout cas), à coups de mises au point face à ses adversaires et devant les journalistes, avait affirmé que “l’on serait surpris”, sous-entendu qu’il ne ferait pas partie du staff aux commandes de la future grande région, car il n’en voulait pas… Foutaise ! Une fois de plus, les écolos se discréditent. Comment peuvent-ils soutenir une présidente qui affirme aujourd’hui qu’elle cumulera demain ses différents mandats, alors qu’à l’échelon national les directives du parti EELV sont claires et nettes à propos du non-cumul des mandats ? Certes, Agnès LANGEVINE n’est pas directement concernée par cette ligne du parti, qu’elle n’a pas à s’appliquer, puisque que la secrétaire régionale d’EELV n’a en main aucun autre mandat politique que celui de conseillère régionale pour lequel elle vient d’être élue, mais elle va soutenir une cumularde dont toute son action dépendra.

Dans cette course “aux postes”, à la notabilité, c’est une candidate catalane qui apparaît désormais la plus en pointe : une certaine Agnès LANGEVINE, absolument inconnue du grand public, qui a offert à la liste EELV/ PCF/ PG/ Régionalistes l’un de ses plus mauvais score électoral le 6 décembre 2015, lors du 1er tour, qui pourrait se voir… récompensée ! Le comble, elle qui a rassemblé à peine 8,49% des suffrages sur son nom (à Perpignan) et 9,50% dans le département des Pyrénées-Orientales, lorsque le FN de Louis ALIOT caracolait en tête avec 41,70% (P-O) et que le PS du député Jacques CRESTA (alliait au PRG sur la liste conduite par Carole DELGA) arrivait second avec 19,08% des suffrages exprimés, suivi de Bernard DUPONT (Liste LR/ UDI/ MODEM de Dominique REYNIé)…

A l’évidence, quoi qu’on en dise et quoi qu’on en pense, dans les P-O, à gauche, les électeurs (le peuple jusqu’à preuve du contraire), ont choisi Jacques CRESTA (député PS de la 1ère circonscription des P-O et vice-président du Conseil régional L-R sortant) pour occuper une place prépondérante dans la future équipe dirigeante de la nouvelle grande région. Les faits et les résultats sont là. Le choix de l’écolo Agnès LANGEVINE pour le supplanter est tout simplement abracadabrantesque.